Gala MIMI 2001Retour sur BodybagSommet des Amériques: show-bénéfice
Musique

Gala MIMI 2001Retour sur BodybagSommet des Amériques: show-bénéfice

Gala MIMI 2001

Ouf! Non mais quelle soirée j’ai passée dimanche dernier, au Spectrum, pour le Gala MIMI 2001! Comme je portais deux chapeaux (journaliste Scène locale et reporter pour Bandeapart.fm), pas besoin de vous dire que j’ai couru toute la soirée de l’avant à l’arrière-scène autant pour ne rien manquer du show que pour recueillir les commentaires des récipiendaires. Résultat: je n’ai pas tout vu ce qui s’est passé sur la scène et je n’ai pas pu interviewer tous ceux qui ont été honorés… Mais bon, au moins, j’ai eu droit à deux spectacles en parallèle, car l’atmosphère qui régnait backstage valait bien que je rate quelques présentations straight à mort… D’ailleurs, la plupart des artistes que j’ai interrogés ont également trouvé qu’il manquait un peu de piquant dans ce gala beaucoup plus efficace et rythmé que l’an dernier, mais aussi moins bordélique et osé, donc, un peu moins "alternatif". En lieu et place de la série d’animateurs qui se succédaient l’an dernier, on a préféré un monolithe noir et une voix off faisant directement référence à Hal, l’ordinateur de 2001: L’Odyssée de l’espace. On a donc tout misé sur les présentateurs: Mara Tremblay, Camélia de MusiquePlus, station qui a eu droit à quelques commentaires acerbes au courant de la soirée, une délégation de Cool FM, Lili Fatale, qui ont tenté de se faire des amis dans le milieu underground en jouant la compassion envers ceux qui ne font pas d’argent avec leur musique…, mes collègues Nicolas Tittley et Jaymie O’Meara, Joe Evil de GrimSkunk, et Muzion, qui ont profité de l’occasion pour se lancer dans une tirade pour le décloisonnement des styles sur la scène indépendante.

L’attrait principal du gala est donc surtout venu du côté des prestations. Celle pleine d’humour et de groove de Freeworm (avec sa mascotte break dancer!); celle lubrique et rock’n’roll de One-976, qui s’est acquitté avec brio de la tâche ingrate de briser la glace; celle déchaînée et délirante de Mononc’ Serge avec sa chanson Marijuana; celle très hardcore de Deadly Pale; celle tout en nuance (et un peu downer…) de The Dears; celle très punk de Subb; celle très communicative d’Yvon Krevé; et, certainement la plus explosive, celle de Loco Locass, les rois de la soirée avec le MIMI du single et de l’album de l’année, qui ont littéralement "blowé" l’assistance avec une version très rentre-dedans de I represente rien pantoute.

Ma présence à l’arrière-scène m’aura permis d’attraper au vol quelques moments particuliers: Biz de Loco Locass fraternisant pour la première fois avec Yvon Krevé (MIMI de l’artiste hip-hop de l’année); François Lapointe me confirmant la réunification imminente des Marmottes Aplaties (MIMI du vidéoclip de l’année); l’étonnement de la formation ?Alice! (MIMI du secret le mieux gardé), trouvant que les choses vont plutôt rapidement pour eux depuis la finale des Francouvertes; et l’incrédulité de Mononc’ Serge devant son trophée pour la Bête de scène de l’année, alors qu’il affirmait ne pas faire la moitié de ce que fait sur scène Alex Jones de WD-40, également en nomination dans cette catégorie… Et j’en passe…

À mon retour chez moi, j’ai attrapé les meilleurs moments du Gala des Junos, récompensant l’industrie de la musique canadienne, qui avait lieu en même temps que les MIMI. En voyant des images de Lara Fabian qui se décrochait la mâchoire en chantant, j’étais teeellement déçu de rater ce grand moment de télévision… Et parlant de télévision, plusieurs personnes ont mentionné le fait qu’il faudrait absolument que le gala soit éventuellement télévisé pour qu’il atteigne son plein potentiel de sensibilisation du public aux talents indépendants. Signe des temps qui ne ment pas, il y avait beaucoup plus de caméras devant la scène. Même Flash était là… Par contre, avant de présenter un tel gala en ondes, il faudrait certainement engager un metteur en scène qui rendrait le tout plus intéressant sans dénaturer ce qui fait la spécificité de cette faune anticonformiste.

En attendant que les grands médias relaient l’information de façon convenable, et rendent compte d’une réalité tout aussi légitime que celle qui prévaut dans l’industrie dite "officielle", voici donc la liste complète des gagnants du Gala MIMI 2001:

Prix SODEC – Artiste international: Mistress Barbara

Album: Manifestif, Loco Locass

Concert: Ramasutra au Club Soda – 14 septembre

Prix SOCAN – Simple de l’année: Sheila, ch’us là , Loco Locass

Vidéoclip: Détruire, Marmottes Aplaties

Avant-garde: Shalabi Effect

D.J.: Kid Koala

Électronique: Freeworm

Hip-hop: Yvon Krevé

Oralité: Michel Faubert

Musique du monde: Kaliroots

Hardcore: Vulgar Deli

Punk-rock: Subb

Artiste populaire: Les Cowboys Fringants

Artiste ska: Kingpins

Artiste rock: Caféïne

Artiste métal: Cryptopsy

Artiste chanson: Fred Fortin

Compilation: 2 Tongue Vol. 2, Ska franco de par icitte, Disques Sapristi

Fanzine: Sang frais

Émission radio: Bande à part, SRC, Première Chaîne

Bête de scène: Mononc’ Serge

Secret: ?Alice!

Site Web: La Page des groupes alternatifs québécois (www.multimania.com/qcaltern)

Réalisateur: Éric Goulet et Pierre Girard pour La Nuit dérobée, Les Chiens

Pochette de disque: Bernard Lebel, Kralizec

Retour sur Bodybag
Samedi soir, j’ai fait un saut au Medley où l’on célébrait le premier anniversaire de l’étiquette de disques d’Overbass, Discos Del Toro, et le lancement du premier album de Bodybag, formation de neuf musiciens mélangeant hardcore, rythmes tribaux et dijeridoo dans un maelström sonore assez intense, merci. On n’avait rien ménagé pour donner à cette performance des airs d’événement: jongleuses avec le feu, danseuses et marionnette-dragon. Si la panoplie de percussions de toutes sortes apportait beaucoup de punch à l’ensemble, et si les deux principaux screamers étaient particulièrement efficaces, il leur faudra diversifier un peu leur répertoire pour donner davantage de relief à leur performance. Bien sûr, cette formation est jeune et a encore amplement le temps d’enrichir son propre son et de rendre le tout plus cohérent. Mais il reste que Bodybag, de par son potentiel et la réaction qu’elle suscite, est résolument une formation à surveiller.

Sommet des Amériques: show-bénéfice
Québec se prépare pour ce qui risque d’être l’un des plus importants rassemblements de chefs de gouvernements et d’entreprises, de manifestants, de policiers et de militaires de son histoire. Le Sommet des Amériques qui se tiendra dans la Vieille Capitale, les 20, 21 et 22 avril, promet d’être explosif. C’est du moins ce que prévoit l’Association étudiante du Cégep du Vieux Montréal, qui veut organiser une "visite guidée de la haute-ville de Québec", pour s’opposer "à une mondialisation sauvage qui donne plus de liberté aux marchandises qu’aux êtres humains". Lors de cette visite, on nous promet (selon un prospectus distribué au cours de la soirée Discos Del Toro, au Medley) "une parade de policiers, un festival ombre et fumée, un grand bal des arrestations, un hébergement grand luxe (au château Orsainville), et un grand défilé militaire si les conditions sont propices et que le temps le permette". Pour amasser les fonds nécessaires à une telle activité parascolaire, il y aura un show-bénéfice le 8 mars, au Cégep du Vieux-Montréal, avec la participation d’Overbass, de June, d’Issue 16 et, en grande première, une performance de Colectivo. L’entrée coûte 7,50 $, et inclut une bière. Masques à gaz non fournis…

À souligner
– Le 10 mars au Jailhouse, Vulgar Deli, la formation hardcore de l’année selon le Gala des MIMI, lancera son premier album éponyme (voir critique à la page Disques).

– La Virée Chaos-Phonik se poursuit le 12 mars, au Café Chaos, avec Influenza, Mods Belly’s et Anne’s Bank.

– Les formations Nein Creed et In Tribe performeront sur les planches du Petit Campus, le 10 mars.

Sloth is the Love, super-groupe expérimental où officient Thierry Amar (Godspeed), André Asselin (Nutsak), Will Glass (Crackpot), Alex MacSween (Detention) et Sam Shalabi (Shalabi Effect, Molasses, etc.), sera à la Casa del Popolo les 9 et 10 mars. Le groupe donnera une performance qu’Alex MacSween décrit comme "un puissant assaut de musique improvisée avec de délicates touches de dentelle et de lavande". Les deux concerts seront enregistrés en prévision d’un album live à paraître plus tard cette année.