Survol de la 10e édition de Heavy Montréal
Pour sa 10e édition, les 27 et 28 juillet, Heavy Montréal était de retour au parc Jean-Drapeau. En plus des prestations de 51 groupes, on a eu droit à un soleil de plomb, des jets d’eau surnommés «métal douche» par le chanteur de Cancer Bats et le deuxième concert d’adieu de Slayer au Québec.
On le mentionnait plus haut, 51 groupes se sont succédé sur quatre scènes. J’ai assisté à une dizaine de prestations. Survol des moments forts et des surprises.
La formation heavy métal américaine Metal Church ayant annulé sa visite à Montréal au dernier moment, c’est Anonymus qui a été appelé en renfort. Le groupe thrash qui célèbre cette année son 30e anniversaire a comme d’habitude livré la marchandise, devant une foule compacte en plus. Les musiciens ont commencé leur set de façon adéquate avec L’union fait la force, suivi de Stress et ont conclu leur prestation avec Envers et contre tous, une chanson très à propos pour qui aime le métal.
Devin Townsend seul avec sa guitare acoustique. Un des moments les plus inattendus – et étrange! – du festival. Vêtu d’un long short et d’un t-shirt informe, le chanteur et multi-instrumentiste canadien semblait lui-même un peu surpris d’être seul avec sa guitare. Au départ, on se disait que sa voix puissante, son charisme et son humour sauveraient la mise, mais non.
Cancer Bats. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu le groupe punk hardcore et je n’ai pas été déçue! Alors que la foule se faisait asperger par les jets d’eau installés de chaque côté de la scène, le chanteur Liam Cormier, qui s’adressait au public en français, a eu cette remarque savoureuse: «C’est super d’avoir droit à une métal douche pendant un concert». C’est Wade MacNeil (Alexisonfire, Black Lungs, Gallows) qui assurait à la guitare en remplacement de Scott Middleton devenu à nouveau papa. Cancer Bats a terminé son tour de piste avec deux reprises: Sabotage des Beastie Boys et War Pigs de Black Sabbath. Excellent!
Un ami me parlait du show de Watain comme d’une cérémonie. C’est vraiment le cas, grâce au décor composé de tridents enflammés, des habits de cuir et du maquillage bestial que portent les membres du groupe suédois pour livrer son black métal viscéral. Watain a notamment joué Nuclear Alchemy, I Am The Earth, Total Funeral et Furor Diabolicus que le chanteur et bassiste Eric Danielsson a dédié aux guerriers sur le devant de la scène.
Désolée, Despised Icon, mais c’est Skálmöld qui a ouvert ma deuxième journée de festival, question de voir de quel bois se chauffe la formation islandaise qui en était à son premier concert au Canada. Verdict: je n’ai pas été impressionnée par son folk métal, mais les fans qui connaissaient mieux les chansons étaient ravis.
The Great Sabatini. Dommage de voir aussi peu de gens profiter du métal sludge déjanté du quatuor montréalais. En tout cas, on lève notre chapeau aux quatre courageux qui ont bravé la chaleur et égayé la foule dans leurs costumes de Mario Bros. C’était trop court!
Fu Manchu est un incontournable du stoner rock et on en a encore eu la preuve avec sa musique qui donne le goût de dépasser les limites de vitesse sur une autoroute. On comprend pourquoi avec des titres tels que Hell on Wheels, Clone of the Universe, Mongoose, King of the Road et Saturn III.
Clutch. Décidément, c’était la journée idéale pour les amateurs de stoner rock sale et décadent. À un moment donné, le chanteur Neil Fallon a mentionné que la scène était glissante et que ce serait hilarant s’il tombait. Ce n’est pas arrivé. En revanche, il avait l’air très heureux d’être là et nous, on était content d’entendre The Mob Goes Wild, In Walks Barbarella, Noble Savage, HB Is In Control.
Slayer. Évidemment, le public s’est déplacé en masse pour assister aux adieux des vétérans de la scène thrash. Personnellement, j’ai trouvé que le spectacle du 30 mai 2018 à la Place Bell de Laval était meilleur pour son ambiance presque intime comparée à celle du parc Jean-Drapeau. Les émotions que ressentaient les musiciens ce soir-là étaient palpables, alors qu’hier on a eu droit à un déluge de notes jouées avec ferveur, mais sur le pilote automatique. En même temps, Slayer, c’est Slayer, et il suffisait de fermer les yeux pour se laisser porter par World Painted Blood, War Ensemble, God Hates Us All, Mandatory Suicide, Payback, Seasons in the Abyss, Hell Awaits, South of Heaven, Raining Blood et Angel of Death.