MIMI 2001: c’est parti!Retour sur Jérémi MourandAkuma: lancementBellefleur et Les MagouilleursHybrid Structure: quadruple lancement!

MIMI 2001: c’est parti!

Leçon de journalisme 101: respecter le deadline… Bien difficile à faire lorsque la conférence de presse a lieu le lendemain du fameux deadline, et un jour avant la parution du journal. Que faire alors? Tenter de soutirer des informations privilégiées auprès des sources concernées. C’est ce que j’ai essayé de faire quant à la conférence de presse des MIMI 2001 qui se tenait hier (mercredi). Manque de chance, toutes les annonces qui allaient être faites lors de cette conférence n’étaient toujours pas confirmées à 100 %. Pas moyen de savoir qui animera le gala du 4 mars au Spectrum; par contre, voici les gens qui offriront assurément une performance au courant de la soirée: One-976, Yvon Krevé, Subb, The Dears, Freeworm et Loco Locass. Ça promet!

À défaut d’en savoir davantage sur l’événement ultime des MIMI, on peut toujours se rabattre sur les showcases de tous styles qui débutent avec la soirée hip-hop de ce jeudi 22 février, au Club Soda. Au programme, la crème des forces vives de l’underground rap émergeant avec Catburglaz, Traumaturges, Butta Babeez, Les Architeks (qu’on reverra avec la formation française La Garde le 16 mars, au Club Soda), 01 Étranjj et KZ Kombination, dont l’album Time Lan Changé vient de dépasser le cap des 1000 exemplaires vendus. Un album que le M.C. Shooboo décrivait récemment en entrevue comme plus mature que leur précédent paru il y a trois ans: "Le premier album, c’était de la rage, comme une crise d’adolescent, c’était comme du béton en studio. Pour Time Lan Changé, on s’est dit qu’on allait relaxer pour que les gens puissent mieux capter notre knowledge. C’est plus hip-hop, plus musical et c’est "street" en même temps. Ça montre notre maturité et un niveau musical plus élevé." La soirée sera animée par les vétérans Shades of Culture. La soirée suivante (26 février au Cabaret), baptisée East Side, présentera les formations Les Chiens, ?Alice! et Polémil Bazar (voir article en page 23), réunies sous le thème Chansons pour une fin d’hiver. Cette soirée servira également au lancement officiel montréalais du site Bandeapart.fm, et sera captée pour une diffusion ultérieure. À noter que le showcase musique du monde prévu pour le 3 mars au Kola Note a été annulé.

Retour sur Jérémi Mourand
Vendredi soir dernier, à l’Alizé, coin Saint-André et Ontario, je suis arrivé juste à temps pour la performance de la formation Jérémi Mourand, complètement inconnue à mes yeux et oreilles malgré sa poignée de concerts donnés à gauche et à droite. D’abord, il faut dire que Jacques, leur chanteur, possède un charisme plutôt particulier: assez stoïque, il n’est pas du genre à s’emporter comme un démon durant les quelques envolées guitaristiques qui résumaient plusieurs de leurs pièces, mais ne semblait pas non plus être dépourvu d’un humour particulier. Des envolées à travers lesquelles on pouvait percevoir des influences directes du Velvet Underground ou des Pixies. Ce qu’on avait cependant plus de difficulté à distinguer, c’étaient les textes; si quelques morceaux en français étaient audibles, on avait parfois l’impression d’entendre un baragouinage que seul Jacques pouvait comprendre. Mais peut-être était-ce vraiment cela… Quoi qu’il en soit, je retournerai certainement les voir, comme l’ont sûrement fait plusieurs spectateurs présents ce soir-là et qui connaissaient les chansons par coeur. Une découverte inusitée…

Akuma: lancement
Voilà un lancement attendu depuis longtemps. Akuma, le groupe des ex-Banlieue Rouge Safwan et Simon, s’est montré à plus d’une occasion sur les scènes montréalaises (avec Madball aux Foufs, avec Mr. Toad au Cabaret, au Festival Polliwog 99, au Spectrum avec Anonymus et une autre fois avec Lofofora); mais ce sera au Club Soda, le 1er mars, qu’il présentera son album intitulé 100 DEMONS, qui ne sera offert en magasin que le 6 mars. Un disque qui passe de l’anglais (majoritaire, aux deux tiers) au français et qui, après une écoute furtive du CD-R, s’inscrit dans la tradition punk-rock avec cependant des touches métalliques et hardcore totalement assumées. Et toujours ces refrains aux airs d’hymnes punk dont Safwan a le secret. "L’énergie ou l’intensité de ce genre de musique est difficile à conserver lorsqu’on la joue en studio devant personne, m’avouait Safwan au téléphone. On a donc privilégié l’approche directe et sans froufrous pour essayer de reproduire la façon dont on s’entend lorsqu’on répète ou qu’on donne des concerts. Pour ce qui est de la majorité de chansons anglophones qu’on y retrouve, je ne vois pas ça comme une réaction à Banlieue Rouge; le français chez Banlieue Rouge était davantage une question d’identité que de principe. Akuma, c’est un autre groupe avec une nouvelle identité malgré les ressemblances qui n’ont pas le choix de transparaître à cause de ma façon d’écrire et de composer. Je le vois plus comme un défi que je me suis donné d’écrire des textes militants en anglais." Safwan continue également son travail de terrain entrepris depuis les débuts de Banlieue Rouge puisqu’il a invité deux jeunes groupes montréalais pour ouvrir la soirée: Blue Jacket Rebellion et A Death for Every Sin. Par la suite, Akuma partira jouer en province et laisse entrevoir pas mal de projets d’ici l’automne prochain…

Bellefleur et Les Magouilleurs
Je vous ai parlé à une ou deux occasions de l’ex-Coléoptère Simon Bellefleur (entre autres pour placer son démo dans mon Top 10 de l’année 2000). Il semble qu’il avance lentement mais sûrement dans la création de son premier album qu’il prévoit lancer d’ici l’automne. En attendant, il s’est entouré d’un "petit big band" de sept musiciens baptisé Les Magouilleurs, dont trois membres accompagnent également Jorane en spectacle. Et le 24 février, à La Place à côté (4517, avenue Papineau), il plongera en leur compagnie pour nous présenter enfin sa mixture latine, folk, trip-hop épicée d’ambiances de films policiers des années 60. "Textes incisifs, ambiances transcendantes et rythmes dansants au rendez-vous", nous promet le communiqué officiel. C’est drôle, j’ai l’impression qu’il tiendra ses promesses…

Hybrid Structure: quadruple lancement!
L’étiquette de disques Hybrid Structure (la plus ancienne parmi les étiquettes de musique électronique au Québec) ne fait jamais les choses à moitié. Pas question de lancer un ou deux disques; ce sont quatre albums qui seront lancés en même temps le 22 février. Un nouveau Mad Max Product, intitulé Squeeky Wheel, qui donne dans le house minimal et qui est tiré d’une performance live; un deuxième Baracuda, portant le titre Smell that Noise, dans son style techno expérimental très personnel; un album de techno minimal signé Pheek et intitulé Pheekology 101; et un premier effort solo d’Oper8tor, un artiste "tech-trance-progressif" qui nous offre l’album Press 0. L’événement se déroulera à la SAT (Société des Arts Technologiques), située au 305, rue Sainte-Catherine Ouest, dès 17 h, et on aura droit (jusqu’à une heure du matin) à des performances en direct des quatre musiciens. On critiquera chacun de ces disques dans les prochaines semaines, c’est promis!

À souligner
– Les formations Life-Styles et 69 Solution ont décidé d’unir leurs énergies (ska et punk) sur un même CD de six chansons (trois chacune) intitulé …But Things Haven’t Changed, et le lanceront le 23 février à L’X, en compagnie des groupes ska-core Couch Addiction et Insane.

– La Virée Chaos-Phonik se poursuit le 27 février, au Café Chaos, avec Lofoten, Wave et Les Protagonistes rébarbatifs.

– Le dimanche 25 février, au Bleu est noir, on pourra entendre deux formations qu’on peut considérer comme des habituées de la place: Raid et We Da People.

– Les groupes The Frenetics, Kiss Me Deadly et Sainte-Catherines prendront d’assaut la scène du Petit Campus, le 23 février.

– La formation Les Séquelles (que l’hebdo torontois Now a qualifiée de "Montreal’s yummiest yé-yé stompers" lors de sa plus récent passage là-bas) lancera son album Et tant pis si cela vous déplaît, dans le cadre d’un concert au Quai des brumes, le 24 février.