FIMAV : Liberté, parité, diversité
Musique

FIMAV : Liberté, parité, diversité

La parité n’est pas un quota au Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV), mais simplement un effet de la diversité de la programmation.

Alors que le sujet de la parité dans les institutions sociales et dans les festivals est plus que jamais d’actualité, 11 des 20 concerts qui forment la programmation de la 34e édition du FIMAV sont dirigés ou codirigés par des femmes. C’est ce qu’on appelle une bonne moyenne! Le directeur général et artistique du festival, Michel Levasseur, s’en réjouit bien sûr, tout en expliquant qu’il s’agit d’un développement naturel: «Ce n’est pas une volonté d’atteindre à tout prix une proportion de 50/50, mais simplement, depuis toujours, une volonté de porter une attention particulière aux projets féminins.» La musique actuelle est certainement l’une des familles musicales où les femmes sont bien visibles, et il est vrai que le FIMAV a toujours été un reflet de cette situation.

Quand il cherche à équilibrer les genres, c’est au rock, au jazz, et aux musiques électroniques que pense Michel Levasseur: «On sait qu’il y a en musique davantage de projets portés par des hommes… Si je reçois 400 propositions pour le festival, il y a un minimum de 60% de projets « masculins ». Mais nous avons plusieurs critères à prendre en considération…»

Dans le casse-tête de la mise en place d’une programmation, l’équilibre dans la représentation des hommes et des femmes est finalement un heureux hasard. «On doit aussi équilibrer les genres musicaux, les représentations nationales, avec de bonnes représentations québécoises, canadiennes, et d’ailleurs…» Ailleurs, cette année, c’est beaucoup l’Orient, avec une forte représentation japonaise: «Il y a aussi Taïwan [Little Giant Chinese Chamber Orchestra], et des musiciennes d’origine orientale qui vivent au Canada [comme la directrice artistique du groupe Proliferasian, Lan Tung, de Vancouver, ou la joueuse de pipa montréalaise Liu Fang] », explique Levasseur.

Les différents groupes à inclure dans la programmation garantissent en fait la diversité qui est après tout la marque de commerce du genre « musique actuelle », et avec l’ouverture d’esprit légendaire de Levasseur, le mélange des genres donne un sacré bouillon de culture! Films, installations et concerts, le FIMAV en offre pour tous les goûts.

Du 17 au 20 mai, à Victoriaville

fimav.qc.ca


Faits saillants

  • Fin de soirée japonaise du samedi avec trois premières canadiennes: un programme-double avec la performeuse Phew (voix/électronique) et le trio Saicobab (avec la chanteuse YoshimiO, cofondatrice de Boredoms), puis, à minuit, le duo guitare/batterie (et voix!) Afrirampo.
  • En solo: Trois concerts de début d’après-midi à l’église St-Christophe d’Arthabaska, avec l’altiste suisse Charlotte Hug, la clarinettiste montréalaise Lori Freedman et le sonneur (joueur de cornemuse) français Erwan Keravec!
  • En ouverture: La veille, ils auront ouvert le Festival des musiques de création à Jonquière, mais le 17 mai, c’est au FIMAV qu’on pourra enfin revoir l’Ensemble 333 ToutArtBel et son directeur Philippe Hode-Keyser qui feront revivre l’Infonie en interprétant Paix (1972), chef-d’œuvre composé par Walter Boudreau et portant les mots de son complice Raôul Duguay. Au même programme, c’est une autre pièce de Boudreau, Solaris, qu’interprétera l’Ensemble de la SMCQ.
  • En clôture: Après un concert du trio de bouddhistes noise-metal russes Phurpa, le coup de grâce avec le batteur hongrois Balázs Pándi, le saxophoniste suédois Mats Gustafsson et le roi du noise japonais Merzbow. Ouch.