Igloofest : Pas froid aux yeux
Encore une fois, Igloofest vient réchauffer le cœur des amateurs de musique électronique et rendre notre hiver bipolaire un peu moins long.
Cela va faire 12 ans que l’événement Igloofest colore nos hivers d’électro tous azimuts, de projections éclatées, de mises en scènes ludiques, de combinaisons de ski kitsch et de sourires radieux. De ses débuts timides en 2007 jusqu’à aujourd’hui, l’événement est devenu un incontournable du circuit des festivals de musique électronique et, bien entendu, il demeure unique en son genre.
Campé au pied du fleuve dans le vieux Montréal, le festival hivernal revient cette année du 18 janvier au 3 février avec une programmation encore plus éclectique, toujours présentée sur deux scènes distinctes, mais échelonnée cette fois-ci sur trois week-ends. «2017 a été une édition trop longue», relate la programmatrice Marie-Laure Saidani. «Avec quatre week-ends, en plus de deux autres semi-officiels pour souligner le 375e de Montréal, on a un peu étiré la sauce. Cette année, on a donc décidé de revenir à trois semaines et aussi d’élargir un peu plus le spectre musical en ne se consacrant pas juste à la techno. On est allé un peu vers les musiques «pop» en espérant toucher plus de monde, tout en demeurant dans le paysage de la musique électronique».
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Du nouveau sous la glace
Suite aux éditions de 2016 et 2017, qui proposaient plusieurs pionniers de la techno, le festival a réalisé que le public de moins de 25 ans n’était peut-être pas assez présent à Igloofest. L’équipe a donc misé sur des artistes aptes à rejoindre cette tranche d’âge. C’est pourquoi le festival le plus froid au monde a décidé d’ouvrir les jeudis 25 janvier et 1 février aux 16 ans et plus. «Nous voulons intéresser un public plus jeune et diversifié», explique celle qui est aussi la tête chercheuse du Piknic Électronik. «Outre Kaytranada en ouverture le 18 janvier, qui est assez grand public, on a un volet consacré au bass et au dubstep qui revient chaque année. Cette soirée aura lieu le deuxième jeudi avec l’Américain NGHTMRE. Mais ce qu’il y a de vraiment nouveau pour cette 12e édition, c’est qu’on s’ouvre pour la première fois au hip-hop; ce sera le troisième jeudi avec DJ Esco des États-Unis – le DJ derrière le succès de Future – qui jouera aux côtés du Canadien Boi-1da (protégé de Drake sur l’étiquette OVO Sound et producteur de la chanson Work de Rihanna) et du DJ et producteur des Dead Obies VNCE CARTER.
Fidèle à ses habitudes, Igloofest fait toujours la part belle aux bidouilleurs locaux ou canadiens qui composent grosso modo 50% de sa programmation. La plus petite des deux scènes est encore une fois uniquement consacrée aux artistes locaux et sur la grande scène, l’équipe a programmé des artistes d’ici en début de soirée. Outre la musique, il y a aussi tout l’élément visuel à prendre en considération à Igloofest. Ainsi, d’une année à l’autre, plusieurs VJ locaux se sont succédés pour colorer les lieux de mille et une projections et d’effets visuels. «Igloofest a la particularité de mettre l’accent sur les artistes visuels puisque le lieu est propice à cela et que les surfaces de projections sont énormes. Maintenant, on a un VJ pour chaque scène, ce qui n’était pas le cas auparavant, et certains d’entre-eux se produiront plus d’une fois. Évidemment, il y aura beaucoup d’artistes montréalais puisque Montréal est reconnue pour la qualité et la quantité de ses artistes visuels. Il y a aussi quelques artistes qui se déplacent avec leur show visuel, dont le Français Petit Biscuit, qui propose un live autant musical que visuel. Le Néerlandais Oliver Heldens et Kaytranada auront aussi leur propre VJ».
De la place pour la glace
D’une année à l’autre, l’équipe d’Igloofest tente de changer un peu le décor et d’améliorer les activités et les divers services offerts. «On a légèrement remanié le site», détaille la programmatrice de l’événement. «On n’a pas vraiment modifié la scène principale, mais par contre la petite scène a été déplacée vers l’entrée, un peu comme il y a quelques années. Ça donne un dancefloor plus «intime», d’une capacité de 1000 personnes environ, qui créé une sorte de club extérieur dans lequel le public devrait se sentir plus immergé. On a aussi remis un dôme sur le site. On a par ailleurs ramené certaines activités qui étaient populaires, dont la glissade sur glace et on a créé une zone de restauration beaucoup plus grande, diversifiée et accueillante. Igloo 2018 sera une édition plus courte mais plus variée, plus condensée, avec plus de plaisir concentré!».
12e Igloofest, suivez le guide!
Marie-Laure Saidani est bien entendue fière de sa programmation, mais il y a quelques artistes qu’elle a particulièrement hâte de voir.
«Kiddy Smile avant Kaytranada le 18 janvier. C’est un Français qui fait partie de la scène voguing et ballroom de Paris. J’aime ce qu’il fait, il a un swag vraiment le fun et ses clips sont malades».
«Il y aura beaucoup de grosses soirées. Le 2 février, ce sera le retour de John et Sasha Digweed après dix ans d’absence à Montréal. Ça, c’est un de nos bons coups. Ça risque d’être notre gros événement revival».
«L’enfant chéri de la France Petit Biscuit, qui est très connu ici aussi. Il sera de retour le 19 janvier après un passage remarqué au Fairmount et à Osheaga».
«Puis il y a Kaytranada le 18 janvier. Il avait déjà joué à Igloo auparavant, mais là il revient auréolé d’un énorme succès populaire (son album 99,9% a récolté un prix Juno) et on est super contents que ce soit un Montréalais qui ouvre le festival!»