Le journal de quarantaine de Jason Bajada
«J’ai la chance de vivre ce moment avec ma blonde. Nous sommes chanceux. Mes amis me manquent. Les serrer dans mes bras. Je suis très serein avec la distanciation sociale.»
Comment gères-tu la quarantaine?
Je réalise que la quarantaine n’est pas très différente de mon rythme de vie habituel. J’ai la chance de vivre ce moment avec ma blonde. Nous sommes chanceux. Mes amis me manquent. Les serrer dans mes bras. Je suis très serein avec la distanciation sociale. J’aime faire un horaire. Mon calendrier est rempli de choses importantes ainsi que de choses anodines. J’aime sentir que j’accomplis une tâche. Déjeuner, méditation, brosser mes dents, écrire une nouvelle chanson, prendre une marche, faire un meeting en télétravail, une heure de lecture obligatoire. Je mets TOUT au calendrier, même la sieste. Je trouve ça motivant et ça m’évite de passer la journée sur Twitter et Instagram.
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Qu’est-ce qui te donne de l’espoir?
Ça varie d’un instant à l’autre. De voir les gens prendre le virus au sérieux, de voir nos gouvernements agir de la sorte; ça me donne espoir. J’habitais Los Angeles depuis quelques mois lorsque tout s’est mis à basculer, et je suis vite revenu à Montréal. Nous sommes très chanceux au Québec. Imaginez avoir Trump comme «leader». Imaginez pour un instant Justin Trudeau taire les journalistes vicieusement et se vanter de ses cotes d’écoute. Ça me donne un peu espoir, mais en même temps, l’internet te montre souvent ce que tu veux déjà lire. Il m’arrive d’apercevoir des échanges plutôt dangereux conspirationnistes sur le web, et je me dis qu’il y a beaucoup de gens qui «retardent le groupe». Des gens qui chialent égoïstement d’être privés de leurs petits plaisirs personnels alors que tout le monde fait des sacrifices. L’humain «chiâleux» me sidère. Les «anti-vaccineux» m’exaspèrent.
Le film que je regarde: J’ai terminé Uncut Gems l’autre soir. Performance magistrale d’Adam Sandler. Ça me rappelle un peu l’univers chaotique de Punch Drunk Love (2002, film de Paul Thomas Anderson). Sinon, comme tout le monde, j’ai adoré me changer les idées avec Tiger King sur Netflix. What a ride!
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L’album que j’écoute: L’album éponyme de Bonny Light Horseman. C’est de la bombe. Y’a aussi Atlanta Millionaires Club de Faye Webster qui tourne depuis un an. Je suis aussi tombé en amour avec l’oeuvre de Jackson Browne depuis Los Angeles.
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Le balado que j’écoute: J’écoute The Daily (New York Times) tous les matins. C’est mon rituel, dès que je sors du lit.
L’artiste que j’ai découvert: John Prine. Je suis un peu gêné de dire que je ne connaissais pas son oeuvre. Il est décédé de la COVID-19 il y a quelques jours et je découvre ses albums et ses chansons. C’est un géant de la musique et j’ignore comment il a pu m’échapper. J’ai l’impression de découvrir les Beatles ou Joni Mitchell. Une pièce manquante rudimentaire à mon arsenal d’écriture. En l’espace d’une chanson, il réussit à me faire rire, pleurer, et me réconforter.
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Le livre que je lis: J’ai récemment terminé Ask The Dust (John Fante) et American Dirt (Jeanine Cummings). Présentement, je lis A Confederacy of Dunces (John Kennedy Toole).