37e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée: Donner et recevoir
Musique

37e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée: Donner et recevoir 

Nous avons pris part une fois de plus au festival gaspésien avec grand plaisir. En cette deuxième année de reconstruction suite à l’incendie destructeur du Théâtre de la Vieille forge, le partage et l’union sont toujours au coeur du festival. 

Quand Patrice Michaud nous expliquait en rencontre de presse ce que ça représente d’être un artiste-passeur au Festival en chanson de Petite-Vallée, il disait que ça ne pouvait vraiment pas être n’importe qui. L’artiste-passeur doit être une personne qui est capable de donner autant que de recevoir. Je me disais alors: Oh mon bel ami, tu as tout à fait raison. 

Petite-Vallée est une grande famille. L’artiste-passeur se doit de s’impliquer dans cette communauté pour ainsi recevoir tout l’amour du public gaspésien. Et le chanteur originaire de Cap-Chat l’a fait admirablement bien dans le cadre de l’édition 2019. Lors de l’habituel spectacle d’ouverture, un choeur de 300 enfants issus du Camp en chanson rendent hommage à l’artiste-passeur. Cette année, Patrice Michaud a été en communication avec les enfants des écoles gaspésiennes participantes pendant plusieurs mois. Le chanteur envoyait des lettres, des vidéos, des messages vocaux aux enfants, lançant un dialogue avec eux sur leur région, la vie, la création et leurs impressions sur toutes sortes de sujets. On en a vu (et lu et entendu) plusieurs extraits et c’était vraiment amusant et émouvant. Ensemble, guidés par la grande chef de choeur Danielle Vaillancourt – qui prend sa retraite après 28 ans de loyaux services -, ils ont chanté les succès de Patrice Michaud devant des centaines de fiers parents, avant que le chanteur, les yeux plein d’eau et bouche bée, nous lance: «Ces enfants sont notre avenir, et notre avenir est beau». 

Patrice Michaud – photo Jean-Charles Labarre

Mission transmission

Nul besoin de vous expliquer à quel point l’importance de la transmission règne à Petite-Vallée. Le directeur général et artistique Alan Côté était très fier du travail des huit «chansonneurs» de l’édition 2019. Ceux-ci ont fait un parcours de Montréal à Petite-Vallée pour créer et apprendre dans le cadre du programme Destination chanson fleuve. Ils ont offert un très bon show vendredi, démontrant tous un grand professionnalisme et des énergies diverses. Ils ont aussi eu l’occasion de monter sur scène pendant d’autres spectacles du festival. Ariane Roy, dotée d’une très très belle voix, est venue faire son tour au brunch-concert de Juste Robert samedi matin et Simon Kearney a renoué avec Patrice Michaud samedi soir – lui qui avait été son «grand frère» lors de passages au Camp en chanson de Petite-Vallée il y a quelques années. 

Photo Alexya Drôteau-Grégoire

Le jeune chilleur Jérôme 50 est aussi un ancien du Camp en chanson et était accompagné à la guitare par… Simon Kearney! Toute est dans toute, comme on dit. Mais c’est pas surprenant, quand on y pense, que les jeunes artistes en devenir reviennent vers Petite-Vallée pour fouler ses scènes: c’est un endroit grandement formateur. Ses chansons pop-rock légères de Jérôme ont bien animé notre première soirée en ville jeudi. Il a même offert un rap avec un alter ego, Jérôme 49. 

Zachary Richard, Émile et Francis Covan photo Jean-Charles Labarre

Un autre moment fort des premiers jours du festival est la performance du grand Zachary Richard dimanche après-midi. Charmant comme pas un, il a livré ses anecdotes et ses chansons avec grande classe, en duo avec Francis Covan, violoniste et accordéoniste. La formule intimiste était parfaite pour l’occasion, nous permettant de comprendre l’ampleur des mots et de vivre pleinement la douceur de la musique. Quel bonheur d’entendre Cap enragé et Jean Batailleur dans un tel contexte, un chapiteau à quelques pas de la mer. Et puis on a vécu de fortes émotions lorsque le chanteur acadien a invité son petit-fils handicapé, Émile, à venir chanter avec lui deux titres. Quel moment. 

En rafale

Les Louanges était aussi en concert à Petite-Vallée ce week-end. En voilà un (Vincent Roberge de son vrai nom) qui vit un super buzz, qui rafle plein de prix récemment et dont l’album La nuit est une panthère sorti à l’automne dernier a reçu que des critiques élogieuses (ou presque). Il a livré samedi soir un concert énergique – le son était trop dans le tapis par contre – où il a prouvé qu’il s’était taillé une place de choix dans la pop jazzée québécoise. On lui souhaite que sa musique se poursuive sur cette belle lancée. 

Juste Robert – photo Alexandre Cotton

Juste Robert a également été un grand coup de coeur en cette 37e édition. Lors de son brunch-concert, il a livré ses textes concis et sa musique envoûtante pour un public qu’il connaissait en grande partie, lui qui a habité à Gaspé. Sa voix grave et son interprétation riche et unique rendent sa proposition fort élégante. 

Après un premier et dernier coucher de soleil magique dimanche (la brume nous avait fait manquer ça les jours précédents), ça sentait la fin de cette formidable aventure qu’est le Festival en chanson de Petite-Vallée pour le petit groupe de joyeux journalistes que nous étions. Un grand merci à tous les organisateurs, employés et bénévoles (particulièrement Alan Côté, Marc-Antoine Dufresne et Stéphanie Richard). À la prochaine!

Le Festival en chanson de Petite-Vallée se poursuit jusqu’au 6 juillet en Gaspésie. 

https://festivalenchanson.com