Musique

Retour sur ?Alice!Kerozen déménage…Rap Flow sur le plateau IILa voix de Danielle RichardGroupes engagés recherchésRosebuddy

retour sur ?Alice!

Jeudi dernier, la formation pop alternative ?Alice! donnait son deuxième spectacle en carrière, aux Bobards. D’abord, il faut dire que la sonorisation de l’endroit n’est pas réputée pour être la plus sophistiquée à Montréal. Difficile dans ces circonstances de bien apprécier toutes les subtilités de la mixture musicale de Vladimir et Esther (deux ex-Balthazar) et de leurs deux nouveaux compères (Philippe Delorme à la basse, et Bruno Larivière à la batterie). De plus, l’apport électronique qui sucrait les trois morceaux de leur premier démo était à peu près absent sur scène. Celà dit, ce qui a surtout retenu mon attention tout au long des deux sets, ce fut le plaisir évident et contagieux qu’ils avaient à être sous les timides projecteurs des Bobards. Esther, avec son bedon de femme enceinte, sa perruque rose et son grand sourire, ainsi que les trois musiciens, qui jouaient et bougeaient comme s’ils étaient sur une plus grande scène, n’ont jamais tenté de camoufler leur enthousiasme comme le font trop souvent certaines formations alternatives ne voulant surtout pas montrer qu’ils ont du fun. De plus, l’expérience radiophonique d’Esther (elle a animé pendant deux ans une émission à CIBL) lui permet de faire une job impeccable entre les chansons. On avait même pensé à l’aspect visuel grâce à quelques projecteurs rudimentaires. Bref, un spectacle fort sympathique, qui donne envie d’en entendre plus sur disque. On pourra alors se faire une meilleure idée du potentiel d’?Alice!.

Kerozen déménage…
La boutique Kerozen a maintenant déménagé dans son nouveau local du 100, avenue du Mont-Royal Est. Pour fêter l’événement, les prochains dimanches seront à la célébration musicale avec des prestations gratuites de Cynical Czardas (le 3 septembre), Les Abdigradationnistes (le 10) et ArseniQ33 (le 17), dès 17 h.

Mais il n’y a pas que Kerozen qui déménage: son grand manitou, Pat K, qui était à l’emploi de l’étiquette Indica pour tou ce qui touche son label, L’Empire Kerozen, a lui aussi fait ses boîtes… Lui et Indica ont décidé de couper les liens pour cause de vues divergentes et autres problèmes internes. Cependant, Pat K n’entend pas lâcher ses poulains (ArseniQ33, Les Abdis, Les Morts, etc.), il compte se réorienter davantage du côté de la direction artistique que de la gestion de budgets. «Je veux être indépendant d’Indica par rapport à la promotion, au marketing, aux groupes que je signe, aux budgets… Je veux avoir le contrôle total et, avec Indica, c’était pas possible… Le seul moyen, c’est l’indépendance. Et Kerozen a besoin de stabiliser les affaires avec le déménagement, le fanzine et le label. On a enfin une équipe solide, ça fait du bien. Une chose est sûre, il n’y aura pas d’autres signatures sur L’Empire avant qu’on ait repris le contrôle du label.» Espérons que les modalités du divorce se feront sans trop de dommages pour les artistes concernés…

Rap Flow sur le plateau II
À la suite de l’accueil positif de la première édition, l’événement Rap Flow sur le Plateau, organisé par DJ Horg, a obtenu l’assurance de pouvoir poursuivre l’expérience durant l’année qui vient à La Place à Côté (4571, avenue Papineau). Il n’en fallait pas plus pour que soit mis en branle un projet de compilation qui regroupera une sélection des groupes qui auront participé à ces soirées de mois en mois. Le prochain rendez-vous, le 2 septembre, réunira des représentants de Rivière-des-Prairies (R.D.P.izeurs), du Plateau (Traumaturges) et d’Hochelaga-Maisonneuve (L’Organization), en plus de présenter trois M.C. en première partie (Fiuser, Swarm et Amok), deux D.J. (Horg et Naes) et un animateur (D.A.V. de Vice-Verset).

La voix de Danielle Richard
Lorsqu’un atelier pour la voix est donné par quelqu’un qui connaît les réalités des musiques actuelles, ça vaut la peine de le mentionner. De plus, quand cette personne chante dans un groupe de rock hardcore fusion (L Cage de bruits), il y a de fortes chances pour qu’elle sache de quoi elle parle lorsqu’elle aborde les problèmes de cordes vocales fatiguées… Danielle Richard, qui a enseigné le chant jazz pendant neuf ans au Cégep Saint-Laurent, et fait partie d’un ensemble vocal bulgare, donne maintenant ses propres ateliers pour la voix. «Je trouve que c’est ben important de transmettre le savoir, et je trouverais ça égoïste de garder ça pour moi, explique Danielle. J’ai eu le privilège de suivre des cours avec une chanteuse bulgare et j’ai tellement été impressionné! Les techniques que j’ai apprises m’ont permis de chanter avec La Cage de bruits sans me scraper les cordes vocales. Et plus il y aura de chanteurs qui découvriront ces techniques, plus ils seront armés pour faire face aux transformations du chant vocal actuel. Il n’y a pas que la belle voix placée de Marie-Denise Pelletier; il y a d’autres énergies et dynamiques qui ont besoin de s’exprimer…» Une première série d’ateliers aura lieu les 2, 3 et 4 septembre; et une seconde les 19 et 20 septembre. Le 23, Danielle Richard s’envolera vers Paris pour partager ses connaissances avec les Français et elle en profitera pour tâter le terrain pour une éventuelle tournée de La Cage de bruits, qui, soit dit en passant, devrait nous offrir trois nouvelles chansons sur CD d’ici peu. Pour info: 284-3895 ou 408-3318

Groupes engagés recherchés
«Engagés» dans le sens de «conscience sociale», bien sûr. Une sensibilité qui semble reprendre du poil de la bête au fur et à mesure que la bête en question se mondialise… Vous êtes dans une formation qui chante la liberté, la défense de la langue française ou la nécessité de l’indépendance du Québec? Martin Lamontagne attend que vous communiquiez avec lui car il tente de monter une compilation qui s’intitulera Québec libre. Déjà quelques «engagés» ont manifesté de l’intérêt pour le projet (Guérilla, Loco Locass, ArseniQ33, Pénélope, Les Cowboys fringants, Mononc’ Serge…), et on dit être ouvert toutes les tendances musicales. Vous pouvez joindre Martin au (450) 646-4318 ou par courriel à [email protected]

Rosebuddy
Issues (mini-album 4 titres)
Il y a déjà plus de six ans que Rosebuddy trimballe ses instruments sur les scènes de Montréal et des environs. Avec trois albums, quelques e.p. et des participations à des compilations, la bande de Neil Briffett a accumulé un bagage relativement important et est passé par différentes phases musicales. Cette fois, leur power pop (ou raunchpop, c’est selon) délaisse un peu l’aspect sombre pour se concentrer sur l’énergie brute, les mélodies fortes et les textes toujours aussi denses en teneur émotionnelle. Si, comme l’a mentionné Nicolas Tittley il y a deux semaines, on peut entendre l’influence évidente qu’un groupe comme les Replacements a eue sur Rosebuddy, il reste que la voix de Neil et les arrangements que l’on retrouve sur ce quatre titres annonciateur d’un album complet d’ici la fin de l’année ne font que confirmer la forte personnalité d’un groupe mature. *** 1/2

À souligner
– La dernière semaine des demi-finales du Polliwog s’amorcera le 5 septembre, au Petit Campus, avec les formations Divinity, Witz et Gou-H.
– Après avoir promené leur rock en province durant une partie de l’été, la formation Volume 10 retrouvera son public montréalais, le 6 septembre, à L’Inspecteur Épingle. C’est certain que ce ne sera sûrement pas aussi excitant que de jouer devant six mille personnes au Festi-Rame d’Alma, mais ce sera certainement plus intime…
– Le 1er septembre, au Jailhouse, les amateurs de musique et d’histoire du punk-rock pourront tester leurs connaissances grâce à un quiz animé par Xavier Caféïne. Une formation baptisée Evil Boys (comprenant des membres de Scum, Kamikaze, One 976 et The Unruled) assurera la partie spectacle avec des compositions originales et des interprétations de classique punk des anées 70.
– L’excellent mini-album de Freeworm (valsant avec aisance entre ethno-dub, world, jazz, ambient et groove) est maintenant offert en magasin, sous l’étiquette Hydrophonik/Indica. Un concert-lancement aura lieu dans un loft quelconque le 20 octobre. On y reviendra…