Chell P
Né Mitchell Paquette, le rappeur métis Chell P oeuvre à Dartmouth, jolie ville tout près d’Halifax. Avec une poésie décalée mais ancrée dans un message social important, l’artiste tisse un hip-hop original et novateur. Il travaille actuellement sur son tout premier opus complet, The Chellogy Vol. 1, un 13 titres séparés en trois volés intitulés respectivement KillyourTV, Soul Doubt et Thrice Great.
Nation: Métis / Communauté: Dartmouth / Genre musical: Hip-Hop / RnB
Tu décris ton style lyrique comme un « équilibre sain entre une perception avant-gardiste surréaliste et un message conscient ». Peux-tu élaborer sur ce que tu entends par là?
C’est que, souvent, j’essaie de projeter un contenu lyrique conscient et informatif – la nature d’une telle information faisant typiquement référence à des problèmes de société, à des constructions sociales et à la façon dont nous choisissons d’accepter de rester inconscients des choses qui nous empêchent de vivre. Ma perception avante-gardiste réfère à la façon dont je vois les choses à plus grande échelle – the big picture, pour ainsi dire. Je suis conscient du fait qu’en plaçant mes préjugés (la plupart du temps non confirmés) dans la gorge des gens ne serait pas le moyen le plus susceptible de les amener à consommer et à écouter ce que j’ai à dire. C’est pourquoi j’essaye une approche surréaliste dans mes paroles. En trouvant des moyens pertinents de transmettre des messages auxquels les gens ne sont parfois pas enclins à réfléchir, j’entends ouvrir des pistes dans leur façon de penser par la musique et, ce faisant, j’ai vraiment l’impression de faire le travail de Dieu.
Peux-tu nous parler du territoire dans lequel tu as grandi et partager une chose spéciale ou une anecdote qui implique la communauté?
J’ai grandi à Petawawa, en Ontario, jusqu’à l’âge de 15 ans. Presque chaque été, je passais quelques semaines avec mes grands-parents à la réserve de Golden Lake, en Ontario. Étant la seule famille blanche de la réserve, nous avons été chanceux de faire partie de la communauté (même si à cet âge de ma vie, je ne réalisais pas exactement la différence entre les personnes, sur le plan racial). Mon grand-père Yvon était essentiellement le type idéal dans la réserve. Il a toujours été approché et toujours heureux de donner un coup de main à ses pairs pour des tâches telles que la menuiserie, le travail de mécanicien et à peu près tout ce qui nécessite d’utiliser ses mains. Il semblait ne trouver satisfaction que lorsqu’il travaillait et transpirait. J’ai beaucoup de respect pour mon grand-père – il donne un nouveau sens à l’expression «force de vieil homme». De plus, le fait d’être la dernière génération de ma famille admissible au statut de Métis me procure une grande fierté de mes racines ancestrales, et je maintiens mon statut avec accomplissement et honneur.
EN VIDÉO:
[youtube]45a-V-uFHhc[/youtube]