Pénélope contre GodzillaRetour sur T-Workx/Michelle SweeneyShows-bénéfice
Musique

Pénélope contre GodzillaRetour sur T-Workx/Michelle SweeneyShows-bénéfice

Pénélope contre Godzilla

Vous voulez que je vous raconte une histoire rocambolesque? Allons-y! La formation punk-rock de Québec Pénélope (qui était au Club Soda samedi dernier et dont le clip Rien à comprendre tourne pas mal à MusiquePlus ces jours-ci) a enregistré, sur son album J’ai fait fuir la visite, une version de la chanson-thème d’une série de dessins animés japonais du début des années 80 intitulée Rémi, que Radio-Canada diffusait en version française de France. Ne connaissant pas toutes les règles à suivre concernant les droits d’auteur et les licences à demander pour avoir l’autorisation de reprendre une pièce, les membres de Pénélope n’avaient fait aucune démarche en ce sens. Jusqu’à ce que la chanson se mette à connaître un certain succès sur les ondes de CHOI, à Québec, et que le groupe (qui vient d’ailleurs de signer avec l’étiquette montréalaise Stomp/The Union 2112) décide de tourner un vidéoclip. Se disant qu’il serait maintenant utile de vérifier auprès de la SODRAC (organisme gérant les droits d’édition) la marche à suivre pour être en règle, comme ils avaient changé deux phrases du texte (un passage où ils ont remplacé les noms des personnages du dessin animé par les noms des membres du groupe), ils se font référer aux Éditions du 5 juillet, le sous-éditeur de la pièce. Celui-ci envoie la demande à un sous-éditeur français mandaté par la firme japonaise Nippon Television, le propriétaire original des droits pour la pièce Rémi (Ienakiko en japonais), et qui représente l’auteur du morceau, Takeo Watanabe. Celui-ci laisse savoir aux Français, qui laissent savoir aux Éditions du 5 juillet, qu’il n’autorise pas Pénélope à utiliser la pièce modifiée. Mais le clip, lui, est déjà tourné en 16 mm, et Pénélope se retrouve dans un cul-de-sac. «Ça nous a mis un peu à terre, raconte le batteur Éric Roberge. On est un band indépendant et on n’a profité d’aucune subvention pour le clip, qu’on a payé avec les profits de nos ventes. On leur a proposé de réenregistrer la chanson sans canger le texte, mais même ça, ils l’ont refusé. Ils sont sûrement en droit d’être choqués qu’on ait enregistré avant de demander une permission, mais on trouve qu’ils exagèrent un peu dans la réprimande… On n’a pas fait ça pour faire de l’argent sur le dos de personne! On a même envoyé un chèque à la SODRAC pour les mille copies qu’on a vendues jusqu’à présent. Pour nous autres, c’était juste une toune sur laquelle on tripait quand on était petits…»
Coup de fil à Guillaume Lafrance des Éditions du 5 juillet, qui m’a expliqué que ce n’est pas sa compagnie qui met des bâtons dans les roues, mais bien les Japonais: «On a fait la demande aux Français, et ils nous sont revenus en nous disant que les Japonais ne voulaient pas que ça se retrouve sur un album, sauf si c’était utilisé dans un contexte de disque pour enfants. Moi, ça m’aurait fait plaisir qu’elle soit sur le disque et qu’elle soit diffusée; en tant qu’éditeur, mon but, c’est qu’elle soit jouée. Je n’ai donc rien contre Pénélope.»
Aux dernières nouvelles, Pénélope sera obligé de retirer la chanson des prochains pressages du disque et ils devront faire leur deuil de l’argent investi dans le tournage du clip. La morale de cette histoire? Si Pénélope avait décidé d’enregistrer la chanson telle quelle, sans modification de texte, ils n’auraient eu qu’à demander une licence à la SODRAC, qui leur en aurait délivré une sur-le-champ, sans obligation de demander la permission aux éditeurs japonais, qui n’auraient probablement jamais été mis au courant… Par contre, personne ne pourra empêcher Pénélope de continuer de la jouer en spectacle, mais il y a fort à parier qu’ils sont maintenant beaucoup mieux renseignés sur les droits d’auteur…

Retour sur T-Workx/Michelle Sweeney
Lorsque des clubs ont la bonne idée d’offrir des expériences musicales inusitées, ça vaut toujours la peine d’en parler. Comme le China Club (coin Saint-Laurent et Saint-Joseph) qui présente depuis quelques semaines des performances de D.J. intégran des musiciens live. Mercredi dernier (comme à tous les mercredis), je suis allé entendre le D.J. Alain Vinet qui s’adjoint les services de la formation T-Workx (un batteur, un claviériste-saxophoniste et un chanteur), qui insuffle une bonne bouffée de jazz à ses rythmes house extrêmement dynamiques. Si, au début du set, les deux musiciens et le chanteur se trouvaient noyés par le volume élevé du D.J., le tout s’est rapidement replacé, Vinet sachant même s’effacer à l’occasion.
J’y suis retourné le vendredi, croyant pouvoir entendre le projet Quicksound du D.J. Christian Pronovost (un mélange de percussions et de vinyles house dont on dit beaucoup de bien), mais comme ils étaient au Winter Music Conference de Miami, c’est plutôt la house diva Michelle Sweeney, accompagnée du D.J. Eddie Lewis, d’un claviériste motivé et d’un bassiste impressionnant, qui offrait une mixture chaude et très dansante. L’imposante chanteuse black s’époumonait sans pour autant exagérer, comme le font trop souvent d’autres divas insupportables, pendant que les deux musiciens interagissaient avec complicité, et qu’Eddie Lewis alternait entre des rythmes bien deep et des moments plus percussifs. Bref, deux visions assez différentes (l’une plus jazzistique et l’autre plus groovy), mais qui, chacune à leur façon renouvellent l’expérience house. Dès ce vendredi, Pronovost et Quicksound reprennent possession de l’endroit.

Shows-bénéfice
Sortez vos bidous; une pluie de shows-bénéfice aura lieu cette semaine. Êtes-vous prêts à faire votre part pour des causes tout aussi pertinentes les unes que les autres? Allons-y!
– En décembre dernier, la formation Dilemme était victime du vol de tous ses instruments! Mais «ne tue pas Dilemme qui veut», comme le dit le communiqué annonçant un concert qui les aidera à refaire leur garde-robe musicale, le 4 avril, au Petit Campus, avec la participation spéciale de leurs amis de Sherbrooke Guérilla et de Livin’ Omies. Deitering assurera la première parie. Les billets sont 5 $.
– Légende Urbaine vous invite au Quai des Brumes, le 5 avril, pour assister à une soirée-bénéfice pour la création d’un court métrage indépendant. On y verra Ipso Facto, Tomás Jensen, Le Kitchose band, Blaise et Daphné, Les Psynoportuns, Isabelle Drolet, 3 Moustiquaires et d’autres. Contribution volontaire.
– Le 24 novembre dernier, 66 manifestant(e)s ont été arrêtés lors d’une manif pacifique dénonçant l’intrusion du privé à l’UQAM. Comme des accusations pèsent toujours contre ces manifestants qui exprimaient leur indignation sur la place publique, L’Empire Kerozen se joint à cinq formations (Guérilla, ArseniQ33, Loco Locass, The Vendettas et L’Agent Placard) pour une soirée de réjouissances enragées en appui aux personnes arrêtées. Le 5 avril, au Cabaret. 10 $ à l’avance, 12 $ à la porte. Les profits serviront à payer les frais juridiques qui seront encourus.
– Après CISM, c’est au tour de CKUT (90,3 FM) de solliciter vos dollars lors de leur Annual Fund Drive, qui se tiendra du 6 au 16 avril. Le tout débutera le 6, au Jailhouse, par un concert réunissant les formations The Dears, The Datsons, Marlowe et Mishima. Bref, la crème de la scène alternative anglo. 6 $ à la porte.
– Également le 6 avril, aux Deux Pierrots, l’organisme communautaire jeunesse du quartier Petite-Patrie, l’Hôte Maison, présentera un concert-bénéfice mettant en vedette Martin Levac, un auteur-compositeur-interprète deux fois finaliste au Festival de Granby.

à souligner
– La Virée Chaos Phonik, le concours de groupes du Café Chaos, se poursuit le 3 avril, avec les formations No Pressure (métal hardcore), Focus Jesus (rock alternatif) et Anick (rock alternatif).
– Sur son dernier CD démo, la formation Spirit of the Waves tente un virage techno-rock. Ils monteront sur les planches du Zest, le 1er avril, avec un nouveau dispositif visuel qui agrémentera leur prestation.
– La formation de rock’n’roll-surf-mutant Les Météres lance un premier album intitulé Crème glacée, le 6 avril, au Café Chaos.
– Un événement baptisé Musique calme pour gens enragés permettra aux formations The Riddlers et Zola Turn de souligner à leur façon la Semaine nationale pour l’élimination du racisme, le 2 avril, au Petit Campus.____