MEG: suite et fin
Les communications intercontinentales étant ce qu’elles sont, je n’ai pas pu joindre DJ Ram à Paris, pour avoir des nouvelles concernant la suite de la tournée européenne du Montréal Électronique Groove, comme promis la semaine dernière. Ces derniers jours, lui et DJ Maüs ont visité Budapest, Prague et Berlin, et devraient être en route pour Lisbonne au moment où vous lirez ces lignes. Par contre, lors de mon passage à Paris, j’ai pu rencontrer Paulo Fernandes, le directeur de la revue CODA, spécialisée dans les musiques électroniques, qui a concocté, dans le cadre du MEG, un spécial Québec truffé d’erreurs mais tout de même fort intéressant, ne serait-ce que pour avoir un regard extérieur sur ce qui se passe ici. Lorsque je lui ai demandé de me dire qui, de la délégation québécoise, lui avait fait la meilleure impression, il n’a pas hésité une seule seconde: «DJ Maüs, sans contredit! Eh oui, le fait que ce soit une nana, c’est vachement important! Parce que généralement, les filles D.J. chez nous, elles donnent dans la house; alors que là, Maüs balance du gros son tout en étant très fluide et féminine. Elle va à contre-courant de ce qui se passe ici, et c’est ça qui est intéressant. Car l’important quand un D.J. va jouer à l’étranger, c’est de faire son truc sans se sentir obligé de s’adapter aux tendances de l’endroit. On veut entendre quelque chose de différent de ce à quoi l’on est habitué; il ne faut pas chercher à nous séduire à tout prix.»
Pour ce qui est de ses impressions générales relativement à l’opération parisienne, il est moins enthousiaste, mais concède que sa curiosité a été piquée: «C’est certain qu’on n’a pas retrouvé la même couverture médiatique qu’à Montréal; mais ça a fait parler un peu… Mais pour ceux et celles qui se sont déplacés, ils ont pu remarquer qu’il s’agissait d’une scène assez jeune et qu’on retrouvait un peu l’essence et la fraîcheur de ce qu’a été la scène française il y a cinq ou six ans; et en cela, elle est très itéressante.»
Caféïne / The Electric Brains
À mon retour de Paris, j’ai failli tomber en bas de ma chaise en voyant la grosse face de Xavier Caféïne à la une de l’hebdo culturel torontois Now! Un article était consacré au leader de Caféïne dans le cadre de l’événement North By North East qui se tenait à Toronto il y a deux semaines. «On est allé joué à Toronto, naïvement, un mois plus tôt, au El Mocambo, en tête d’affiche avec deux groupes de là-bas, m’expliquait Xavier au bout du fil. Finalement, après les deux premiers groupes, tout le monde a câlissé son camp! Il ne restait que les membres des autres formations, la journaliste du Now et un gars d’une grosse compagnie de disques… Ce qui fait qu’on a voulut se venger en donnant un show de malade! On a eu cinq sur cinq dans la critique du Now de la semaine suivante, le gars de la compagnie de disques nous a rappelé pour nous booker un showcase au North By North East, et on a eu le cover du magazine!»
Dans l’entrevue, Xavier ne gêne pas pour brasser la cage de son «super-excellent-country, Quebec» en avouant que tout le monde semble dormir de ce côté-ci de la frontière. Est-ce dû au fait qu’aucun festival québécois n’a voulut inclure Caféïne dans leurs programmations; ou que le groupe s’est vu refusé deux demandes de subventions pour l’enregistrement du prochain disque? Quoiqu’il en soit Xavier dit ne plus être capable d’écrire en français depuis un certain temps: «J’écris comme un ado qui a de la misère à s’exprimer. Je ne sais pas pourquoi… peut-être que je me tiens trop avec les anglos au Bifteck…» En fait, il se tient tellement avec les anglos, qu’il est maintenant batteur au sein d’une formation all-stars de la scène rock’n’roll locale comprenant Jonathan Cummins (Bionic) à la guitare, Simon Nixon (The Frenetics) au chant, Andrew Dickson (Tricky Woo) à la guitare, Jet Phil (One 976) à la guitare, et la recrue Lyle à la base. Le groupe s’appelle The Electric Brains et malgré des allures de projet éphémère, un disque devrait évantuellement témoigner de l’expérience. «On fait vraiment ça pour tripper. Andrew et moi on est très content parce qu’avec nos groupes, on est plutôt dictateurs, alors que là, c’est beaucoup plus relax; on joue pis on ferme nos gueules! The Electric Brains, c’est comme une maitresse: c’est pas compliqué!» En attendant ce disque et un mini-album de six titres (Porn Star ep) que devrait lancer Caféïne au mois d’août, The Electric Brains sera au Café Campus, le 3 juillet, en compagnie des Météors et de DJ Plastic Patrick (One 976).
Demolition au Japon!
On n’avait pas eu de nouvelles de la formation rock’n’roll Demolition depuis mai 99, alors qu’elle terminait une tournée canadienne à Ottawa, Louie, le chanteur, préparant un projet avec Jean-Guy Lubrique (ex-Secrétaire volante et maintenant deuxième guitariste de Demolition), et le guitariste Éric Sonic s’acoquinant avec Caféïne et One 976. Voilà qu’après Ottawa, c’est Fukuoaka, au Japon qui aura la visite de nos bêtes de scène! En effet, Demolition a été invité au Live Summit Fukuoka 2000, un festival rock organisé le 7 juillet dans le cadre des festivités entourant le sommet du G-8. Ils joueront donc dans une salle de 2000 places, en compagnie de formations d’Italie, du Japon, de l’Angleterre, de la France, de la Russie, des États-Unis et d’Allemagne. De plus, ces concerts seront télédiffusé en direct par une télé japonaise devant un auditoire possible de trois millions de téléspectateurs! Louie m’expliquait d’ailleurs qu’il devait envoyer les textes de leurs chansons pour qu’ils puissent en faire une traduction japonaise qui défilera en bas de l’écran. «Ça va être génial! J’ai toujours rêver d’aller au Japon, et, en plus, d’être envoyé par l’ambassade canadienne de Tokyo, c’est encore plus drôle. J’espère de leur en mettre plein la gueule! De toute façon je sais que les japonais sont des grands fans de rock’n’roll, t nous, on y va avec toute notre bonne volonté et nos guitares!» Pour souligner leur départ, Demolition donnera un spectacle le 30 juin, au Jailhouse. Si j’étais vous j’en profiterais car on ne sait jamais, peut-être que les japonais vont les adopter…

Karlof Quartet
Démo CD (3 titres)
(Indépendant)
Dès l’intro de présentation de ce démo, on se doute bien que le Karlof Quartet n’est pas un groupe comme les autres. Et quand les premières paroles de la jouissive chanson Riff Commercial se font entendre, on est crocheté à l’hameçon appaté d’ironie et d’humour noire tendu par Karlof Galovsky et ses deux accolytes (Lamberto Crosso et Karim Blondy). Si bien que lorsque le morceau Kétaine Song arrive, on ne se pose plus aucune question sur le degré de lecture à adopter face à ses énergumène «chansonniers psychédélique» et leur «french-folk-jazzy-punk»! Si bien que pour la pièce Piranha (un croisement weirdo entre les Abdis, François Pérusse et Ding et Dong!?), on met son cerveau à off et on se laisse aller à ce délire contagieux. Mais mon petit doigt me dit que pour mieux saisir l’univers parallèle dans lequel Karlof évolue, il serait certainement utile d’aller les voir en personne, le 29 juin, au Café Chaos. (Eric Parazelli) ****
à souligner
– Le Polliwog en est à sa troisième semaine de préliminaires. Le 4 juillet, au Petit Campus, ce sera au tour des formations Witz, Les MarionetX et Faildown d’essayer de convaincre jury et public.
– La formation Anick, de Québec, est sortie grande gagnante du concours La Virée Chaos Phonik. Mi Santa Sangre et Influenza ont terminé respectivement en deuxième et troisième places.
– Les Breastfeeders seront au Bleu est noir, le 2 juillet; alors que la formation ska 2 Stone 2 Skank y sera le 5 juillet.
– La formation folklorique Mes Aïeux a concocté un albumcomplet intitulé Ça parle au diable!, qu’elle lancera au… Diable Vert, le 3 juillet, lors d’un cinq à sept.