Retour sur Gwenwed/DilemmeMateo MurphyThe Cartel
Musique

Retour sur Gwenwed/DilemmeMateo MurphyThe Cartel

Retour sur Gwenwed/Dilemme

Tout d’abord, réglons un détail: non, le système de son et/ou l’acoustique et/ou l’ingénieur du son de l’Alizé ne font rien pour faciliter les conditions d’écoute de cette pourtant très jolie salle de spectacle de la rue Ontario. Ça m’est apparu de plus en plus évident au fur et à mesure que se déroulait la prestation de Gwenwed, jeudi dernier, dont les arrangements subtils et la voix singulière de son chanteur, Phil, se perdaient trop souvent dans cette bouette sonore qui sortait des enceintes acoustiques. Peut-être suis-je trop sévère, mais il me semble que l’on se doit d’investir aux bons endroits, surtout lorsqu’on se veut un centre de diffusion musicale aussi dynamique que l’Alizé. Mis à part cet irritant, Gwenwed a réussi à prouver qu’il était un groupe maintenant fort bien équipé pour retenir l’attention d’un large public, et avec assez d’expérience pour se laisser aller à faire vivre spontanément sa musique tout en y prenant beaucoup de plaisir. Les chansons s’imbriquent les unes dans les autres pour donner à Gwenwed un répertoire assez solide afin de maintenir la cadence d’un bout à l’autre de son spectacle. Si vous voulez vous faire une idée, il semble que cela sera possible durant les Francos, devant une des scènes extérieures où Gwenwed sera invité…

En première partie de soirée, les membres de Dilemme ont donné une bonne performance avec leurs chansons lourdes teintées de cynisme. Il ne leur reste plus qu’à se laisser aller eux aussi et faire respirer leurs morceaux auxquels ils s’accrochent de façon un peu trop stricte. Les chansons, une fois enregistrées, devraient pouvoir se transformer, s’étirer et s’improviser à volonté lors de leur exécution scénique. À moins qu’on ne veuille refaire le même show chaque fois…

Mateo Murphy
Si vous avez quelques minutes à tuer entre deux spectacles de la programmation officielle du Festival de Jazz, allez donc faire un tour du côté de la S.A.T., juste en face du Spectrum. J’y suis allé vendredi soir alors que le Montréalais Patrick Watson, un personnage assez allumé, passait du micro à ses claviers, accompagné par d’autres musiciens, dans une longue et stimulante session d’improvisation sous le signe du plaisir. Un thème qui semble récurrent lors de ces soirées Digital Free Jazz @Sat qui se dérouleront jusqu’au 7 juillet, alors que la formation de drum’n’bass live Dr. Noh clôturera les festivités. Mais la veille (le vendredi 6 juillet), le collectif Epsilon Lab prendra le contrôle de l’endroit avec, entre autres, une performance live de Mateo Murphy. L’auteur de l’excellent disque Impact se lancera donc tête première dans un univers jazz à mille lieues de l’atmosphère techno minimal de son disque. Il sera accompagné pour l’occasion d’ex-membres de Séquoia, son précédent projet live et de musiciens de Skyjuice. "Avec Séquoia, je me retrouvais souvent à ne générer que le rythme, m’expliquait un Mateo à peine réveillé à l’autre bout du fil. Cette fois, je vais traiter chacun des instruments au moyen de ma console pour un remixage live, en plus d’ajouter des sons de mon cru. Ça va me permettre d’ajouter une touche électronique au jazz-funk des musiciens sans tomber dans les clichés acid-jazz ou house jazzy… Et même si cette expérience ne ressemble en rien à ce que je fais sur disque, je crois que c’est important de conserver cette flexibilité de style tout en gardant mon son personnel." Mateo s’occupera de l’ambiance de 22 h à minuit, alors que son collègue Pheek performera en compagnie du guitariste jazz John Joaniss, dès 21 h.

The Cartel
Day of Infamy
(Sub Rebellion Records)
Ce n’est pas pour rien que Lorraine Muller des Kingpins a décidé de réaliser ce deuxième mini-album de la formation originaire de la Rive-Sud The Cartel. C’est que les six membres, incluant la chanteuse Eleni, ont très bien absorbé leurs influences avouées du punk et du new-wave des années 80, de l’indie rock des années 90 et du ska période 2-tone, pour être en mesure de pondre de véritables petites bombes incendiaires capables de vous faire battre le rythme sans que vous puissiez vous contrôler. Des six chansons (dont une en français qui se retrouvait sur la compilation 2 Tongues vol. 2), aucune n’est à jeter et, à moins que les comparaisons faciles avec No Doubt ne leur fassent du tort, il se pourrait bien que leur musique trouve elle-même le chemin de la reconnaissance, et pas seulement sur le territoire québécois… Ils seront au Spectrum, le 9 juillet, en première partie de Reel Big Fish, et lanceront officiellement Day of Infamy à l’X, le 12 juillet, en compagnie de Big D & The Kids Table, The Gamblers et Couch Addiction. ****

À souligner
– Au moment où vous lisez ces lignes, la formation Pervers Polymorphe se produit en France dans le cadre du Festival international de la chanson francophone de Villefranche De Rouergue. À cette occasion, elle partagera la scène avec plus d’une trentaine de groupes belges, français, suisses. Des concerts à Carcassonne (12 juillet), Toulouse (11 juillet) et Figeac (14 juillet) sont aussi prévus lors de sa tournée dans le sud de la France.

– Une nouvelle formation baptisée Papillon (ex-Franky and the Freaks), donnant dans un mélange de funk, de soul et de hip-hop et qui devrait nous offrir un album très bientôt, sera sur une scène extérieure du Festival de Jazz le 6 juillet, à 22 h, et rue Crescent, le lendemain, dès 21 h.

– La formation De La Caucase est en train de mixer ce qui sera son premier album dont la date de sortie est prévue pour le mois d’août. Vous pourrez en avoir un aperçu le 5 juillet, au Jailhouse, alors que ses membres performeront aux côtés de Jérémi Mourand et 222.