Retour sur Floating Widget/Placard/AbsoluCapitaine Révolte et Les Ordures Ioniques vs l'anarchieSOPREF: Bottin et Assemblée
Musique

Retour sur Floating Widget/Placard/AbsoluCapitaine Révolte et Les Ordures Ioniques vs l’anarchieSOPREF: Bottin et Assemblée

Retour sur Floating Widget/Placard/Absolu

Vendredi dernier, à l’Alizé, la formation Placard n’a pas pris de risques; elle a greffé deux énormes haut-parleurs au système de son de l’endroit pour s’assurer qu’elle et les autres groupes (Floating Widget et Absolu) aient la puissance requise pour cracher leurs décibels électrifiés. C’est d’abord le trio Absolu qui en a profité en appuyant à fond sur la pédale du stoner rock. Avec une large place faite aux expérimentations instrumentales, les chansons du groupe se présentaient en anglais comme en français, et le plaisir probablement ressenti en local de répétition s’est vite révélé sur scène. Il fallait voir la complicité avec laquelle communiquaient le chanteur et guitariste Gweg (ex-Monsieur Toad) et la chanteuse-bassiste Marjo (ex-Mikrob), pendant que Bits (ex-Guano) s’acharnait à changer fréquemment le rythme derrière sa batterie. Le ton était donné: on allait avoir droit à une soirée très loud. Lorsque Placard s’est amené sur scène, on a tout de suite compris que le groupe originaire du Lac-Saint-Jean n’avait pas l’intention de rester dans l’ombre de ce mouvement d’alourdissement de la chanson québécoise initié, entre autres, par Fred Fortin et son Gros Méné (qui étaient d’ailleurs d’attentifs spectateurs durant cette soirée). Pas de doute, Placard a maintenant un son qui lui est particulier, et le chanteur Dany a gagné en assurance. Le travail acharné semble avoir fait son oeuvre depuis la dernière fois où j’ai assisté à un de leurs concerts. Mais la plupart des gens présents étaient là pour voir Floating Widget, groupe ayant la particularité d’inclure dans ses rangs un Vince Peake déchaîné derrière sa batterie, et un Stéphane Vigeant (ex-Groovy Aardvark) particulièrement inspiré à la guitare. Au micro, une voix particulière, perçante, parfois agaçante mais ayant le mérite d’être bien mise en évidence: celle d’Oli, ex-Porno Coma. À les écouter enfiler leurs chansons avec aisance malgré la complexité de certaines compositions, on sentait bien qu’on avait affaire à des gars d’expérience. On est rentrés à la maison avec un bourdonnement dans les oreilles, mais cette fois, c’était pour une bonne cause.

Capitaine Révolte et Les Ordures Ioniques vs l’anarchie
Dans le dictionnaire, au mot "anarchie", on lit: "État de désordre causé par l’absence d’autorité politique." Si l’on remonte aux racines du punk, le concept d’anarchie était prôné par tout disciple du no future qui se respectait. Aujourd’hui, avec les multiples subdivisions qui fragmentent la scène punk (straight edge, hardcore, old school, etc.), et l’omniprésence de l’influence californienne ayant propulsé le punk au sommet des palmarès, on ne sait plus trop si l’anarchie est encore une notion importante pour cette scène. J’ai posé la question à Fred, chanteur de Capitaine Révolte et à Marc-André, batteur des Ordures Ioniques, deux formations punk franco qui partageront la scène du Club Soda, le 14 septembre, en compagnie de Jeunesse Apatride. Voici un condensé de leurs réflexions:

Fred, de Capitaine Révolte: "Pour moi, l’anarchie, c’est aller contre les lois et les idéologies établies. Mais l’anarchie peut prendre différentes formes et la plupart des punks anarchistes d’aujourd’hui ne savent probablement pas jusqu’où ça peut aller. De toute façon, le punk-rock maintenant, c’est surtout une étiquette musicale, et je trouve que Mononc’ Serge, par exemple, est beaucoup plus anarchiste dans ses propos que ben des groupes punk. Pour ce qui est de Capitaine Révolte, je ne crois pas qu’on prône l’anarchie dans nos chansons, mais on veut montrer que ça ne tourne pas rond en ce moment. Par contre, on n’est pas tant pessimistes que réalistes, on n’est pas no future. Si tout le monde se met à dire no future, ben y en aura pas de futur! Même si l’on sait que tout le monde va crever un jour ou l’autre, d’ici à ce que ça arrive, y a ben des choses à faire, faut se débattre!"

Marc-André, des Ordures: "C’est certain qu’on n’est pas anarchistes selon la définition du dictionnaire. On n’utiliserait jamais la violence pour imposer nos idées. Par contre, on est très "vivre et laisser vivre", ce qui fait également partie du concept d’anarchisme; mais en même temps, on prône l’unité et la solidarité, ce qui est contradictoire par rapport à l’individualisme extrême que propose l’anarchie. On se bat pour la liberté, mais on est conscients qu’on vit en société et qu’il faut faire avec. Ton futur, c’est toi qui le fais! Notre vision de l’anarchie, elle se vit pendant nos concerts: c’est le free for all, le monde embarque sur le stage, tout le monde trashe, c’est un gros party où tout est permis, dans une certaine limite quand même! Moi, j’aime vraiment mieux que les gens dépensent leur énergie et leurs testostérones dans un bon concert défoulant plutôt que d’évacuer leur stress en allant taper sur la gueule de n’importe qui pour rien."

SOPREF: Bottin et Assemblée
Si vous êtes relié de près ou de loin au monde de l’autoproduction musicale, vous vous devez d’avoir le Bottin des Musiques Amplifiées sous la main. La nouvelle édition, remise à jour, propose plus de 1500 contacts de musiciens, de maisons de disques, de médias, d’organismes ou de quiconque pourrait vous aider à vous y retrouver dans cette industrie en émergence. Il vous en coûtera 15 $ si vous êtes membre de la SOPREF, ou 20 si vous ne l’êtes pas encore. Les Bottins sont en vente au 2003, rue Saint-Hubert, bureau no3. D’ailleurs, si vous êtes membre de l’organisme, sachez qu’une assemblée générale se tiendra le 16 septembre, dès 15 h, au Café Campus, où vous pourrez participer démocratiquement aux discussions et, bien sûr, au 5 à 7 qui suivra.

À souligner
Tomas Jensen fera sa rentrée automnale les 13 et 15 septembre, au Petit Medley.

Voodoo Jazz, l’une des révélations des spectacles extérieurs du dernier Festival de Jazz, sera au Swimming, le 14 septembre.

– Les girls de Pandora vous invitent au Petit Campus, le 14 septembre, alors qu’elles partageront la scène avec Procyon et Freak Ends.

– La formation Glo (qui termine l’enregistrement de son prochain album) sera au Cabaret, le 14 septembre, en compagnie de Biocide et Crowd 9.