Musique

Ella, elle l’a!Jean-Hugues LabrecquePrévert à Baie-Saint-Paul Le réveil de la bêteLa Volée d’castorsInterférence sardines

Ella, elle l’a!

À 20 ans, Marie-Noëlle Claveau a eu le coup de foudre. Elle s’est amourachée de la plus grande chanteuse de l’histoire du jazz, Ella Fitzgerald. «Je suis vraiment tombée en amour avec son timbre de voix, sa façon de chanter et d’improviser», souligne-t-elle. Une rencontre avec un grand «R» qui lui a donné envie de creuser la carrière de l’artiste et de transmettre ses découvertes à un plus large auditoire; à 22 ans, cette jeune chanteuse de formation classique foule les planches pour rendre un hommage jeune et respectueux à Ella Fitzgerald.

Elle ne monte pas seule au front. Derrière elle, neuf musiciens – dont plusieurs font partie de l’ensemble de musique cubaine Saudade – la soutiennent. «Il y a beaucoup d’arrangements qui sont fidèles aux originaux, mais on a aussi fait quelques adaptations, pour que les chansons nous ressemblent plus, précise-t-elle. C’est un défi en soi de chanter Ella, quand on a appris à la connaître et qu’on sait tout ce qu’elle a fait. Mais j’ai fait tellement de recherche sur sa vie, que j’ai réussi à bien cerner tous les courants auxquels elle a touché.» Marie-Noëlle Claveau doit dire vrai, puisque son spectacle a été primé l’an dernier à l’Université Laval et a été repris l’été dernier au FestiJazz de Rimouski. À découvrir le 30, à la Maison de la Chanson.

Jean-Hugues Labrecque
Jean-Hughes Labrecque sait s’entourer. Pressentant qu’il y avait de la place pour un petit diffuseur intéressé par la chanson francophone dans Charlevoix, il a fondé, avec sa compagne, Les Productions Troubadours. Ce petit réseau compte aujourd’hui une dizaine de musiciens qui collaborent avec divers artistes de la grande région de Québec. Mais avant tout, Jean-Hugues Labrecque est un auteur-compositeur-interprète. Intéressé par l’histoire et les débats sociaux, il s’inspire de la chanson d’antan, du country, du blues et du folk typiquement québécois pour concocter des chansons simples qui conjuguent le quotidien. Il ironise sur le bogue d l’an 2000 et les gros trucks, se réjouit de l’arrivée de la fin de semaine et réécrit l’histoire du Canada en compagnie du poète et dramaturge acadien Herménégilde Chiasson. Il tire sur tout ce qui bouge, avec les risques que cela comporte… Son album, disponible chez Archambault dans le Vieux-Québec, plaira sans doute à la faune enjouée qui fréquente les bars à chansonniers.

Prévert à Baie-Saint-Paul
Depuis l’hiver dernier, Micheline Bouzigon et Paule-Andrée Cassidy reprennent de façon périodique leur tour de chant en hommage à Prévert. D’une sobriété étudiée, ce spectacle offre des moments d’une chaleur extraordinaire où les émotions sont à fleur de peau. Les deux interprètes se feront une fois de plus les porte-parole de l’auteur des Feuilles mortes, en transportant leur récital à Baie-Saint-Paul. L’hommage à Prévert y sera présenté le 30, à l’occasion du vernissage d’une exposition de tableaux du peintre Guy Paquet, lui aussi très inspiré par le poète anarchiste qui aurait célébré ses 100 ans cette année.

Le réveil de la bête
Ça va brasser cet automne puisque plusieurs formations métal passeront par Québec tout au long de la saison. En plus de la série présentée au Kashmir le premier samedi de chaque mois, on devra faire des détours du côté du D’Auteuil et du Dagobert. C’est d’ailleurs au premier plancher du célèbre night-club de la Grande Allée que se produiront les groupes power métal Hanker et Forgotten Tales, le 21. Depuis le temps qu’on en parle, assisterons-nous finalement au véritable réveil du métal? C’est à suivre…

La Volée d’castors
La musique traditionnelle du Québec s’exporte! La Volée d’castors s’est envolée la semaine dernière pour l’Espagne afin de participer à la Mercat de Musica Viva de Vic, dans les environs de Barcelone. Le périple pourrait avoir des conséquences inespérées pour le groupe puisque ce festival est l’un des rendez-vous de l’industrie européenne du disque.

nterférence sardines
Ls Sardines sortent de leur boîte et présentent un concert tout neuf ce week-end, à la salle Multi. Il s’agit du premier concert de nos petits poissons préférés depuis qu’ils se sont fait un nouvel ami. Comme vous le savez peut-être, la saxophoniste Lyne Goulet a pris la poudre d’escampette, laissant un grand vide à la droite de Philippe Venne. C’est finalement Marc Gagnon, un violoniste époustouflant dont la dégaine colle comme un gant aux Sardines, qui devient le cinquième membre officiel du groupe. «La formation à six (avec le saxophoniste Jocelyn Guillemette) existe toujours, dépendamment des circonstances; mais le véritable noyau d’Interférence sardines, c’est le quintette», précise Philippe Venne.

L’arrivée d’un deuxième violoniste – électrique, celui-là – a un peu bousculé le son des Sardines, mais c’est pour le mieux, croit le leader du groupe. «Marc et Andrée sont habitués de jouer ensemble. On a complètement revu les arrangements et ce duo est beaucoup plus clair au niveau sonore.» Le nouveau concert des Sardines réserve bien des surprises aux vieux fans du groupe: de nouvelles pièces, une nouvelle énergie et une toute nouvelle fraîcheur. «On a beaucoup profité du coaching de Pierre Tanguay, l’an dernier. On en était venu à des arrangements très serrés et lui est arrivé avec une batte de baseball là-dedans, nous forçant à ramener une touche de folie. On va en profiter longtemps de cette expérience-là.» Les Sardines seront à la salle Multi, le 23, entre deux périodes de travail sur leur prochain disque qu’on entendra peut-être au printemps. «Comme je dis toujours, le disque va sortir quand il va être prêt. Je ne laisse pas passer des choses que je n’aime pas», tranche Philippe Venne.