Survol musique : Une rentrée plein les oreilles
Une saison musicale intense s’annonce à l’horizon. Les étiquettes de disques québécoises ne chôment pas et nous en sommes fort reconnaissants! Voici quelques sorties de disques attendues et des concerts à mettre à l’agenda cet automne.
Mara Tremblay – Cassiopée
Si Mara Tremblay a su développer une chimie musicale hors pair pendant plus d’une décennie avec ses inséparables collaborateurs Pierre Girard et Olivier Langevin, voilà qu’elle prend une toute nouvelle direction pour son cinquième album studio. Cette fois, c’est entouré de son collaborateur Sunny Duval et de son fils Victor Tremblay-Desrosiers, respectivement guitariste et batteur, que la Baie-Comoise a enregistré l’essentiel de son nouvel opus, à paraître cet automne sous Audiogram. Loin d’en être à sa première expérience artistique avec les deux musiciens, l’auteure-compositrice-interprète de 48 ans avait au préalable donné quelques spectacles en leur compagnie durant la tournée d’À la manière des anges en 2015. Bref, on peut bel et bien parler d’un nouveau départ pour la chanteuse, car en plus d’avoir renouvelé son équipe, elle signe ici sa première réalisation d’album à vie. Sortie le 3 novembre. (O. Boisvert-Magnen)
Saisons classiques
MONTRÉAL
La contralto Marie-Nicole Lemieux se joindra au chef Yannick Nézet-Séguin et à l’Orchestre Métropolitain pour un soir seulement, le 22 novembre à la Maison symphonique, dans le cadre d’un programme exclusivement français où l’on revisitera Berlioz, Ravel, Saint-Saëns et Debussy. Puisque l’on célèbre Montréal en grand cette année et que la métropole est reconnue comme étant l’une des capitales mondiales de la production de jeux vidéo, l’Orchestre Métropolitain présente le 29 septembre à la salle Wilfrid-Pelletier La symphonie du jeu vidéo, réunissant les musiques de productions d’ici. Du côté de l’Orchestre symphonique de Montréal, la saison s’ouvrira en septembre avec la symphonie Des Mille de Mahler. L’OSM accompagnera ensuite le populaire groupe Half Moon Run sur la scène de la Maison symphonique les 26 et 27 septembre. (V. Thérien)
QUÉBEC
Le pianiste français Bertrand Chamayou mettra ses mains au service de son compatriote Fabien Gabel, chef de l’Orchestre symphonique de Québec. Un programme en trois temps alliant Strauss, Evangelista et Dvořák. Les 8 et 9 novembre au Grand Théâtre de Québec. Trois semaines plus tôt, la soliste Pascale Giguère part en quête de perfection – du violon de faïence, comme dirait Champfleury – aux côtés de Michel Frank et des Violons du Roy. Ils interpréteront la Sonate pour violon et piano de César Franck le 18 octobre au MNBAQ, puis le lendemain au Palais Montcalm. Ce samedi-là, et de retour au GTQ, c’est le baryton Gregory Dahl qui incarnera le rôle-titre de Rigoletto (Verdi) dans une production de l’Opéra de Québec qui restera à l’affiche jusqu’au 28 octobre. (C. Genest)
Dany Placard – Full Face
Dany Placard, de son vrai nom Dany Gauthier, fait partie de ces fiers vétérans du folk rock originaires du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Roulant sa bosse depuis 1998, tantôt en duo, tantôt seul, ou en tant que réalisateur d’albums pour Chantal Archambault ou Louis-Philippe Gingras, par exemple, Placard fera paraître Full Face, son cinquième opus solo. L’album, réalisé sous l’étiquette Simone Records, marque un virage rock alternatif, loin des guitares sèches et des harmonicas des débuts. Le premier extrait, l’accrocheuse pièce Sleeping Bag, indique cependant que Placard n’a pas oublié pour autant ses racines folk et country… Trois ans après Santa Maria, le retour de ce musicien touche-à-tout, aux textes bien singuliers, est plus que bienvenu. À paraître le 29 septembre. (E. Guay)
Gabrielle Shonk (homonyme)
Patiente, perfectionniste au possible, Gabrielle Shonk aura attendu d’innombrables années avant de livrer sa première offrande. Une attente si longue qu’on a perdu le compte! C’est finalement avec un label majeur (Universal Music Canada) qu’elle libérera ses chansons écrites dans les deux langues officielles, celles de sa mère et de son père, des pièces qui mettent en valeur sa voix chaude et teintée par son bagage jazz. Un instrument peaufiné sur les bancs de l’Université Laval, dans les bars de Québec puis devant les caméras de La Voix. Cet automne, l’Américano-Québécoise rompt toutefois avec les reprises pour présenter du matériel original: ses musiques, ses textes, des arrangements qu’elle a cautionnés. Dans les bacs et en ligne ce 29 septembre. (C. Genest)
Rymz – Mille soleils
Rymz revient avec un nouvel album, alors qu’il termine à peine les spectacles en soutien à Petit Prince, son honorable deuxième opus solo paru au printemps 2016. Auparavant secret bien gardé de la scène rap locale, le rappeur originaire de Saint-Hyacinthe touche maintenant un plus large public, et Mille soleils va sans doute lui permettre de poursuivre sur cette lancée. Moins agressif que son prédécesseur, l’effort profite d’une ligne directrice plus soul, encore une fois concoctée par ses fidèles acolytes Shash’U, Gary Wide, Neo Maestro et Farfadet. Toujours porté à explorer ses zones d’ombre à travers des récits parfois rudes, Rymz laisse ici plus de place à ses émotions et au «feeling de la musique». Prévu pour le 10 novembre 17 novembre sous Joy Ride Records, Mille soleils paraîtra dans la même saison qu’une autre parution fort attendue de l’étiquette montréalaise: le premier album solo de Loud. (O. Boisvert-Magnen)
Maude Audet – Comme une odeur de déclin
Après un début de carrière remarqué dans la Vieille Capitale, Maude Audet a lancé un deuxième album fort convaincant en 2015, Nous sommes le feu. Elle nous revient cet automne avec un album somptueux de folk alternatif et de grunge qui mise sur des textes évocateurs, une voix chaleureuse qui rappelle la regrettée Ève Cournoyer et un univers musical dans la famille de Catherine Durand. Nouvellement signée sous étiquette Grosse Boîte (Fred Fortin, Les sœurs Boulay), la chanteuse et musicienne autodidacte prend du galon sur ce disque qui arrive comme une bonne dose de «girl power», puisque réalisé en compagnie d’Ariane Moffatt. Du lot des collaborateurs du disque, on retrouve les talentueux Robbie Kuster, Marie-Pierre Arthur, Joe Grass, Antoine Corriveau, Marianne Houle et Julie Boivin. Sortie le 29 septembre. (V. Thérien)
Paupière – À jamais privé de réponses
Après le EP Jeunes Instants, le trio de synthpop montréalais annonce enfin la sortie d’un premier album complet. Né de la rencontre entre une artiste visuelle (Julia Daigle), une comédienne (Éliane Préfontaine) et un musicien vétéran (Pierre-Luc Bégin, membre de We Are Wolves), Paupière mélange habilement la musique pop dance à des compositions sensuelles et envoûtantes qui rappellent le courant new wave des années 1980. Trois extraits du disque à paraître, dont la rêveuse Rex, sont disponibles sur le Bandcamp du groupe en attendant de pouvoir se mettre l’album entier sous la dent. À paraître le 15 septembre. (E. Guay)