Ce que Voir a écouté en avril
Musique

Ce que Voir a écouté en avril

Fiona Apple, SOMMM, TOPS, Tom Misch & Yussef Dayes, Mike O’Brien et NOBRO ont beaucoup joué chez nous ce mois-ci.

Fiona Apple – Fetch the Bolt Cutters

Fidèle à son habitude, la chanteuse américaine livre, après des années d’attente, un album cru et puissant où son jeu de piano est quasiment rock tellement il est lourd. Elle rassemble ici des compositions créées au cours de la décennie 2010, comme Cosmonauts à propos de la monogamie. Fiona Apple déballe ses émotions comme pas une et cet album ne fait pas exception. Sa voix est déchirante, pleine de violence et de force alors qu’elle règle ses comptes avec des anciennes flammes ou des proches. Elle revient aussi sur sa jeunesse dans des élans psychologiques et sur Heavy Balloon, elle parle du poids de la dépression. Heureusement, Fiona Apple nous laisse souffler un peu avec, par exemple, Ladies, sur laquelle elle fait la paix avec la nouvelle femme de son homme. Nous voici devant un autre grand cru de la brillante compositrice. (V. Thérien)

[youtube]emXYPRlVBas[/youtube]

 

NOBRO – Sick Hustle

On garde un souvenir très vibrant du show de NOBRO au Ministère à la dernière édition de Taverne Tour. Les membres du groupe sont des bêtes de scène énergiques et insatiables. Le EP de quatre chansons des filles de NOBRO est à la hauteur et commence avec une claque nommée à point Don’t Die, où il est question de sexe, drogues et rock’n’roll. On enchaîne avec Til I Get It All, où l’énergie monte en crescendo et la fantomatique Don’t Wanna Talk About It. Marianna ferme la marche en douceur avec la présence notable de bongos. NOBRO ne réinvente pas le rock garage, mais le groupe fait honneur au genre. (S. Barrière-Brunet)

[youtube]S7zQiZkNxuk[/youtube]

 

Tom Misch & Yussef Dayes – What Kinda Music

Le «guitar wonder» britannique revient avec un album concocté lors de sessions d’improvisation avec le brillant batteur Yussef Dayes (du duo Yussef Kamal), originaire du même coin de pays que Misch, South London. D’un côté, on a un jeune guitariste et chanteur R&B qui livre des grooves irrésistibles et de l’autre, l’un des musiciens les plus célébrés de la nouvelle scène jazz en Angleterre. L’album est né d’une admiration mutuelle et le résultat est fabuleux, mêlant le jazz au hip-hop aux impros jazzées ou légèrement expérimentales. On sent une réelle chimie et beaucoup de respect – l’un ne prend pas plus de place que l’autre. Voilà un album pour s’alléger l’esprit. (V. Thérien)

[youtube]EFNkNFQT9uE[/youtube]

 

SOMMM – SOMMM
Ariane Moffatt et DRMS, alias Étienne Dupuis-Cloutier, forment le duo à géométrie variable SOMMM. Au fil des chansons qui composent cet album aux airs de compilation, ils ont invité des amis et de nouvelles connaissances à venir jammer avec eux. Ainsi la voix d’Ariane Moffatt se mêle à celle de FouKi, Clay and Friends, Rosie Valland, Marie-Pierre Arthur, et oscille sur les beats de Ruffsound. Le résultat est léger et frais, pas compliqué, ni intellectuel, mais pour un album qui lance le printemps, on ne cherche pas autre chose. (S. Barrière-Brunet)

[youtube]HhNYGpXAqEg[/youtube]

Mike O’Brien – Mike O’Brien 

Acteur de la scène folk montréalaise depuis longtemps, Mike O’Brien nous propose un album de folk-country intime et intemporel, dans la plus pure tradition du genre. De sa voix grave et rassurante, ses histoires chantées, tantôt entraînantes, tantôt introspectives, sont toutes ancrées dans une douceur palpable et sont ainsi parfaitement recommandables par les matins doux de fin de semaine. Ça fait beaucoup de bien à l’âme. Et en écoutant le titre en français Le Prix, on se dit qu’il y a là une possible influence de Daniel Lanois et qu’on en veut plus! (V. Thérien)

TOPS – I Feel Alive
Trois années après Sugar at the Gate, le groupe indie montréalais revient avec un opus qui n’est pas vraiment dépaysant. Mais, ce n’est pas bien grave. On retrouve avec plaisir la voix vaporeuse de Jane Penny, la pop efficace avec les refrains qu’on a envie de fredonner toute la journée. L’album commence doucement avec Direct Sunlight, avec sa mélodie sautillante, puis Pirouette représente bien les ambiances douces-amères qu’on associe au groupe. Un album à garder en rotation pendant ce temps confiné. (S. Barrière-Brunet)

[youtube]gG79QGmKt7U[/youtube]