Entretien avec Lykke Li : changer ses habitudes pour le mieux
Musique

Entretien avec Lykke Li : changer ses habitudes pour le mieux

La chanteuse suédoise Lykke Li, maintenant établie à Los Angeles, livrait ce printemps un nouvel album entraînant, so sad so sexy, sur lequel elle s’entourait de nombreux compositeurs pop et hip-hop. Nous lui avons donné un coup de fil avant son concert à Osheaga ce vendredi. 

Vous nous visitez deux fois plutôt qu’une ces prochains mois, en août puis en octobre. Ces deux concerts seront bien différents?

En ce moment, on fait des concerts en festival alors le spectacle est composé d’un collage de matériel plus vieux et des chansons plus récentes. Quand je reviendrai à l’automne, le concert s’orientera davantage autour de mon nouvel album.

so sad so sexy est le premier album que vous enregistrez sans Björn Yttling (réalisateur de ses trois précédents disques). Comment s’est passé la transition, c’est-à-dire travailler cette fois-ci avec un pléthore de compositeurs et compositrices?

J’étais vraiment hors de ma zone de confort. Je crois que c’est ce dont j’avais besoin après trois albums avec la même personne. J’avais envie de faire quelque chose de difficile, d’intéressant et de joyeux. Toutes ces expériences étaient très inspirantes et j’ai tant appris de chacun d’eux. J’étais très heureuse d’expérimenter, d’apprendre à connaître d’autres personnes et aussi d’apprendre à me connaître à travers ceux-ci.

Est-ce que ces rencontres vous ont forcé à changer vos habitudes?

Ce qui a changé, c’est que j’écris maintenant davantage à partir d’un rythme ou d’un beat. Ça se passe plus par le subconscient que par la structure. Je travaillais peut-être de façon plus old-school avant et maintenant je suis plus contemporaine dans mon approche.

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C’est votre première tournée depuis la naissance de votre fils. Ça doit être un ajustement considérable dans votre vie de tournée?

Absolument, oui. Mon fils ne sera pas avec moi à Montréal, mais il m’accompagne parfois en tournée. Ce n’est pas une vie qui est nécessairement compatible avec la maternité alors je tente de trouver l’équilibre dans tout ça. Parfois, je peux être très présente à la maison et parfois non et alors mon coeur brise. C’est un grand défi. Toutefois, je crois qu’il est important pour les femmes d’avoir les carrières qu’elles souhaitent avoir, qu’elles suivent leurs passions sans tout lâcher. J’espère que c’est possible de tout faire.

Vous habitez Los Angeles depuis quelque temps. Récemment vous avez partagé des photos d’enfants immigrants séparés de leur famille. Avez-vous des émotions contradictoires à l’idée de vivre aux États-Unis à cette époque?

Oui, vraiment. En même temps, je ne connais personne parmi mes amis qui a voté pour Trump alors je pense qu’il y a bien des gens aux États-Unis qui sont aussi dévastés que beaucoup d’entre nous. C’est de la folie qu’il soit président et je ne supporte vraiment pas sa politique, mais y’a beaucoup de gens qui ne sont pas comme lui ici. C’est troublant que les mouvements d’extrême droite grandissent partout dans le monde. Même en Suède, l’un des plus grands partis politiques est composé essentiellement de nazis.

Vous croyez que votre influence sur les réseaux sociaux est importante pour faire valoir vos points de vue à ce sujet?

Au-delà des gens que je rejoins sur les réseaux sociaux, j’avais envie de faire quelque chose, d’en faire plus. Je me suis associée à PLUS1 pour que un dollar de chaque billet vendu serve à soutenir les organisations luttant pour les droits des immigrants et des demandeurs d’asile et pour réunir les familles séparées à la frontière.

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so sad so sexy est disponible partout

Lykke Li sera à Osheaga à Montréal ce vendredi 3 août, puis de retour en salle, au Corona, le 12 octobre.