King Princess : rendez-vous avec une génération décomplexée
La jeunesse montréalaise était présente pour le passage en ville de King Princess vendredi dernier. Quelques heures avant le concert de la chanteuse américaine au Théâtre Corona, une dizaine de jeunes fans faisaient la file à l’extérieur pour s’assurer d’être le plus près possible de leur idole.
Ça en dit long sur l’impact de King Princess sur la génération z (et toute fin y), révélée en 2018 avec le hit 1950. Il suffit d’un regard sur l’un des fils d’actualité de la compositrice pour comprendre l’attrait de cette jeune femme débridée qui évoque fréquemment sa sexualité et qui joue avec les tabous. Avec un titre de chanson comme Pussy Is God, c’est échec et mat: pas le choix d’être intrigué par cette artiste aux mélodies accrocheuses.
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Sans jouer la carte de l’excentricité comme certaines grandes stars de la pop américaine, la chanteuse réussit à combler son public par un spectacle énergique de 60 minutes où elle démontre son habileté à jongler avec un côté rugueux/authentique et une énergie décomplexée, voire désinvolte. Pas besoin de costume ni de coups d’éclat visuel: elle prend le contrôle de la scène et bouge aisément dans des vêtements on ne peut plus normaux. Les musiciens qui l’accompagnent font bien le travail, mais il était clair vendredi que tout le monde n’avait d’yeux que pour elle. King Princess nous balance ses chansons pop agiles à sa manière, sans chorégraphie préparée, assumant tout ce qu’elle fait et rendant le spectacle moins statique.
En entrevue, elle nous expliquait son rapport à la scène et à la performance: «J’imagine que certains artistes peuvent tout simplement rester là sans faire grand-chose, mais la plupart du temps, quand un artiste monte sur scène, il y a une énergie qui se dégage. Être sur scène, c’est ressentir et profiter de l’énergie qui rebondit de moi à la foule et aux musiciens. Pour être capable de vraiment y arriver, il faut que j’exagère ce qu’il y a de plus intéressant de ma personne, ce qui créé une forme de personnage de scène. À ce moment-là, j’essaie de laisser la prudence de côté.»
Au volant
King Princess n’est pas non plus une saveur du mois puisque l’artiste de 20 ans compose depuis plusieurs années. Elle a grandi à Brooklyn avec un père ingénieur de son. L’environnement familial était très propice à la création puisqu’elle avait accès au studio de son paternel dans sa maison. Aujourd’hui, elle a un EP derrière la cravate, des collaborations avec Perfume Genius et Fiona Apple en banque et son tout premier album complet, qui sortira sous l’étiquette du compositeur-vedette Mark Ronson, est presque prêt. La route semble bien clémente pour la jeune chanteuse.
Si son spectacle manque peut-être un peu de punch, il n’y a aucun doute qu’il prendra du galon cet été alors que tous les grands festivals estivaux s’arrachent cette jeune femme cool et confiante. Voilà donc qu’arrive le plus gros test de sa jeune carrière. Mais elle nous assure qu’elle n’a pas peur du succès, souhaitant rester humble et bien entourée dans cette grande aventure musicale.
«Tu peux pas comprendre à quel point ma vie a changé ces deux dernières années. La bonne nouvelle est que, alors que tout change, les personnes qui sont importantes pour moi restent les mêmes. J’aime le fait que j’ai encore tellement de fun avec mes amis proches et les gens qui me sont les plus chers. Y’a tellement de choses qui changent dans ma vie, mais les choses qui restent intactes sont hyper importantes. J’espère conserver ma personnalité et mon humilité. Je veux pas devenir un trou de cul. Et c’est difficile de ne pas être un trou de cul!»
King Princess
sera de retour à Montréal
dans le cadre du festival Osheaga, le 3 août.
Consultez la programmation complète d’Osheaga dans notre calendrier
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