Musique

eworldmusic.com Version 2LousnakInsurgentMonochromeJournées de la culture

eworldmusic.com: version 2

On ne peut pas passer à côté: il y aura beaucoup d’action sur le Web concernant les possibilités de diffusion, de promotion et de vente de musique sur Internet cet automne. Autant de nouvelles occasions pour les artistes des scènes émergentes de se faire connaître. La semaine dernière, je vous parlais du site www.mondolive.com et de son nouveau logiciel Flipr, qui devrait, selon Dan Webster, révolutionner la méthode de paiement des droits d’auteur dans l’univers virtuel. Le lancement de ce site est prévu d’ici quelques semaines, mais hier (27 septembre), au Club Soda, c’était au tour d’www.eworldmusic.com, doyen canadien en matière de distribution musicale sur Ie Web, de dévoiler une nouvelle version de son site. Facture visuelle remaniée, contenu musical en ligne doublé (plus de 1500 oeuvres et 200 artistes) avec possibilité d’acheter des albums complets en MP3, ou seulement à la pièce, et d’écouter gratuitement tout le catalogue offert en streaming (sans possibilité de téléchargement). De plus, 200 chansons en MP3 seront téléchargeables gratuitement. Pour Olivier Trudeau, président d’Eworldmusic, ce mélange de gratuité et de vente dans un même cadre représente la solution idéale pour titiller le portefeuille des internautes: «C’est le principe du pusher: il faut donner pour recevoir. Par exemple, sur quatre pièces d’un artiste disponibles en MP3, on en donne une et on vend les trois autres. On privilégie cette approche mixte pour permettre aux artistes de mieux se faire connaître, et d’avoir l’occasion de faire de l’argent.»

Justement, sur le plan des redevances, Eworldmusic versera 50 % du prix de vente au détail aux ayants droit (auteur, compositeur, interprète et producteur). Comme une pièce coûte 1,31 $ avant taxes, ce sont 0,66 $ qui iront dans les poches des créateurs et producteurs. Des redevances seront également versées pour les pièces écoutées gratitement, grâce aux revenus publicitaires qu’attirera le site. «Le problème en ce moment, explique Trudeau, c’est que les revenus de publicité sont très maigres sur le Web alors que le coût pour la bande passante est très élevé pour les MP3. Et les sites qui permettent aux internautes en général de mettre leurs fichiers MP3 en ligne (comme Napster et bientôt Mondolive) ne sont généralement pas très structurés sur le plan de la navigation. Pour Monsieur Tout-le-monde, ce n’est pas très intéressant par rapport à des musiques qu’il ne connaît pas. Nous, on propose des découvertes; il faut que ce soit clairement classé et que l’accent soit mis sur les chansons et non sur des noms de groupes ou d’artistes qui ne sont pas encore connus.»
Une compilation hybride intitulée Révélation MP3 (contenant 36 chansons dont 24 en format MP3) est maintenant offerte en magasin, et eworldmusic.com s’occupera de la diffusion en direct de la finale du concours Polliwog de ce soir (28 septembre) au Café Campus, dès 19 h.

Lousnak
La chanteuse Lousnak est d’origine arménienne. Pourtant, elle n’a jamais posé le pied dans ce lointain pays. C’est donc par le biais de poésie datant parfois de plusieurs siècles, qu’elle met en musique avec l’aide de ses musiciens, dont son frère Hraïr (de la formation De la Caucase), qu’elle se permet de visiter ses racines par procuration musicale. «J’espère que ma musique m’y amènera un jour, me racontait Lousnak au bout du fil. Mais quand je chante les montagnes d’Arménie, je les vois dans ma tête, et je sens la présence du public; mais je suis ailleurs, devant ces montagnes… C’est ma façon à moi de voyager.»
Ses chansons parlent surtout d’amour mais aussi de l’Arménie, et parfois des deux en même temps. Mais il semble qu’il ne soit pas nécessaire de parler cette langue pour bien saisir les émotions qui animent Lousnak en spectacle: «Souvent je m’excuse de ne pas pouvoir traduire toutes les paroles de mes chanons mais, après le concert, les gens viennent me dire qu’ils sentent bien ce que je ressens. J’ai l’impression que les gens sont maintenant ouverts à partager mon univers et je trouve cela très touchant.»
Elle enregistrera un deuxième démo d’ici quelques semaines dans le cadre mystique d’une église, mais avant, le 4 octobre, elle sera sur les planches du Quai des brumes. Prêt pour le voyage?

Insurgent
Oui, Insurgent existe encore. Le chanteur Christian Pomerleau (qui officie présentement avec Headscan) a été démis de ses fonctions il y a plus d’un an pour différentes raisons, dont «son refus de respecter quelques-uns de ses engagements envers le groupe, ainsi que son manque de respect général autant envers les musiciens, les techniciens que les promoteurs», selon un communiqué émis par le groupe en janvier dernier; c’est maintenant le guitariste Luis Alberto Sanchez qui tient le micro. Il aurait d’ailleurs bien aimé pouvoir chanter dedans, le 14 septembre dernier, au Bleu est noir. Insurgent avait même loué une console de son spécialement pour l’occasion, question d’enregistrer le spectacle en vu d’un album live à paraître dans les prochains mois. Le problème, c’est que quelqu’un a malencontreusement déversé le contenu d’un pichet de bière bien rempli sur ladite console! Le booker de l’endroit, Martin Blanchette, avait beau se faire aller le séchoir à cheveux, il était trop tard; le show était à l’eau… Insurgent remet donc ça le 5 octobre, et les gens qui se sont vu remettre des billets de compensation pourront les utiliser le soir du show.

Monochrome
Monochrome est une nouvelle étiquette de disques montréalaise se spécialisant dans… l’éclectisme! Elle intègre une esthétique à la fois rétro, kitsch, futuriste, yéyé, expérimentale, avant-gardiste, garage et électronique. En fait, elle a été fondée par Sylvain Aubé, responsable de la basse et autres gadgets électroniques au sein de la formation Stabatmater (album-démo Essais transitores, paru en 1999), afin de promouvoir sa vision de la musique primitive, électronique ou rock, rétro ou futuriste. Il est présentement à la recherche de participants pour une compilation de chansons rétro-francophones qui s’intitulera Monokini. Pour collaborer au projet, il faut proposer une reprise francophone des années 60 et s’inscrire dans la direction musicale que privilégie Monochrome. Les groupes intéressés peuvent communiquer avec Sylvain via le site Web de Monochrome au www.monochrome.s5.com, ou par courriel à [email protected].

Journées de la culture
Si vous avez parcouru la programmation des Journées de la culture (du 29 septembre au 1er octobre), vous vous êtes sûrement rendu compte que les événements relié aux musiques émergentes ne sont pas légion. En fait, j’en ai repéré seulement trois: un week-end portes ouvertes au Café Graffiti (4265, rue Sainte-Catherine Est) où vous pourrez participer à des ateliers d’écritures rap, de breakdancing et de création de graffitis sur toile, le tout rehaussé par la présence de D.J.; un dimanche après-midi au Local de la SOPREF, où des «membres» de la scène locale, dont Rainmen, WD-40, Overbass, Les Cowboys Fringants et les Abdigradationnistes, poseront pour le bénéfice des artistes visuels Martine Birobent, Guy Boutin, Bob Désautels et Henriette Valium, qui immortaliseront leurs oeuvres sur de magnifiques patchs prêts à être appliqués sur vos vieux pantalons ou t-shirts en lambeaux! Original…; et, finalement, l’événement Le hip-hop sens dessus dessous (mis sur pied par l’Équipe Spectra et les FrancoFolies) se déroulera pour la deuxième année consécutive au Savoy du Métropolis, le 29 septembre, de 13 h à 17 h. Au programme: des ateliers sur les différents aspects de la culture hip-hop, des rencontres avec des artistes et un forum de 30 minutes ayant pour thème «Les origines et l’avenir du hip-hop». Bonne culturation…

À souligner
– Soirée hardcore au Bleu est noir, le 1er octobre, avec les formations Deadly Pale, Self Control et Xplicit Noize.
– Une deuxième édition de la compilation ska francophone 2 Tongue est en route. Un concert-bénéfice mettant en vedette Alaska, General Rudie et Funny Brasska aura lieu à L’X le 30 septembre.
– La formation Raid lancera officiellement l’album Blitz ainsi que leur premier vidéoclip pour la pièce Capitaine Vodka, le 4 octobre, aux Foufs, lors d’un 6 à 8 avec prestation.