Le pouls de Québec #4 : Élégie
Chaque mois, on pose notre loupe sur un projet tout neuf, enthousiasmant et issu de la vibrante scène musicale de Québec.
Nom du projet : Élégie
Porte-parole du groupe : Lawrence Villeneuve (guitare et voix, auteur-compositeur-interprète)
Quartier : St-Rock’n Roll
Style : new punk et post-wave
Équipiers : Alex Corriveau (basse), Maxence Girard (guitare et clavier)
Maison de disques : Pantoum Records
J’entends plein d’influences à l’écoute de Nuances de pourpre: batteries et guitares post-punk, clavier cold, voire carrément new wave, et même un soupçon de chanson française vu le riche vocabulaire des textes que tu entonnes. Dirais-tu que votre esthétique de groupe résulte d’un mélange, d’un compromis entre vos personnalités et vos goûts musicaux?
Assurément que Nuances de pourpre est davantage un mélange qu’un compromis, parce que tout s’emboîte de manière naturelle et qu’en aucun cas on sent qu’on aurait préféré aller dans une autre direction pour certaines chansons. Ce qui est cool dans le band, c’est que nos goûts musicaux personnels se rejoignent beaucoup plus dernièrement après que nous soyons tombés dans la musique des années 1980 ensemble cet hiver, ce qui ajoute une cohérence et une direction plus claire dans nos compositions si on compare à Noir sur noir qui était plutôt disparate. La musique qu’on fait est inspirée de la musique qu’on aime, donc il n’y a aucun compromis.
Le bonheur (inatteignable) est un thème récurrent dans les paroles de l’album, une considération importante. Est-ce que la mélancolie et les aléas des ruptures amoureuses ou même du deuil sont, en fait, pour un parolier, plus inspirantes que la joie?
Les aspects négatifs de l’existence ne sont pas nécessairement plus inspirants, mais l’émotion qui s’en dégage ébranle plus qu’un sentiment qui serait de l’ordre du serein. Ça devient plus facile de décrire ou encore d’expliquer ce qu’on veut partager, parce que la tristesse est un sentiment qui semble être plus concret que le bonheur. Après, écrire une chanson qui incarne ces thèmes est aussi un exercice pour passer à travers certains événements qui sont porteurs de ces mêmes émotions.
Les chansons sont pavées de lignes réellement efficaces et très évocatrices comme «les flammes qui me brûlent sont les mêmes qui me réchauffent», sur Flammes, justement. Arrive-t-il que l’une de ces phrases donnent naissance à une compo, servent de matière première?
Ça m’arrive vraiment souvent de partir d’une phrase-clé et de l’utiliser comme guide pour la trame narrative du texte d’une chanson, de broder autour de cette phrase de manière à ce que le texte soit cohérent. Mais le plus souvent, j’essaie de mettre en mots un état d’être qui, a priori, est puissant au moment où je suis assis avec ma guitare et compose une chanson.
À l’écoute de Rendre hommage au drame, j’ai vraiment l’impression d’avoir affaire à un hit involontaire, un brûlot réellement dansant et accrocheur. Est-ce que la perspective du succès pop vous dégueule, ou est-ce, au contraire, quelque chose que vous espérez pas si secrètement finalement, malgré votre dégaine punk?
C’est sûr qu’en tant que NBT (next big thing), le succès sur la scène pop est non seulement souhaité, mais également inévitable. Ça fait longtemps qu’on a fait la paix avec la pop et qu’on a accepté notre destin d’usine à hits. Cela étant dit, nous souhaitons tout de même garder notre réputation de band le plus modeste de la ville de Québec, on est pas ici pour s’enfler la tête.
La première fois que j’ai eu vent de l’existence d’Élégie, c’est quand Hubert Lenoir m’a mis la puce à l’oreille en t’invitant à figurer dans le vidéoclip de Ton hôtel. Êtes-vous le genre d’amis qui font relire vos textes avant de les enregistrer? Et, surtout: pourriez-vous collaborer sur un titre, éventuellement?
Oui. En fait, on a déjà travaillé avec Hubert sur son album. Dans le fond, c’est nous qui avons écrit les paroles de Fille de personne 1 et nous sommes même allés en studio pour enregistrer les vocals et tout le kit. Sauf que quand son album est sorti, on a été surpris de voir que c’était une chanson seulement instrumentale. Ça a créé un espèce de beef entre nous, mais dernièrement, on a fait un pacte de végétarisme et depuis ce temps-là c’est réglé.
Nuances de pourpre
(Pantoum Records)
Disponible le 5 septembre
En concert :
Jeudi 5 septembre à 20h
Maelstrom (Québec)
Mercredi 11 septembre à 18h
Show de la Rentrée de l’Université Laval (Québec)
Les 13 et 14 septembre
à St-Roch XP