Alors qu’une ignoble bouette gelée tombait sur le Plateau, dimanche dernier, le soleil tapait fort à l’intérieur du Quai des brumes. En entrant dans la place, on recevait illico une dose de chaleur (humaine et musicale) tout en se frayant un chemin à travers une foule entassée, venue danser et délirer sur les rythmes de la formation familiale Alakomi, groupe formé de papa Seydou Zon et de ses sept enfants! Tout ce beau monde est arrivé du Burkina Faso il y a deux ans, et, déjà, le public du Quai des brumes (que je soupçonne fortement d’être des habitués des tam-tams du Mont-Royal) semble les avoir adoptés. Il se dégageait une telle joie de vivre, autant sur scène que dans la salle, qu’on ne pouvait que sourire face à une telle démonstration d’exutoire à la grisaille ambiante. Et j’ai oublié de vous dire que tout cela se passait lors d’un 5 à 7! Et ce n’était pas la première fois que ce paradis africain s’improvisait; il semblerait que la chose se déroule depuis un certain temps déjà, et qu’elle prenne de l’ampleur de semaine en semaine. Lorsque j’ai voulu interroger un habitué sur l’origine de cette manifestation, je n’ai réussi à obtenir qu’une réponse qui en disait long sur la magie de l’événement: «Ils sont là chaque dimanche depuis qu’il fait froid, et ils seront là jusqu’à ce que le beau temps revienne…» C’est pas très précis, mais c’est la seule réponse que vous aurez… L’entrée est gratuite, et vous pourrez en prendre une double dose, puisque la formation participera aussi au prochain Cabaret de l’incantation à la pleine lune, le 5 mars, au Lion d’or. Tous en transe!
Gwenwed
Je n’avais jamais vraiment insisté sur les origines abitibiennes de la formation rock Gwenwed, finalistes des dernières Francouvertes. Pourtant, la reprise de R’garde en avant de Desjardins ainsi que la pièce La Moderne qui fait le portrait d’un légendaire bar de Rouyn qui n’existe plus, que l’on retrouvait sur leur mini-album, laissaient entrevoir un attachement à leurs racines régionales. La meilleure façon de le savoir, c’est encore de leur demander. «On n’essaie pas de cacher nos origines, mais on ne veut pas miser là-dessus non plus, m’expliquait Éric Morin, le batteur et membre du noyau créatif de Gwenwed avec le chanteur Philippe Bergeron. C’est certain que c’est inhérent à ce qu’on est parce qu’on vient tous de là, sauf notre chanteuse Isabelle; mais on ne se considère pas vraiment "régional", on est pas mal plus "Plateau", finalement. On ne veut pas tomber dans le régionalisme, même si on est encore très attaché à notre coin de pays. On veut pousser ça plus loin au niveau de la création; l’aspect folklorique de nos débuts, alors que l’on faisait des covers de Piché ou de Charlebois, on veut s’éloigner un peu de ça. Juste pour te donner une idée, le groupe auquel on a été le plus souvent comparé, c’est les Snitches. La variété de sons est très importante pour Gwenwed; on aime plus les lignes courbes que les droites.»
Si ce n’est déjà fait, vous devriez aller jeter une oreille à ce que fait Gwenwed; ils s’améliorent de fois en fois. Et comme vous aurez trois occasions pour le faire (au Diable vert, au 4557 rue Saint-Denis, le 7 mars, avec Les Martiens; le 14, avec Strangely Dandelion; et le 21, avec Trémolo), vous n’aurez plus d’excuses…
Haute Couture: Mateo
Il semble que la production électronique locale sortira de sa léthargie cette année. L’étiquette de disques Haute Couture (dirigée par Martin duMais de Juicebox et notre collègue Sylvain Houde de Pat & Thick) sera passablement occupée à nous proposer de nouvelles créations: on nous promet un douze pouces de Marc Leclair (Juicebox) à la fin mars; un douze pouces, CD et vidéoclip pour un nouveau projet multimédia appelé Les Jardiniers, en avril, suivi d’un album complet en octobre; et des douze pouces de Jimmy Lakatos (août), Juicebox (septembre), Pat & Thick (novembre) et La Princesse (décembre). Mais, tout d’abord, ce sera à l’excellent D.J. Matéo de lancer un douze pouces, le 6 mars, au Sona. Il s’agit de la pièce Cascade, que l’on retrouvait sur la compilation Millenium (sortie en 97) ainsi que sur le CD mixé de Laflèche (Montreal Mix Session V.2), à laquelle Matéo (aidé de Francis Delage) a fait subir quelques nouveaux traitements. On attend la suite avec impatience…
à souligner
– Cette semaine sur Scène Sonik (www.voir.ca), écoutez un extrait en RealAudio du nouvel album de Guy Pharand.
– Si la collision entre les styles industriel, rock alternatif et les sonorités techno vous intéresse, deux dates à retenir: le 5 mars, au Jailhouse, avec les formations Nein Creed, Machine Gun Kelly et Vortex; et le 7 mars, au Bleu est noir, avec Insurgent et Electronics Flow Control.
– Sunset Party, le 5 mars, au Club Soda, avec les formations hip-hop Basket Case, Traumaturges, Prospect, Jacobbs Ladder et Cortex Complex; et les D.J. Red Dread, Kid Solja et True Blue qui accompagneront un concours de freestyle et de breakdance.
– Soirée ska-core’n’roll au Café Chaos, le 6 mars, avec les groupes Roller Starter, Sarkastix, Feisty et Freak-Assez.