Le procès du siècle, un radioroman pas comme les autres
Pendant le confinement, le réalisateur Akim Gagnon a transformé un scénario de long-métrage en un radioroman truffé de blagues pour auditeurs avertis. Le tout, porté par un casting impressionnant composé de Simon Dagenais , Marie-Noëlle Voisin, Bernard Fortin, Lydia Képinski, Philippe Brach et plein d’autres talents à suivre.
«Avertissement: Le radioroman s’écoute préférablement sans interruption. C’est pourquoi nous vous suggérons d’aller vider votre gros cul plein de marde avant le début de l’aventure. Nous vous souhaitons une bonne écoute.»
Ainsi commence le radioroman Le procès du siècle. Si les blagues de défécation, de pets, et de problèmes intestinaux vous lèvent le coeur, continuez votre chemin. Le réalisateur Akim Gagnon, que l’on connaît pour sa websérie Le band et Sébastien avec Julien Lacroix, ainsi que ses clips avec Klô Pelgag, Émile Bilodeau et Antoine Corriveau, ne fait pas dans la fine dentelle.
Le procès du siècle est une histoire imaginée par Akim Gagnon lors d’un KINO Kabaret l’année passée. «J’avais fait un court-métrage qui était dans ce ton-là avec Simon Dagenais et Marie-Noëlle Voisin. J’avais vraiment tripé sur ce genre de ton un peu décalé, extrêmement vulgaire. Mon but, c’était de rire de la comédie facile en employant exactement les mêmes codes.» Par la suite, il écrit un scénario de 90 minutes. Lucide, il doute de pouvoir trouver le financement, alors il oublie un peu l’idée folle.
Avec le coronavirus qui nous force à rester à la maison, il décide de ressortir le projet en se disant qu’il pourrait le faire en format audio. Il le peaufine avec sa complice d’écriture, Marie-Noëlle Voisin. «J’ai mis une annonce sur Facebook pour voir s’il y avait des acteurs et des actrices qui seraient prêts à se lancer. Il y a eu beaucoup de personnes qui m’ont répondu!», se réjouit-il. Même si l’idée de base était pour se divertir, le réalisateur tenait à ce que le résultat soit de qualité. Le seul critère? «Je leur ai demandé s’ils aimaient les jokes de pets!»
L’enregistrement s’est déroulé selon les moyens du bord. Certains se sont carrément construit de petits studios maison à l’aide d’une table et de coussins. Lydia Képinski a utilisé son studio maison, tandis que Bernard Fortin a enregistré ses lignes sur son iPhone, chez lui à la campagne. «Tout le monde a lu le scénario, j’ai expliqué un peu le ton de la patente et chacun m’envoyait ses scènes, juste leurs répliques, ne sachant pas à qui ils parlaient, souligne Akim. Je ne les ai pas dirigés, je voulais vraiment que les styles de jeu soient décalés. Je ne leur ai même pas expliqué comment dire le nom du personnage principal pour qu’ils le prononcent de façon différente.»
Ce personnage, c’est Lucipien Weinkraut, joué par Simon Dagenais . Un avocat, qui avec sa complice Bélindas Radisson, interprétée par Marie-Noëlle Voisin, révèlera au grand jour un incroyable complot. L’action se déroule dans les toilettes du bar Cool Bar Pool (oui, on entend tout), sur le bord du chemin de fer dans le Mile-End, et même au milieu d’une soirée d’échange de vêtements Switch & Bitch où les conversations sur l’anatomie prennent le dessus. «Quand les trucs vulgaires sont bien ficelés, bien écrits, ça me fait vraiment rire, et je pense que c’est une façon de dénoncer que l’humour facile, c’est pas tout le temps drôle», insiste-t-il.
Le radioroman s’est bouclé en deux semaines. Guyaume Robitaille a mixé les 22 fichiers audios, tous réalisés dans des conditions d’enregistrement hors du commun. Un travail qui aurait pris beaucoup plus de temps normalement. Cette spontanéité et la possibilité de réaliser un projet rapidement et de le lancer dans l’univers a séduit Akim, car il planche déjà sur une autre production audio. «Je suis en train de terminer un deuxième radioroman, parce que j’ai vraiment eu la piqûre. Ça me permet de dépoussiérer de bons petits rêves abandonnés de scénarios que j’avais laissé mourir dans mon ordi.»
Le radioroman Le procès du siècle est disponible sur Soundcloud.