Musique

Polliwog: les semi-finalistes

De quinze groupes en quarts de finale, on en est maintenant rendu à neuf pour les trois semaines de demi-finales qui débuteront le 8 septembre, toujours au Petit Campus. Mardi dernier, des trois formations présentes, seule Redcore (avec une prestation des plus énergiques) a réussi à passer la rampe, les deux autres étant Lost & Found et The Organics. Ces derniers, soit dit en passant, ont tout de même donné un meilleur spectacle qu’en préliminaires, avec l’appui d’un nouveau bassiste, Mike de Skyjuice. C’est ce qu’on appelle partir la tête haute… Voici donc les huit autres formations promues: Livin Omies, Jaymie, Subb, Raid, The Minipops, Tereza, Putrid et Demolition. Au moment d’écrire ces lignes, on n’avait pas encore décidé qui seraient les premiers à passer au micro mais, à cette étape, il ne reste logiquement que la crème…

Retour sur QRN-Tremolo
Disons les choses franchement: le spectacle que donnait QRN la semaine dernière, aux Foufounes, ne passera pas à l’histoire. Problèmes techniques, enthousiasme déficient d’un côté comme de l’autre du stage, et un Dan Foley qu’on sentait bien seul sur scène, essayant de faire diversion selon sa méthode habituelle d’anti-performance, baveuse à souhait. Dommage, surtout que c’était l’occasion pour plusieurs de découvrir les pièces du prochain album Even the Odd, qui sortira cet automne. Espérons que Dan, Phil et le nouveau batteur, Pascal, auront retrouvé le chemin du plaisir d’ici là, car le nouveau matériel en vaut crissement la peine. Go, QRN!

Samedi, dans un bar Le Cirque surchauffé (dans le sens de pas assez ventilé…), la nouvelle formation francophone Tremolo nous démontrait que, malgré son peu d’expérience de scène, elle valait résolument le détour. Des chansons aux mélodies qui vous collent au cerveau, et une aisance à installer l’ambiance propice à leur déploiement. On va les surveiller, ceux-là!

Oblik
Ne les appelez plus Oblik Instance, mais seulement Oblik. C’est que l’heure de vérité approche enfin pour la formation de Charles-Robert Henley, qui s’auto-baptise «la sensation techno-rock de Montréal», puisque l’album promis depuis des lustres paraîtra enfin, le 12 octobre, sur la nouvelle étiquette montréalaise Press Play. La réalisation de First Instance a été confiée à Pierre Rémillard (neuf pièces) et à Glen Robinson (trois pièces), et le groupe a décroché un contrat de distribution national avec la compagnie Outside Music de Toronto. Un premier vidéoclip, pour la pièce Stay Away (qui fait partie du répertoire d’Oblik depuis quatre ans), sera tourné en septembre, grâce à une subvention du programme Factor. Question de se préparer à tout ça, Oblik sera au Bleu est noir (812, rue Rachel Est), le 6 septembre, avec DJ Pocket comme invité spécial.

Insanasomnia
Après avoir gardé un souvenir plutôt traumatisant du premier disque (2000 Ans face au miroir) du groupe de Dangenoir, Insanasomnia, ma première réaction était de ne pas vous parler du second, Asile en orbite, question de les épargner, et vous aussi par la même occasion. Après tout, je n’y peux rien si je ne supporte pas cette voix de plus en plus agaçante d’acrobatie d’outre-tombe, ces guitares qui sonnent comme des rasoirs, et ces sombres textes gothico-existentiel. Mais puisque le principal intéressé semble y tenir, et comme il doit bien y avoir quelques amateurs, je peux au moins vous laisser juger par vous-même, puisqu’Insanasomnia sera aux Foufounes électriques, le 10 septembre, pour souligner le lancement de l’album. Et que vous appréciez ou non, un autre CD est prévu pour dans quelques mois…

Les Saints
Située sur une tout autre orbite musicale, la formation originaire de Vaudreuil-Soulanges Les Saints ne se prend pas du tout au sérieux. Formé de nuls autres que Dieu lui-même au chant, de Saint-André à la guitare, de Saint-Pierre à la basse, de Saint-Mikael à la batterie et de Vierge Méliza aux claviers, le groupe donne dans un rock’n’roll garage pas très catholique, imprégné de sexe, de bière et d’amours tordues. Affublés d’habits de curés, ils ont déjà béni de leurs présences les publics du Café Chaos et, plus récemment, du Jailhouse, en première partie de Caféïne. Cette fois, ils nous convient à une eucharistie particulière pour célébrer le baptême de leur première cassette-démo intitulée Sept petits péchés, le 4 septembre, au Café Chaos. C’est gratuit pour ceux qui auront payé leur dîme… au bar! Seigneur, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font… et c’est tant mieux!

Folk mondial de Montréal
Il y a quelque temps déjà que Will Richards prépare son coup. Son but ultime: l’organisation d’un Festival de folk mondial, à Montréal, dès l’été 1999, comme il en existe déjà depuis longtemps dans le reste du Canada. En attendant d’amasser suffisament d’appuis politiques et financiers, il organise une série de concerts commençant le 5 septembre, au Cabaret Saint-Louis (78, rue Prince-Arthur Est), avec comme invités The McDades (musique celtique d’Edmonton), Michael Browne (guitariste blues du Stephen Barry Band) et Alexandre de Grosbois (qu’on présente comme étant la prochaine génération de néo-folk québécois). «L’idée principale derrière l’événement, m’expliquait Will, c’est de démystifier le folk, en démontrant que c’est un style beaucoup plus large que ce que l’on pense, puisqu’il englobe des musiques de partout dans le monde. Mais, surtout, de créer des liens entre les communautés linguistiques et culturelles qui ne se côtoient finalement pas très souvent dans les salles de spectacles. C’est la raison pour laquelle on aura, à chaque mois, au moins un artiste anglophone et un artiste francophone.» Le rapprochement culturel commence à 21 h, et les billets coûtent dix dollars.

Rebecca Do: L’Osttie d’folle!
Ce n’est pas moi qui la traite d’ostie d’folle, c’est elle-même qui le dit! Rebecca Dô a préparé un spectacle intitulé L’Osttie d’folle s’en vientt, qu’elle présentera le 10 septembre, au Club Soda, entourée de six musiciens et d’une choriste. Comme je n’ai rien entendu des chansons dont elle écrit les textes et les musiques, je lui ai téléphoné, question de savoir en quoi elle était une «osttie d’folle»: «Tu sais, quand t’es flyé, le monde te dit: "Osti qu’t’es folle!", ça fait que moi j’ai dit O.K., je vais les prendre au mot! C’est pour rendre un hommage à la folie féminine; je ris de moi en masse dans mes tounes, et ça brasse pas mal. Je pourrais comparer ma musique et ma façon de dire les choses avec ce que font des gars comme Charlebois ou Leloup. Je ne suis pas du tout fleur bleue, je ne mâche pas mes mots et c’est assez théâtral; mon trip, c’est de me péter la yeule devant tout le monde et d’en rire!» Comme la folie frôle parfois le génie, ça vaudra peut-être la peine de se déplacer…

à souligner
– Les formations N.S.F. et Dilemme uniront une nouvelle fois leurs forces pour remplir le Petit Campus, le 10 septembre.
– Aussi au Petit Campus, mais le 7 septembre, les bien nommés Poor Starving Artists seront accompagnés de Jara Rock.