Musique

Fakir Légo/Spaced OutÉloge de la complexitéCapitaine RévolteSolaceLes P’tites Vites

Fakir Légo/Spaced Out
Éloge de la complexité

Un océan de différences sépare les styles musicaux de Fakir Légo et de Spaced Out. Les premiers nagent dans les eaux du rock alternatif agressif et songé; alors que les seconds labourent des terres progressives et jazz fusion. Pourtant, le leitmotiv des deux groupes semble être: pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Pour tenter de savoir si mon impression était juste et si la complexité de leur musique était strictement due à leur esprit mathématique, j’ai joint Antoine Fafard de Spaced Out, et Sébastien Trahan de Fakir Légo. "On fonctionne un peu par étages, explique Sébastien. On installe les bases des pièces, puis on ajoute des éléments jusqu’à ce qu’on obtienne des structures assez complexes qui se répondent entre elles. Mais ce n’est pas nécessairement une recherche de complexité; c’est plutôt l’amalgame de nos trois partitions (qui sont individuellement assez simples) qui nous permet d’obtenir des sonorités précises. C’est assez mathématique comme méthode de travail, et ça nous a pris pas mal de temps avant d’être sur la même longueur d’ondes."

"C’est d’abord une recherche rythmique, harmonique et mélodique, précise Antoine, principal compositeur de Spaced Out. Le but, c’est de surprendre l’auditeur et de se donner des défis en tant que compositeurs et musiciens. Ce n’est pas que la simplicité ne nous intéresse pas, c’est qu’on a besoin de challenge. C’est sûr que pour quelqu’un qui n’écoute que ce qui tourne à la radio, ma musique va peut-être lui paraître compliquée, mais pour quelqu’un dont l’oreille est aguerrie, ça ne sera pas si complexe. Moi, je trouve ma musique bien balancée entre la technique et la musicalité. Je ne veux pas faire une musique exclusivement pour les initiés, mais j’aime bien qu’on doive porter attention aux détails."
Étonnamment, les deux musiciens ne semblent prendre aucun plaisir à dérouter ou à faire "travailler" leurs auditeurs: "Faut pas penser que parce qu’on apprécie la recherche de sons qu’on n’est pas capables de triper sur des choses plus simples, répond le représentant de Fakir Légo. Mais, souvent, les choses plus simples ne sont que le résultat d’une complexité bien camouflée… Quand on nous dit que notre musique est groovy, je trouve ça ben l’fun."
"Une musique peut être techniquement complexe à réaliser, conclut Antoine, mais ultimement, à l’étape de la performance, c’est l’aspect émotionnel qui doit primer. Faire une musique complexe sans émotion, c’est trop facile."
Pour juger par vous-même de l’accessibilité complexe de la musique des deux formations, vous pouvez vous procurer l’album En mal de bloc de Fakir Légo, et l’album éponyme de Spaced Out, qui sera célébré le 29 octobre, au Zest. Quant à Fakir Légo, on pourra les entendre en première partie d’ArseniQ33, le 31 octobre au Petit Campus.

Capitaine Révolte
Lors du concert d’ArseniQ33 (voir article page 31) et de Fakir Légo, on pourra également entendre l’une des formations punk-rock francophones les plus prometteuses, Capitaine Révolte. Ces récipiendaires de la dernière édition de Cégeps Rock offrent un mélange de rock alternatif, de ska avec des pointes métal, et l’apport du violon rend leur signature facilement détectable. Frédéric Gagné, le chanteur et guitariste de la formation, trace les grandes lignes de l’évolution du groupe: "Ça fait un peu moins de deux ans qu’on est ensemble mais chacun des membres a pas mal d’expérience derrière lui; moi, j’étais avec Rage Silence, qui a dû changer de nom à un moment donné pour ne pas être confondu avec Noir Silence, et j’ai été un des membres fondateurs de Subb. Capitaine Révolte est né de la collaboration entre la violoniste Marie-Claude et moi. On jouait ensemble pour le fun et on a décidé de monter un groupe qui s’appelait MadamX pour participer à Cégep en spectacle, en 1999. Ensuite, on a changé de nom pour Capitaine Révolte et les Missionnaires et on s’est rendu en troisième place de Cégeps Rock. Pour notre deuxième participation, on a laissé tomber les Missionnaires parce que ça rendait le nom trop long, et aussi parce que ça ne correspondait plus à notre concept premier qui était beaucoup plus théâtral. Mais on devrait y revenir bientôt…"

Lors de sa prestation au Petit Campus, Capitaine Révolte devrait interpréter plusieurs pièces qui se retrouvent sur l’album Un jour les taureaux nous mangeront.

Solace
Cette semaine, j’ai reçu une compilation rock intitulée Indieblast ’00, produite par Bhurr Records, une étiquette de Toronto qui s’est associée à cdplus.com comme distributeur sur le Net et dans les magasins, et avec Molson Canadian comme commanditaire principal. Au beau milieu de tous ces groupes du Canada anglais, une formation montréalaise s’est faufilée. Actif depuis un an sur la scène montréalaise, Solace entend bien profiter de cette occasion qui lui a permis de décrocher un contrat de distribution pancanadien pour son mini-album en plus de se produire à l’Amphithéâtre Molson! Mais comment se fait-il qu’un groupe montréalais trouve un débouché en Ontario avant même de se faire connaître au Québec? "Premièrement, on ne connaissait pas beaucoup de compagnies de disques québécoises, explique Sylvain Schryburt, le batteur de Solace, et celles à qui on a envoyé du matériel n’ont pas répondu positivement; en plus, quand on fait de la musique anglophone, c’est beaucoup plus difficile sur le plan des subventions. Cette opportunité nous ouvre des portes à Toronto, d’autant plus qu’on vient de signer un contrat pour placer la même chanson (Life Won’t Wait) sur une autre compilation commanditée cette fois-ci par Clearnet, qui sera distribuée à 100 000 exemplaires au Canada. Ces deux compilations vont nous donner une visibilité accrue; mais le seul hic, c’est que le Québec ne semble pas être dans la ligne de mire de ces projets. Donc, notre chanson risque de se faire connaître davantage à l’extérieur de la province. Ça nous a aussi permis de nous construire un réseau de groupes qui fait que lorsqu’on va à Toronto, on joue avec eux, on dort chez eux et on leur offre le même traitement à Montréal." Justement, le 1er novembre, au Jailhouse, Solace partagera la scène avec Sid Six et Soho Kitchen, deux groupes de Toronto ayant également participé à la compilation Indieblast ’00. L’idée de faire commanditer des compilations par des partenaires commerciaux majeurs fera-t-elle son chemin jusqu’au Québec? Il me semble que ce serait une bonne façon pour les compagnies de montrer leur implication financière dans la culture alternative… Mais j’y pense, les Cowboys fringants l’ont déjà fait en s’associant au fameux Motel Capri de Repentigny! Think big, s’ti!

Les P’tites Vites
Guy Pharand se cherche un bassiste expérimenté; les intéressés peuvent le joindre au (514) 270-0662 ou à [email protected]" La formation alternative Pandora se cherche également une guitariste pouvant aussi jouer au choriste. On peut joindre les girls par courriel à [email protected]"
– Si vous voulez marcher sur les traces de la formation Caféïne en participant vous aussi à l’événement North By Northeast (NXNE) qui se tiendra à Toronto en juin 2001, vous pourrez soumettre votre candidature dès le 1er novembre. En faisant aller votre petite souris sur le Web à www.nxne.com, vous obtiendrez tous les détails concernant les inscriptions.

À souligner
David Sanders and The Scrolls lancent leur disque intitulé Galaxies & Stratospheres, le 1er novembre au Quai des brumes.

– La formation groovy Parkside Jones sera au Jailhouse, le 27 octobre.

– Pour une soirée ska, il vous faudra aller au Bleu est noir, le 1er novembre, pour y entendre des prestations des formations The Gamblers et Funny Brasska.

Miss Clito, formation finaliste de la dernière édition du Polliwog, sera au Nexus, le 28 octobre, en compagnie de Dkdance.