Leon Bridges : Au-delà du concept
Musique

Leon Bridges : Au-delà du concept

Le chanteur américain Leon Bridges prend son envol avec Good Thing, second album qui s’éloigne de la bulle soul sixties qui caractérisait son précédent Coming Home, mais sans la renier puisque ce chapitre garde cette si précieuse intemporalité tout en démontrant une plus grande flexibilité vocale.

On sent tout de suite une grande évolution lorsqu’on écoute Good Thing. Leon Bridges l’avoue, son équipe et lui souhaitaient proposer un album plus audacieux et diversifié, sans contraintes quant aux avenues à emprunter. Si Coming Home (2015) était un hommage à une ère spécifique de la musique soul américaine, le deuxième album de Leon Bridges se veut avant tout une célébration des différentes périodes dans l’histoire du r&b. «On passe des années 1960 à aujourd’hui, dit Leon, rencontré à New York il y a quelques semaines. Si tu écoutes attentivement, tu entendras des moments qui évoquent The Whispers, Prince, D’Angelo. Mais dans tout ça, on garde l’intention d’y aller avec la vibe Leon Bridges.»

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Après le succès retentissant de l’extrait River il y a trois ans, Leon Bridges était soudainement sur toutes les scènes, les plateaux télé et il a même joué devant Obama. Le jeune homme originaire du Texas était alors épaulé par les musiciens Austin Jenkins, Joshua Block et Chris Vivion, originaires eux aussi de sa ville natale de Fort Worth. Cette équipe de compositeurs est toujours présente sur Good Thing, mais Leon Bridges est allé chercher une autre paire de bras plus ancrée dans la pop. «Au début, quand je composais pour Good Thing, j’ai passé beaucoup de temps à chercher ce que je voulais dire et quel genre d’album je voulais faire, explique le chanteur de 28 ans. Je suis passé de chansons qui ressemblaient à Coming Home à des trucs r&b inspirés des années 1980 et 1990. Quand j’écrivais ces premiers jets, je sentais que ça ne suffisait pas alors j’ai pris mon équipe de Fort Worth et on est allés à Los Angeles pour travailler avec Ricky Reed (Maroon 5, Twenty One Pilots), qui m’a poussé vers d’autres horizons. Je ne croyais jamais chanter en falsetto comme je le fais sur l’album! Ce fut un long processus de recherche, mais on a finalement trouvé notre voie.»

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L’étape de composition a été complètement différente cette fois-ci. Leon a été appelé à composer dans une pièce avec ses acolytes pendant des heures chaque jour. Si le résultat est un album très éclectique avec des touches de rap, de jazz, de dance et de funk, le chanteur insiste que c’est toujours bien fidèle à ce qu’il est. «Je voulais vraiment rétablir qui je suis en tant qu’artiste pour montrer aux fans et aux gens que ma musique est bien plus que ce concept rétro. C’était moi sur Coming Home, mais c’est encore moi sur Good Thing

La tournée pour Coming Home a été longue et ambitieuse – le chanteur s’y entourait de huit musiciens. Leon Bridges aura plus de musiciens et ira encore plus loin dans ses mouvements de danse pour la prochaine tournée. On constate que quoiqu’il soit de nature plutôt douce et réservée en entrevue, le chanteur est toujours habité par une forte ambition. «Je suis nerveux de reprendre les tournées parce que je me sens comme l’underdog dans l’industrie de la musique, mais je sens que cet album m’emmènera vers de nouveaux territoires.» En ce moment, il travaille fort afin de pouvoir affronter le lot de concerts et de travail qui l’attendront suite à la sortie de Good Thing. «Mon but cette année, ç’a été de perfectionner ma voix, de ralentir ma consommation d’alcool pour bien la préserver puisque je veux chanter à mon plein potentiel. Manger mieux et m’entraîner aussi. Je suis dans un train qui va à pleine vitesse alors si je ne prends pas soin de moi, je vais me brûler.» Et bien sûr, il sera toujours aussi habillé «frais de la tête aux pieds», comme il le dit avec un grand sourire.

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Le septième art sourit aussi à Leon Bridges cette année. En plus de ses engagements en musique, le Texan souhaite flirter davantage avec le cinéma, lui qui sera prochainement du film Ocean’s 8 et The First Man de Damien Chazelle (La La Land).

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Good Thing (Columbia), disponible le 4 mai

En concert à la Salle Wilfrid-Pelletier le 28 septembre