Amen Deniro : Prêt, pas prêt, j'y vais
Musique

Amen Deniro : Prêt, pas prêt, j’y vais

Du haut de ses 19 ans, Amen Deniro exhibe sa douce voix à travers ses trames introspectives aux teintes r&b/soul. Sans doute l’un des artistes de la Vieille Capitale à surveiller de très près cette année.

C’est dans l’arrondissement banlieusard de Charlesbourg que les premiers souvenirs d’Amen Deniro avec la musique surgissent. À 10 ans, le jeune garçon s’adonnait déjà à l’exercice obligé des reprises de chansons de ses idoles (Justin Bieber et Sean Kingston, entre autres) et aiguisait ses talents de vocaliste à l’église protestante du coin comme choriste. Une façon de façonner son esprit musical et de comprendre la portée des mélodies vocales d’une manière peu orthodoxe, à l’instar des Frank Ocean, Daniel Ceasar et Smino, ces artistes contemporains qui brouillent les limites du néo-soul et du hip-hop, auxquels Amen a tendu l’oreille à l’adolescence. «C’est vraiment important pour moi de mélanger les genres. Avant j’écoutais beaucoup de rap, mais ensuite je me suis dirigé vers des artistes pour qui les paroles et les mélodies étaient significatives.»

Amen Deniro (Crédit: Sam Dunkin)
Amen Deniro (Crédit: Sam Dunkin)

«C’est vraiment important pour moi de mélanger les genres. Avant j’écoutais beaucoup de rap, mais ensuite je me suis dirigé vers des artistes pour qui les paroles et les mélodies étaient significatives.»

– Amen Deniro

Cantonnés dans le studio Fabriqué sur mars du producteur et ingénieur de son Marius Larue en Basse Ville de Québec, Amen et son acolyte Kevin Kevin (Kevin Andria) travaillent sur l’élaboration de nouveau matériel depuis au moins un an et demi. «Souvent, on rentre en studio avec les gars faire des mélodies. Ce que j’aime beaucoup à la base, c’est mélanger les voix. Quand tu joins ta voix à une autre voix, ça produit quelque chose d’extraordinaire et d’authentique», remarque-t-il. De là est notamment ressorti Mistakes, morceau jazzé et sensuel à souhait (gracieuseté du jeu de saxophone de l’émérite André Larue), dont le clip a bénéficié de milliers de vues via la chaîne américaine Elevator.

Celui qui a aussi chanté la pomme aux influenceuses d’Instagram l’avoue sans gêne:  les relations amoureuses et les filles sont des thèmes qu’il aborde sans gêne. Des textes écrits exclusivement en anglais, qui prennent vie dans des moments de réclusion. «J’écris partout. Chez moi, dans le bus … même quand je suis avec la fille en question. Par contre, j’essaie de ne pas écrire avec des gens autour de moi qui savent que je suis en train de composer. On dirait que ça me stresse trop.»

Toujours indépendant, même s’il a établi des partenariats avec un relationniste et un agent, le jeune homme voit d’un bon œil l’évolution de son cheminement musical dans un marché comme celui de Québec, où le rap semble occuper une place tierce dans la scène locale. Jadis un frein dans sa création artistique, Amen a maintenant la voie libre devant lui pour se faire un nom et compte saisir sa chance à bras ouverts. «Je crois que je serais plus stressé si j’étais à L.A. Tout le monde fait du rap là-bas. À Québec, il y a pas grand monde qui fait ça. J’ai l’impression d’être un peu seul, parfois, lance-t-il un peu naïvement. Le rap, ce n’est pas nécessairement bien vu ici. Quand tu montres un beat à quelqu’un, tu es mieux de dire que ça vient pas de toi.»

Mardi le 19 février à 23h30
au Scanner 

(Dans le cadre du Phoque OFF)

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