Osheaga pour le mélomane qui vieillit
Voici un petit guide de suggestions d’incontournables, de valeurs sûres et de découvertes pour les amateurs de musique qui ont vieilli avec Osheaga. En cette 13e édition, le festival accueille les têtes d’affiche Travis Scott, Arctic Monkeys et Florence+The Machine.
Chaque année à Osheaga, il y a toujours deux ou trois moments où je me retrouve dans une foule monstre enthousiaste alors que je ne connais que dalle du groupe qui se produit devant moi. Et puis un air connu me revient à l’esprit. Ah oui, ce hit radiophonique! Fiou. Force est de constater que pour certains d’entre nous, amateurs de longue date de l’événement, d’année en année, on se sent de moins en moins jeunes à Osheaga. Mais rassurez-vous, chers moins jeunes mélomanes, car avec Chromeo, The National et Franz Ferdinand, par exemple, y a de quoi prévoir un beau week-end entre amis cette année à Osheaga et faire le plein de découvertes.
L’excitation est totale pour le retour en ville de Yeah Yeah Yeahs, groupe rock américain mené par l’icône du rock Karen O. Ceux qui fréquentent Osheaga depuis longtemps se souviendront d’une prestation mémorable et énergique en 2009. Cette année-là, Yeah Yeah Yeahs avait remplacé les Beastie Boys en tant que tête d’affiche alors qu’Adam Yauch devait se faire traiter pour le cancer qui finira par l’emporter en 2012. Yeah Yeah Yeahs avait pris une petite pause avant de revenir sur les planches récemment. Comment passer à côté de ce qui s’annonce comme un concert bouillonnant?
Autres incontournables pour danser sa vie: le collectif local funk-soul The Brooks qui connaît un beau succès présentement; LaF, jeune groupe rap grand gagnant du concours musical Les Francouvertes cette année; Future Islands, qui, après 12 ans de carrière, nous charment toujours autant par ses musiques synth-pop impeccables et les mouvements de bassin incomparables du chanteur Samuel Herring. Si vous ne connaissez pas encore Jungle, c’est le temps ou jamais d’aller les voir en concert, puisque la troupe pop-funk d’Angleterre a vraiment bien pris du galon sur scène depuis ses débuts retentissants il y a cinq ans.
Dans la catégorie «valeurs sûres», on prend bonne note du maître de l’électro R&B James Blake, qui sait comment bien doser un concert entre énergie jubilatoire et douceur captivante. L’artiste d’origine suédoise Lykke Li, qui vient de livrer un album à saveur hip-hop fort réussi, viendra présenter son nouveau matériel en primeur devant la foule d’Osheaga avant sa tournée automnale nord-américaine. On devrait la découvrir sous un nouveau jour.
Loud, ce rappeur dont tout le monde parle, sera aussi de la grande fête de la musique au parc Jean-Drapeau après des petits sauts en Europe cette année. C’est clair qu’on danse dès qu’on entend les premières notes de Toutes les femmes savent danser. Même si les membres du groupe Alvvays disent être Antisocialites (nom du plus récent disque), les Torontois devraient bien rallier un public de jeunes et moins jeunes avec leur pop accrocheuse aux teintes de grunge.
Sans le comparse Sasha Ring avec qui il forme Moderat, le duo de compositeurs électroniques allemands Modeselektor propose un DJ set à Osheaga. En 20 ans de carrière, ces deux-là ont rarement raté la cible. Dans un autre registre, on vous conseille de faire un saut pour voir le chanteur r&b Son Little, dont la voix parfaitement soul résonnera longtemps dans vos oreilles. Finalement, il ne faut pas manquer la performance du crooner nouveau genre Alex Cameron, chanteur dandy à connaître absolument et qui a maintenant deux albums de synth-pop savoureux à son actif. Au-delà de la bonne musique, il faut aussi voir le personnage sur scène.
Ces jours-ci, je découvre la pop-rock de la jeune Australienne Alex Lahey. Elle a des airs de Courtney Barnett et un semblant d’héritage de Joan Jett ou des Ramones, mais son matériel est beaucoup plus léché. Son hit Every Day’s the Weekend démontre bien la recette gagnante de l’artiste de Melbourne: ça dégage et ça fait bien danser.
Il faudra faire un petit saut pour voir de quoi se chauffe la one-woman-band Tash Sultana. L’Australienne a une gueule de mannequin et a connu la gloire avec des vidéos de prestations en ligne. Finalement, un artiste qui n’a pas encore atteint la vingtaine, mais dont le succès est plutôt fulgurant: Cuco, Américain d’origine mexicaine qui fait dans la «bedroom pop» psychédélique minimaliste. À voir si le public sera assez attentif pour se laisser emporter par sa musique onctueuse.
Osheaga
Du 3 au 5 août
Au parc Jean-Drapeau