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Chansons de PrévertTereza

Chansons de Prévert

«J’ai reconnu mon bonheur au bruit qu’il a fait en partant.» Cette phrase de Prévert, Micheline Bouzigon la dit avec une lenteur solennelle. Il faudrait être sourd pour ne pas entendre le sentiment d’émerveillement que ces mots font naître chez l’interprète. Prévert a toujours été important dans sa vie. Elle admire la façon qu’il a eu de refuser tout ce qui est contraire à la liberté, sa réticence à adhérer à un mouvement, quel qu’il fût. «Une attitude très rare aujourd’hui», commente-t-elle. C’est cette fascination pour le poète qui a motivé Mme Bouzigon à lui concocter un spectacle hommage. Simplement intitulé Fête, le tour de chant fut présenté pour la première fois le 4 février dernier, jour où l’auteur de Paroles aurait eu 100 ans.
Micheline Bouzigon ne s’est pas lancée toute seule. Elle a invité l’interprète Paule-Andrée Cassidy, avec qui elle avait travaillé pour un spectacle consacré à Barbara. «J’aime sa façon de faire, le côté théâtral de Paule-Andrée. Aussi, c’était important pour moi d’avoir le regard de deux générations; j’ai exactement le double de son âge…»
«On aborde Prévert différemment, confirme Paule-Andrée Cassidy. On ne s’est pas battu pour le choix des chansons, ça s’est fait naturellement.» De son côté, Mme Cassidy prend en charge ce qui touche à l’univers de l’enfance et au côté «énervé» de Prévert. «C’est une question de tempérament», explique-t-elle.
«Elle est dans la vie et, moi, je suis plus la nostalgie, confirme Mme Bouzignon. Je suis plus Visiteurs du soir», dit-elle, référant au film de Marcel Carné.
En solo ou en duo, accompagnées par Bruno Fecteau (pianiste pour lequel les deux femmes n’ont que des éloges), les deux interprètes montrent différents visages de Prévert. Du plus rieur – «Il joue avec les mots comme un jongleur», dit l’une d’elles -, au plus sombre. Et cela, agrémenté par quelques idées lumineuses de la metteure en scène Agnès Zacharie, qui a posé un «regard précieux» sur le spectacle. «Cest un spectacle qui colle aux gens», affirme Micheline Bouzigon, ravie de l’accueil qui lui fut réservé en février dernier. Selon elle, Prévert touche parce qu’il est multiple et dit des choses fort poétiques en utilisant un langage fort simple. Il ne vous reste plus qu’à tomber sous le charme, les 11 et 12 mai, à la Maison de la Chanson.

Tereza
Après de multiples changements d’alignement, le groupe Tereza (www.fly.to/tereza) s’est enfin stabilisé dans la forme d’un quatuor: Robert Girard Jr. (chant), Patrick Lessard (batterie), Sébastien Dupont (guitare) et Pascal Deschâtelets (basse). «Ce line-up-là, c’est le bon», lance le chanteur, convaincu. Motivé par la réponse très positive du public lors de sa prestation en première partie de Lofofora, il y a quelques mois, Tereza est gonflé à bloc.
Délaissant peu à peu la langue anglaise, ce groupe décapant s’est mis à écrire en français. La raison officielle? Pour demander une subvention à la Sodec, la formation doit rencontrer ses quotas de contenu francophone… Ceci dit, Tereza s’est pris au jeu. «On a écrit une chanson sur les orphelins de Duplessis et c’est une maudite bonne toune. Je la verrais bien au Six à six de CHOI, s’emballe Robert. Elle a un petit côté rock’n’roll… On a mis de l’eau dans notre vin, mais ça reste Tereza», tient-il à préciser. Avant de penser à un nouvel album complet (pour 2001), ces métaloïdes adeptes du métissage sonore se préparent à enregistrer un vinyle de trois chansons qui paraîtra l’automne prochain. On y retrouvera «deux tounes qui bûchent» et une troisième dont la formule doit rester secrète… Peut-être Tereza donnera-t-il un indice lors de son concert du 12, au Bubble…

À souligner
Améthyste vient de lancer son site Web: www.amethyste.iquebec.com

Orioxy, qui donne dans les musiques du monde, sera au Bal du Lézard, le 13.

– L’Arlequin subira un assaut cybermétalique le 13, alors que le groupe black métal Asgard ouvrira pour les excellents Obliveon.