Le 16e FME est à nos portes : entretien avec Sandy Boutin
Musique

Le 16e FME est à nos portes : entretien avec Sandy Boutin

En cette fin de saison de festivals musicaux, le FME fête ses 16 ans avec un gros coup: un concert exclusif de Karkwatson. Entretien avec le cofondateur et président Sandy Boutin. 

«On essaie de proposer un bon panorama de ce qui se passe dans la scène musicale québécoise et canadienne», dit Sandy Boutin au bout du fil. Si la mission première du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue est restée la même après 16 ans d’existence, la concurrence accrue, elle, incite le FME à trouver d’autres manières de se démarquer parmi l’offre débordante de festivals musicaux en province. 

«Le FME a beaucoup inspiré d’autres festivals, les gros (FEQ) comme les moyens (Festif!, La Noce) puisqu’ils agissent aussi comme une vitrine pour la musique québécoise et canadienne, dit Sandy. Il y a une ligne directrice qui est similaire et c’est normal que les programmations se ressemblent. Loud, par exemple, est partout cette année, et on le retrouve bien sûr aussi à Rouyn. Le défi qu’on est prêts à relever, c’est de trouver des trucs qu’on ne verrait pas ailleurs. Cette année, on le réussit avec Karkwatson, qui refait son seul show en 10 ans. Et on a aussi une carte blanche exclusive de Pierre Lapointe avec son nouvel album rock

Spectacle de Karkwatson en 2008, Larry Rochefort / Stigmat photo
Spectacle de Karkwatson en 2008, Larry Rochefort / Stigmat photo

Quelle est la petite histoire de cette réunion inattendue du «super-groupe» formé des musiciens de Patrick Watson et de Karkwa? «À la base, c’était l’idée de Philippe Brach de les réunir pour son festival La Noce au Saguenay, mais Patrick Watson n’était pas disponible. Je lui ai dit: «je te donne Karkwa [NDLR: Sandy est gérant du groupe] et je te pique ton idée de Karkwatson pour le FME! Phil m’a dit: «pas de problème!» Et les gars étaient motivés. C’est un projet que j’ai porté à bouts de bras a l’époque donc je me suis dit que ce serait cool de le refaire.»

Pendant cinq jours, le FME s’approprie sa ville de 40 000 habitants, proposant des concerts dans toutes les salles disponibles, dans les rues, mais aussi dans des cafés ou autres petits endroits. Le festival a bien évolué en 16 ans et son président est en paix avec le fait que le FME ne puisse pas grossir davantage. «On présente entre 70 et 90 projets musicaux chaque année. Ça ne donne rien de grossir et on le sait! Le but, c’est pas de grossir pour grossir et avoir plus de public. Le maximum qu’on a fait, c’est 37 000 entrées. Par rapport à notre objectif, on n’a aucun problème à dire qu’on en fait 30 000 l’an d’après parce qu’on ne fait pas tel ou tel événement gratuit, par exemple. Nous, l’important, c’est d’évoluer, de ne pas être statique et de toujours arriver avec des nouvelles idées. J’aime mieux être le festival qui inspire les autres que celui qui copie les autres. Toronto, Montréal et Québec auront toujours plus d’argent pour faire des gros shows donc là où on peut se démarquer c’est avec des expériences uniques.»

Depuis 2009, le FME propose une formule de shows-surprises, reprise par d’autres festivals ces dernières années. Aujourd’hui, c’est chose commune au festival que les artistes approchent le FME pour s’installer au garage du coin ou tout autre lieu inusité pour y présenter un concert. «Les idées de shows cachés, ça vient des artistes eux-mêmes. La première fois qu’on a fait ça, c’est avec Random Recipe [[youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=e3Orlv8sx2A »]on y était, d’ailleurs![/youtube]] et on avait pédalé pour trouver le kit de son et aller brancher ça chez Morasse poutine! C’est eux qui ont instigué ça. Maintenant, on a une équipe volante et un kit de son dédiés à ça et on est capable de réagir. Quand un artiste a une idée, on peut faire un show dans les bonnes conditions.»

On se voit dans tous les recoins de Rouyn
du 30 août au 2 septembre!

Tous les détails
au fmeat.org