Les Francouvertes: les demi-finalistes L’Alizé/Cabaret Noël noir Flashback Au top du top La grosse vite…

Les Francouvertes: les demi-finalistes

Lundi soir dernier, au Zest, on a eu droit à trois groupes ayant à leur tête trois types de chanteurs bien particuliers, pour cette ultime semaine de préliminaires des Francouvertes. D’abord, Laizenzymes, formation de chansons rock tordues aux accents jazz, que j’avais pu voir à l’oeuvre il y a quelques années lors de la finale de Cégeps Rock, a prouvé que le temps (et l’énergie) arrangent bien les choses. Les six musiciens et Geneviève Jodoin, une chanteuse tout en voix, possèdent maintenant une signature sonore véritablement à eux et ont un peu laissé de côté la théâtralité exacerbée de leurs débuts. Mais, malgré la puissance et la justesse de son interprétation, Geneviève n’a jamais vraiment tenté de créer un véritable contact avec le public, ce qui a rendu la prestation un peu hermétique. Tout le contraire de Kaïn, formation de Drummondville, également constituée de sept membres, qui ont su, malgré leur jeune âge et surtout grâce à leur chanteur fort sympathique, se faire des alliés parmi les spectateurs et le jury de l’industrie. Des compositions rock, un brin alternatives, un brin "roots", avec certaines réminiscences de Louise Attaque et une bonne base de québécois pure laine. Des mélodies fortes et une présence scénique impressionnante, compte tenu de leur courte expérience, les ont propulsés en deuxième position du palmarès final des préliminaires. J’ai bien cru que le groupe Ludger, avec sa proposition power rock aux teintes techno épicées de scratchs bien dosés, allait lui aussi se retrouver en demi-finale. Malheureusement pour la formation de Sept-Îles (qui fait mentir les préjugés concernant la nature passéiste des formations issues des régions, mais confirme leur esprit festif à toute épreuve), ils n’auront pas réussi à faire l’unanimité. Donc, les groupes qui se représenteront sur la scène du Zest lors des demi-finales (les 22 et 29 janvier) sont Inger, Kaïn, Hugo Bonneville, La Chango Family, Volume 10 et ?Alice!. La suite après nos indigestions de dinde…

L’Alizé/Cabaret Noël noir
Juste avant de me pointer au Zest, j’ai fait un saut au 900, rue Ontario Est, pour le party d’ouverture de L’Alizé, une nouvelle salle de spectacle de 200 places, essentiellement consacrée à la relève émergente. Si l’on ne pouvait pas vraiment parler d’une ambiance de party, on pouvait au moins constater l’allure intime de cette salle et imaginer les moments privilégiés qu’elle risque de faire vivre. WD-40 (avec Éric Goulet tenant exceptionnellement les baguettes de la batterie) a baptisé la scène en demi-lune avec quelques chansons bien trash, avant d’inviter tout le monde au Cabaret Noël noir du 22 décembre, auquel participeront Mara Tremblay, Mononc’ Serge, Olivier Langevin et Éric Goulet. Et, selon le chanteur Alex Jones, on peut s’attendre à des chassés-croisés explosifs. Comme les préparatifs d’ouverture ont été complétés à la dernière minute, Stéphane Toupin, de l’organisme Criz’Antenne, qui gère la salle, ne pouvait confirmer les artistes qui s’y produiront lors de concerts gratuits entre Noël et le jour de l’An. Mais on peut s’attendre, comme le nom de la salle l’évoque, à un vent chaud de musique africaine…

Flashback
Quoi de plus immortel que les chansons-thèmes d’émissions pour enfants? On les entend à répétition à un âge où notre mémoire est à son potentiel maximum, et elles nous suivent toute notre vie, même lorsqu’on croit les avoir oubliées. L’étiquette de disques d’Overbass, Discos Del Toro, a pensé demander à 14 groupes de la scène locale de choisir leurs pièces d’enfance préférées, pour en faire des interprétations hors de l’ordinaire. Au menu: les thèmes de Goldorak, Bobino, Lucky Luke, Passe-Partout, Inspecteur Gadget, The Flinstones, Mario Bros., Transformers et autres Sesame Street; par des groupes tels que Redcore, Overbass, Subb, ArseniQ33, Raid, Kingpins, Planet Smashers et autres Colectivo (un nouveau collectif réunissant des membres de plusieurs groupes locaux importants). Cinquante cents par copie de Flashback vendue seront versés à l’organisme Clowns sans frontières. Le lancement du 30 décembre, aux Foufs, promet d’être assez délirant: la presque totalité des groupes participant à la compilation seront présents (12 en tout!), et ils vous interpréteront plusieurs morceaux qui vous feront immanquablement décrocher un sourire.

Au top du top
Puisque c’est la semaine internationale des Tops de fin d’année, je me suis prêté à cet exercice aussi inutile que crève-coeur. En fait, je me suis arrangé pour que ça ne soit pas trop torturant; j’ai choisi 20 albums marquants et 10 démos ayant particulièrement atteint leur but: susciter la curiosité. Tout cela étant bien personnel, il ne faut pas y voir une propension à couvrir l’intégralité des parutions mais simplement le désir de vous offrir ma liste des oeuvres locales m’ayant fait le plus triper en cette transitoire année 2000.

Albums:
One-976: Ask for Ass
5 Line Legacy: Switch
Didier Boutin: Les Choses simples
Caféïne: Pornstar
Cowboys Fringants: Motel Capri
DJ Element: Fuse

DJ Maüs: Intersections
Fred Everything: Under the Sun
Freeworm: Vegetation = Fuel
Jaffa: Elevator
Les Jardiniers: Cafétéria
Tomas Jensen: Au pied de la lettre
Yvon Krevé: L’Accent grave
Kungfuckers: Té pas obliger d’aimé sa khan j’te met dans l’cul (sic)
KZ Kombination: Time lan changé
Sylvie Laliberté: Dites-le avec des mots
Loco Locass: Manifestif
Raid: Blitz
David Scott: Sex Machine
Vulgaires Machins: Regarde le monde!
Démos
?Alice!
Simon Bellefleur:Rêves

Les Breastfeeders
La Chango Family
DJ Horg/K-lys
Karlof Quartet
Lousnak
Mi Santa Sangre
Polémil Bazar
S’Katrice: La Fille du serpent

À vous maintenant de me faire part de vos impressions sur l’année 2000! Que ce soit pour partager votre enthousiasme relativement à un album issu de la scène locale; pour nous faire part de votre show le plus hallucinant de l’année; ou pour faire un commentaire sur l’état de la scène à la veille du nouveau millénaire: vous n’avez qu’à m’envoyer votre court texte à [email protected], ou à utiliser le nouvel outil interactif de réaction à cette chronique sur notre site Internet. Je publierai les commentaires les plus pertinents dans le numéro du 4 janvier.

La grosse vite…
– Une seule nouvelle cette semaine, mais elle est de taille: la coopérative L’Empire Kerozen s’est effondré la semaine dernière à la suite de la destitution de son président Pat K par le conseil d’administration. Ce même conseil lui a également enlevé son statut de membre, le considérant responsable de graves fautes de gestion et de l’accumulation de dettes insurmontables. Des cadenas ont été placés sur les portes de la boutique Kerozen de l’avenue du Mont-Royal, et le fanzine et l’étiquette de disques du même nom disparaissent également. Le C.A. de la coopérative tient à informer les groupes ayant des liens contractuels avec Kerozen qu’ils seront contactés au cours du mois de janvier. Je reviendrai dans deux semaines sur cette histoire qui conclut l’année sur une bien mauvaise note…

À souligner
-Pour un party du jour de l’An à la sauce punk, il faudra se rendre au Jailhouse, le 31 décembre, pour y entendre les formations Ripcordz, Walter, Random Killing, Subumlauts et Bloodshot Bill and the Hubcaps.

– Les 3/4 Putains donneront un show intime sur les planches de la petite scène du Café Chaos, le 22 décembre.

– Si vous n’avez à rien faire pendant les Fêtes, allez donc jeter un coup d’oeil sur une animation délirante de niaiseries qu’ont concoctée les membres de Miss Clito sur Internet. Ça s’appelle De Frak Show, le premier épisode s’intitule La Poutine du malheur, et c’est accessible à www.frak.qc.ca.