Musique

Polliwog: les finalistes

Jeunesse et diversité. C’est probablement la meilleure façon de décrire la finale à laquelle on aura droit le 22 octobre prochain, au Café Campus. Entre le hip-hop de Livin Omies, le ska-punk de Subb, le métal corrosif de Tereza, le rap-métal de Putrid, le punk-rock de Redcore, et le rock alternatif de Jaymie, le choix sera sûrement difficile et le spectacle plus intéressant que par les années passées où la variété n’était pas toujours au rendez-vous. Pour rendre son verdict, le jury a dû écarter trois formations: The Minipops (d’excellentes chansons mais un sens du spectacle plutôt discret), Raid (groupe avec un bon potentiel mais encore trop peu expérimenté), et Demolition (là j’avoue n’avoir pas d’explications; je croyais qu’ils passeraient cette étape les doigts dans le nez…). Mais puisqu’il fallait en sacrifier… Réservez donc tout de suite votre soirée!

Retour sur… un vendredi soir
Arrivé aux Foufounes à 21 h. Le groupe de jazz actuel «corrosif» de Québec Motocross monte sur scène devant les quelques spectateurs présents. Les excellents musiciens (Gilles Sirois au sax alto, Samuel Roy-Bois aux basse et contrebasse, Mathieu Doyon à la batterie et Guy Girouard au sax ténor) enchaînent les morceaux groovy et les pièces plus chaotiques. Plaisir d’écoute, mais très peu de communication avec le public. Trop aride pour installer une ambiance. Mais avec si peu de spectateurs, comment faire mieux?

Les premières notes de Karmad’aï attirent déjà plus de curieux. Le chanteur Pascal Léveillée est déchaîné; il chante et se démène sur scène comme si on venait de le détacher après un isolement d’une semaine. La table tournante fait défaut, il faudra mettre un x sur les instrumentaux qui m’avaient pourtant bien plu sur l’album Astropop, et se rabattre sur les chansons plus agressives, et parfois difficiles à digérer. Parti des Foufs avec l’image d’un chanteur énergique, ayant une forte tendance au cabotinage, mais aussi d’un groupe qui travaille fort à la recherche de sa personnalité.

Dernière étape au Café Chaos pour la formation garage 60’s Les Saints. Beaucoup d’énergie, d’humour et de défonce, mais un chanteur (Dieu lui-même!) qui assure difficilement au niveau vocal. Attendons un peu avant de les canoniser…

Festival musical jeunesse Montréal
Cette année, les Productions Criz’Antenne, qui, depuis quatre ans, organisaient le concours FMJM à la Salle Salaberry de la rue Beaudry, mettent de côté l’aspect compétition, au profit de trois soirées thématiques: le 1er octobre, soirée punk-rock franco, avec WD-40, Mauvais Quarts d’heure et Les Messagézalunés (gagnants de la dernière édition de Cégeps Rock); le 2, soirée hip-hop intitulée Apocalypse 2, animée par Kra-Z-Noize, avec les formations Muzion, La Réplik, Complices, Apogée, Vice-Verset, KZ Kombination et R.D.P. izeurs (le spectacle sera enregistré en prévision d’une compilation sur CD); et le 3 octobre, soirée ska, avec Inspecter 7 du New Jersey, The Cartel et General Rudie de Montréal, et Funny Brasska de Varennes.

Une programmation alléchante mais qui n’explique pas l’annulation du concours alors que le recrutement était en cours depuis juin: «Des concours, il y en a beaucoup, ça devient peut-être redondant… m’expliquait Stéphane Toupin de Criz’Antenne. Et je n’ai pas reçu assez de candidatures intéressantes pour justifier sa tenue. Le but du FMJM, c’est de donner un coup de main à des groupes ayant un certain potentiel, mais si la qualité n’y est pas, ça ne vaut pas toute l’énergie que ça représente. Et les retombées pour l’organisme ne sont pas suffisantes.» C’est que Toupin a d’autres projets depuis qu’il s’est associé à Vincent Nadeau, guitariste de Cosmic Fish, dans l’élaboration d’un studio d’enregistrement dans les bureaux adjacents à celui de Criz’Antenne et des Disques Total (l’étiquette sur laquelle est parue la compilation Québec en marge): «A la base, Criz’Antenne est surtout une coopérative de production de spectacles. Avec le studio d’enregistrement, les disques Total et la distribution de Fusion III, c’est comme les morceaux qui manquaient au puzzle pour avoir une structure plus solide.» Espérons-le…
En passant, le 25 septembre, à la Salle Salaberry (1710, rue Beaudry), Criz’Antenne invite ses «ami(e)s», musiciens ou non, à un jam session, avec des membres de Cosmic Fish comme house band.

Parkside Jones
La formation «pop-rock-jazz-folk-funk» anglophone Parkside Jones a la réputation de bêtes de scène. Vendredi dernier, ils vivaient un grand moment en assurant la première partie du grand Maceo Parker. Coup de fil au chanteur et guitariste du groupe Matt Lederman pour avoir ses impressions: «C’était incroyable! Lorsque Mike, notre batteur, et moi avont vu Maceo Parker en spectacle, il y a trois ans, c’est ce qui nous a encouragés à former un groupe pour faire danser les gens! Le tromboniste de Maceo est venu jouer avec nous pour la dernière chanson et les gens ont semblé être étonnés de découvrir un groupe de Montréal qui assurait. C’était bizarre parce qu’on a fait notre show sans avoir trop pratiqué, et après, on a regardé Maceo jouer pendant plus de trois heures, et ce n’est que deux jours plus tard qu’on a réalisé ce qui s’était passé. On se demandait si on avait rêvé…» Le 1er octobre, au Cabaret, Parkside Jones (qui lancera un premier album d’ici un mois) sera cette fois en vedette, en compagnie de deux formations finalistes de la dernière édition du concours CHOM L’Esprit, The Golden Means et Pigeonhole.

Tricky Woo
Le rock’n’roll de Tricky Woo se déversera bientôt sur d’autres territoires puisque le groupe partira pour une tournée de deux mois qui les mènera jusqu’en Californie. Il semble que leur dernier album, The Enemy Is Real, provoque de bonnes réactions dans les radios collégiales américaines et canadiennes. Juste avant leur départ, ils seront au Petit Campus, le 1er octobre, en compagnie de Mooney Suzuki de New York.

Appel d’offres pour Bourges
Pour la neuvième année, l’Antenne Québec-Amérique est à la recherche de candidats pour représenter le Québec et se produire en spectacle dans le cadre du volet «Découvertes» du Printemps de Bourges, qui se déroulera en France, du 13 au 18 avril. Dans le souci de trouver des candidats qui sauront coller à la réalité du moment et répondre aux attentes d’un public essentiellement jeune, je me suis laissé dire que le comité se pencherait particulièrement sur les D.J. et musiciens électroniques, sans toutefois délaisser le rock «rent’dedans» ou tout autre métissage musical ORIGINAL. Ceux qui se sentent concernés ont jusqu’au 16 octobre pour faire parvenir leur matériel sonore, dossier de presse, calendrier des spectacles à venir, et une grande enveloppe pré-affranchie à l’adresse suivante: 109, avenue Mont-Royal Est, Montréal, QC, H2T 2S9.

à souligner
– Après une saison estivale passée à parcourir le Québec, la formation du musicien d’origine sénégalaise Youssou Seck,

Baobab électrique, sera au Quartier Latin (318, rue Ontario Est), le 26 septembre.

– Du reggae avec Siddhartha, le 26 septembre, au Club Soda.

– Le 28 septembre, à L’Empire des Futures Stars, au Café Campus, les formations Projet:Orange, Pierre Jean Jacques et Yelo Molo.