Esther Pennell
Musique

Esther Pennell

Chaque semaine, en partenariat avec la très cool et pertinente plateforme numérique Nikamowin (une initiative de Musique Nomade), nous vous présentons le profil d’un ou d’une artiste autochtone à découvrir immédiatement.

Voici une artiste folk-bluegrass, autodidacte au banjo, qui s’est taillé une belle place dans la scène musicale canadienne depuis ses débuts il y a quelques années.

Esther Pennell vient tout juste de faire paraître une version remastérisée d’un album maison qu’elle a enregistré dans son salon à Temagami, en Ontario, avec son ami Steve Teal, décédé depuis et à qui elle dédie l’oeuvre. Elle précise que les chansons de Into the Wild sont empreintes de force et de résilience puisqu’elles ont été écrites alors que la chanteuse participait à un groupe de guérison pour femmes.

NationMi’gmaqCommunauté: Timiskaming / Genre musical: Bluegrass/country

Vous avez appris à jouer du banjo par vous-même. Voyez-vous l’instrument comme un allié lorsque vous créez de la musique et lorsque vous jouez? Comment décririez-vous la relation que vous entretenez avec votre instrument?

Mon banjo est vraiment une extension de ma personnalité musicale. C’est le premier instrument que j’ai appris à jouer et je doute que j’écrive de la musique si je ne l’avais pas. Au départ, apprendre à jouer du banjo était une façon de m’aider à travers la perte de ma mère adoptive (ainsi que de jouer quelque chose de différent autour du cercle de jam). Mais mon banjo est devenu beaucoup plus que ça pour moi. Je me sens nue sans elle sur scène et quand je quitte la maison pour plus d’un jour ou deux, je ressens le besoin de l’emmener avec moi – juste au cas où une chanson aurait besoin d’être écrite.

«MA», comme on l’appelle affectueusement, est sans aucun doute mon alliée, mon amie et mon bien le plus précieux.

Pourriez-vous nous parler du territoire dans lequel vous avez grandi et partager une chose spéciale ou une anecdote qui implique la communauté?

J’ai été adoptée à l’âge de 8 ans et je n’ai jamais eu la chance de vivre dans la communauté mi’kmaq de Corner Brook, Terre-Neuve. Mon père a déménagé quand il était un jeune homme, à la recherche de travail sur le continent. Mais je me souviens très bien d’un voyage que nous avons fait en famille à l’âge de 6 ans. Nous avons voyagé là-bas dans un vieux bus scolaire de 1960 que mon grand-père avait converti en camping-car. Les souvenirs de mon séjour à Corner Brook sont très vifs, surtout les odeurs. Mon rêve est de faire un pèlerinage à la maison pour revivre ma patrie paternelle. En tant que femme Mi’kmaq déplacée, c’est devenu plus un objectif qu’un rêve et un jour, je jouerai de la musique pour mon peuple.

EN VIDÉO:

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