l i l a au Festival OFF : Iridescente sincérité
Musique

l i l a au Festival OFF : Iridescente sincérité

Pour son coup d’envoi hier soir, le Festival OFF de Québec a pris des airs de Mois Multi. Retour sur une carte blanche axée sur le partage et menée de main de maître par la talentueuse l i l a. 

On la connaît pour son folk introspectif, ses illustrations à la fois naïves et inquiétantes, parfaitement en phase avec sa musique aigre douce. Or, hier soir, Marianne Poirier (alias  l i l a) s’est révélée aussi être une fabuleuse poétesse francophile dans le cadre du show total orchestré autour de son riche univers.

Entrecoupant ses chansons de strophes chuchotées, pré-enregistrées ou livrées sur-le-champ, l’auteure-compositrice-interprète à la voix feutrée s’est pris un malin plaisir à reprendre les codes de la danse contemporaine. Elle avait même tendu une main à Jean-François Duke et Ariane Voineau, muses de Wartin Pantois et bougeurs de notoires, des interprètes de haut vol que les habitués de La Rotonde ont souvent pu apprécier à la Maison pour la danse et ailleurs.

l i l a entouré de ses propres illustrations projetées sur la scène (Crédit: Llamaryon)

Minutieusement mise en scène, cette production éphémère bonifiée de cordes et d’ombres chinoises donnait réellement l’impression d’entrer en connexion directe avec la fascinante chanteuse. Une créatrice curieuse et ouverte qui, ça n’a rien de banal, enrichit son art de celui des autres. C’est tout à son honneur.

Dotée de cette voix si claire, à large tessiture et d’une justesse rarement égalée, Marianne Poirier s’est prêtée à un exercice mémorable qui fera peut-être école. On se le souhaite, en tout cas.

Délicieuse surprise

Peu avant et dans le Studio d’Essai, Québec a fait connaissance avec N Nao. Celle qui officie également à titre de choriste pour Laurence-Anne nous charmé avec son répertoire à mi-chemin entre art audio et pop, une proposition inventive qui avait de quoi rappeler le travail de Mykalle Bielinski ou même de Björk.

N Nao accompagnée du batteur Samuel Gougoux (Crédit: Llamaryon)

Se prêtant au chant polyphonique en solo et à l’aide de pédales de boucles, la sirène aux propensions quasi expérimentales floute ses mots (pourtant rédigés avec soin) en les nimbant d’écho et les enrobant de guitares et de bidouillages électros parfois stridents, générant ainsi un fort contraste avec sa voix cristalline, techniquement sans faille.

Rivalisant d’originalité et d’adresse, la chanteuse, claviériste et guitariste suggère quelque chose d’assez unique voire d’indescriptible. À l’aise et dotée d’une répartie peu commune, surtout pour une nouvelle venue, la Montréalaise nous aura même fait rire au détour de ses pièces. « Profitez-en de la vie parce que ça finit un moment donné », nous lâchera-t-elle, pince-sans-rire et en fin de parcours.

Déjà, il nous tarde de voir ce que l’avenir lui réserve.

// À voir au OFF aujourd’hui :
Sunderloom
à 19h
au Parvis de l’Église Saint-Jean-Baptiste