Retour sur Les Vulgaires MachinsKungfuckers / Téléthon de la débilité acquiseFrancouvertesMort de rire
Musique

Retour sur Les Vulgaires MachinsKungfuckers / Téléthon de la débilité acquiseFrancouvertesMort de rire

Retour sur Les Vulgaires Machins

J’avoue que ça faisait un bail que je n’avais pas vu Les Vulgaires Machins sur une scène. La surprise fut d’autant plus grande de voir qu’ils avaient fait un bon bout de chemin depuis les spectacles beaucoup plus discrets de leurs débuts. Vendredi dernier, le Club Soda contenait près de 800 jeunes fans venus chanter en choeur les chansons du groupe originaire de Granby, maintenant transplanté à Montréal. Première constatation: le chanteur et guitariste Guillaume est en train de comprendre bien des choses concernant l’attitude à avoir devant les grosses foules. De plus en plus à l’aise, il s’adresse souvent à elle et sait quoi dire pour la faire réagir. Lorsqu’il a lancé, solennellement: «J’ai une sale gueule, je le sais. Mais je l’aime, car elle est vraie!», il venait de dévoiler ce qui fait des Vulgaires Machins un groupe auquel on peut facilement s’attacher: l’authenticité. Pas besoin d’arrangements complexes, d’attitudes faussement délinquantes, d’emportements agressifs ni de grandes envolées sentimentales; que du vrai, des chansons de moins de trois minutes, cyniques, critiques ou absurdes, mais toujours exécutées dans la simplicité, et en gardant constamment le contact avec le public, qui ne s’est d’ailleurs pas fait prier pour bodysurfer, monter sur scène et lancer des bobettes et des soutiens-gorge durant le concert. Une très belle ambiance en ce vendredi 13 de pleine lune… Décidément, Les Vulgaires Machins ont le vent dans les voiles et pourraient faire encore plus de ravages si tous leurs spectacles ressemblaient à celui-là.

Kungfuckers / Téléthon de la débilité acquise
La pochette du premier album de Kungfuckers est probablement la plus explicite et de plus mauvais goût de toute l’histoire de la musique québécoise. Sans oublier le titre (Té pas obliger d’aimé sa khan j’te met dans l’cul) qu’aucun animateur de radio (même le plus Cool…) ne pourra dire sans rire ou rouir. Kungfuckers, ce sont en fait les mêmes membres que Khan Gourou (Normal Bates, Pat K et DJ Mutante) ayant subi une métamorphose stylistique à vous faire aimer la détestable publicité «Des tonnes de copies, pis ça ça énerve…». Se promenant sur la Main, Pat K explique, cellulaire à l’oreille: «Khan Gourou, c’est plus de la chanson à textes, si on veut; alors que Kungfuckers, c’est plus comme du kung-fu musical techno-punk avec des phrases répétées. On varge sur Éric Lapointe, Les Nouveaux Prophètes et sur d’autres que je ne nommerai pas; on rit des punks anarchistes-intégristes, des fuckés sexuels qui aiment se faire chier dans la face… On est très influencés par les jokes de cul que notre «membre» Normal Bates fait sans arrêt.»

Si vous vous ressentez des affinités intellectuelles avec la proposition musicale de Khan Gourou/Kungfuckers, il y a de bonnes chances pour que le Téléthon de la débilité acquise soit pour vous. Il s’agit en fait d’un événement-bénéfice au profit de Kerozen, qui réunira au Café Chaos les cerveaux les plus tordus de la scène locale: le 26 octobre, on y verra Kungfuckers vs Khan Gourou, Tony Mess et DJS Plates; le 2 novembre, ce sera au tour du Karlof Quartet, Bloodshot Bill et King Khan (projet solo de Pat K); le 9 novembre, Cynical Czardas et Kanggaler’s croiseront le fer; et le 16 novembre, Les Abdigradationnistes offriront une prestation de leur cru et s’intégreront à un «dommage» au pop québécois des années 80, en compagnie de Dominique et J-F des Cowboys Fringants, qui feront eux-mêmes un hommage à Pierre F. Brault, auteur-compositeur des chansons de Passe-Partout. Le téléthon bordélique sera diffusé en direct sur www.kerozen.qc.ca grâce aux bons soins d’eworldmusic.com, et les internautes débiles pourront, selon Pat K, faire des dons en argent, ou même d’organes: «Si quelqu’un nous donne un rein, on va sûrement trouvr quelqu’un à qui le vendre…» Arrêtez-le quelqu’un!

Francouvertes
Alors que le Polliwog a réduit le nombre de ses participants lors de sa dernière édition, celle des Francouvertes accueille trois formations supplémentaires pour un total de 21 groupes ou auteurs-compositeurs-interprètes qui participeront aux préliminaires débutant le 6 novembre, au Zest. Dans cette liste, on reconnaît quelques noms qui tenteront à nouveau leur chance, comme Volume 10 et Karmad’aï; mais on remarque aussi des groupes actifs depuis un certain temps sur la scène, comme Laizenzymes, La Chango Family ou, plus récemment, ?Alice!. Seize autres participants ont été sélectionnés parmi plus de 200 candidatures: Purge, Ainsi Soient-Ils, Mauvais sort, Sculpture du son, Exode, La Casa, Ultra-Violet, Hugo Bonneville, Slain, QD’Sac, Le Troupo Folklorik, Patrick Lafleur, Jean-François Tremblay, Inger, Kaïn et Ludger. Rappelons que le public aura toujours son mot à dire concernant les groupes en compétition, et que des prix d’une valeur de plus de 60 000 $ seront remis aux artistes gagnants. Les récipiendaires de l’an dernier étaient Loco Locass; cette victoire, suivie du lancement de leur album, les a amenés à signer avec l’étiquette de disques AudioGram. Qui sait ce qui arrivera aux gagnants de la sixième édition…

Mort de rire
Je n’avais pas prévu d’en parler avec Simon Jodoin de la formation acoustique Mort de rire, mais c’est lui qui est revenu sur leur épisode des Francouvertes, en 1998, alors qu’ils s’étaient rendus en demi-finale. Une participation qui a débouché sur une collaboration avec l’organisme Faites de la musique, du Zest, qui s’occupe maintenant de leurs relations de presse et de leurs demandes de subventions. Peut-être que FDM saura les aider à lancer enfin leur premier album officiel pour lequel Mort de rire a fait de multiples opérations-bénéfice (tournée des cuisines, soirée Ben & Fils). En attendant ce moment, le quartette lancera un démo sur CD enreistré à La Pierre Angulaire, un café de la Mauricie construit à même le roc d’une montagne. «On avait beaucoup aimé l’atmosphère des Francouvertes. Avec les commentaires du jury et du public, il y avait un aspect constructif qui correspondait à notre philosophie en tant que groupe; on ne veut pas miser sur le fait de présenter des shows à quatorze étages avec effets spéciaux, on préfère collectionner les gens un par un, à la mitaine. C’est peut-être plus long, mais ça fait des relations stables… Pour se produire et se faire connaître, on veut entrer en relation directe avec le monde. On ne veut pas que ceux et celles qui nous suivent et nous supportent apprennent qu’on a sorti un disque en le voyant apparaître sur les tablettes des magasins ou en tombant par hasard sur un poster; on veut qu’ils l’apprennent de notre bouche.» Mort de rire vous en informera personnellement le 20 octobre, au Zest.

À souligner
– La troisième édition de Rap Flow sur le Plateau se déroulera le 20 octobre à La Place à côté, avec la participation de Kominne Lakail, Shadoboxers, Batards, ADN, DJ Naes, DJ Jaber et l’organisateur de la soirée, DJ Horg.

– Le marijuanesque trio Karlof Quartet sera lui aussi à La Place à Côté, le lendemain, 21 octobre.
– Pour ceux et celles qui se demandent où en est rendue la formation Modern Stories, rendez-vous au Café Campus, le 26 octobre.