Céline Dion : D'une autre galaxie
Musique

Céline Dion : D’une autre galaxie

Céline Dion a défendu son statut de diva avec infinie grâce hier soir au Centre Vidéotron et à l’occasion de la première mondiale de sa tournée Courage. Un spectacle qui s’est avéré à la hauteur de sa légende.

Surgissant du plancher dans une robe écarlate digne d’une Jessica Rabbit, l’élégante interprète s’est vue coiffée d’une ovation avant même d’ouvrir la bouche, avant même la première note. Électrique et conquise d’avance, il va sans dire, la foule ne faisait qu’ajouter à la magie du moment. L’ambiance, hier soir, relevait presque du surnaturel au Centre Vidéotron à Québec. Et forcément, on s’est laissés prendre par la fièvre, transporter par cette grosse machine.

Il faudrait quand même être un gros cynique sans cœur pour se refuser à l’évidence, se refuser à admettre l’essentiel: Céline Dion est une chanteuse de rang mondial au sommet de son art. On peut ne pas raffoler de son timbre nasillard, mais on est forcé de s’incliner devant la puissance de sa voix, ses envolées d’une justesse inouïe, cette manière qu’elle a d’habiter la scène, de l’arpenter d’un bout à l’autre, incessamment, et même chaussée d’escarpins de 12 centimètres. Tout ça, à travers cinq changements de costumes et pas la moindre gorgée d’eau sous les projecteurs. Une question en vient à nous tarauder: est-elle vraiment humaine?

Flanquée de 14 musiciens et de trois choristes auxquels elle n’a pas manqué de faire une belle place, leur permettant de briller en leurs propres termes, la native de Charlemagne s’est prêtée à pas moins de 29 chansons dont tout un segment dédié à des reprises mordantes de Bowie (lascive Let’s Dance), Prince et Queen. Des contre-emplois étonnants auxquels elle a su insuffler sa touche personnelle, sans toutefois dénaturer ces célébrissimes morceaux. À défaut de se retourner, ces monstres sacrés ont forcément dû battre la mesure d’outre-tombe. Si quelqu’un peut se donner le droit de s’attaquer à de pareils types et sans fléchir, c’est bien Céline. En plus, sa nouvelle et très EDM chanson Flying on My Own s’imbriquait sans mal à ce quatrième acte des plus dansants.

Exception faite d’un minuscule trébuchement, de son faux départ peu avant d’entonner l’épique pièce titre de son album à naître, l’étincelante étoile de Sony a livré une performance sans faute, fédératrice et mémorable, avant de clore le bal avec Pour que tu m’aimes encore. Un hymne à l’amour intemporel, bien qu’il ait tourné à outrance, préludé par la non moins populaire My Heart Will Go On, le moment le plus fort du récital à notre sens, un numéro ponctué d’une scénographie poétique, de cette myriade de sphères lumineuses qui virevolte à la manière de lucioles, évoquant à la fois le mouvement des astres et les feux de détresse du Titanic. Une image qui restera longuement imprégnée à notre rétine, idem pour le numéro de ballet acrobatique préenregistré, servi en guise d’intermède tandis que la vedette s’affairait au vestiaire. Il nous tarde de voir Céline bouger comme ça à l’occasion d’un vidéoclip parce que, franchement, elle n’a réellement rien à envier à Kate Bush dans ce rayon-là. Sa danse est à l’image du reste: magistrale. 

Les 20 et 21 septembre au Centre Vidéotron (Québec) 

Les 26, 27 et 30 septembre et les 1er, 4 et 5 octobre au Centre Bell (Montréal)