Les Francouvertes, semaine 2Alice and the Serial NumbersPro Memoria
Musique

Les Francouvertes, semaine 2Alice and the Serial NumbersPro Memoria

Les Francouvertes, semaine 2

L’atmosphère fébrile de la semaine dernière a fait place à une foule beaucoup plus calme et dispersée, lundi dernier, au Zest. André Nault avait donc la responsabilité de secouer l’ambiance avec son rock alternatif alternant entre l’intensité et le spleen guitaristique. Beaucoup d’aisance et d’assurance sur scène pour ce membre de kiéko qui tente une traversée en solitaire, aidé par trois solides musiciens, discrets mais extrêmement efficaces, et par des compositions sensibles et hautement personnelles. Par contre, on pourrait affirmer que ce qui fait sa force (une voix singulière capable de puissance et de souplesse) devient parfois sa principale faiblesse. À toujours conclure ses fins de phrases de la même façon, il en résulte une accoutumance auditive qui nuit à la variété de l’ensemble de son répertoire. Nault sait tout de même pondre des chansons de qualité et les livre avec passion. C’est déjà beaucoup. Avant que Le Jet Sex ne monte sur scène, je me disais qu’avec un nom pareil, il fallait s’attendre à du gros rock’n’roll sexy. On a plutôt eu droit à un groupe un peu collégial d’esprit (et d’expérience), livrant timidement sa mouture un soupçon rock, un tantinet folklo, un brin slave, parfois jazz, et approximativement humoristique. Sympathique, mais pas assez assumé et énergique pour être véritablement festif. La démonstration de l’expérience au travail nous est venue par le biais de Zéro Celsius, une formation originaire de Moncton, au Nouveau-Brunswick, qui a déménagé ses pénates à Montréal il y a quelques semaines à peine, et qui cumule plus de huit années de création collective et deux albums derrière la cravate. Livraison intense et sans faute, ambiance superbement ficelée, intégration parfaite du D.J. à un rock truffé de références subtiles, et une personnalité forte ne laissant aucun doute sur le degré de maturité de la formation. Résultat: Zéro Celsius s’est hissé en 2e position, tout juste derrière Karlof Orchestra; alors qu’André Nault a laissé la 3e place à Cosmik Débris, et que Le Jet Sex s’est faufilé devant Ludivico en 5e position. La semaine prochaine, du groove avec Prodyge, Tri Stomato et Kulcha Connection.

Alice and the Serial Numbers
Qui a dit qu’il fallait toujours passer par les chemins pavés pour arriver à destination? Parfois, les routes secondaires peuvent se révéler plus intéressantes, surtout lorsqu’elles empruntent l’autoroute de l’information qu’est Internet. Bien sûr, plusieurs artistes indépendants utilisent déjà le Web pour se faire connaître mais continuent d’emprunter les canaux habituels de distribution et de diffusion. Alice, elle, a construit son site Web (alicemusik.com) qui, en plus d’être le lieu de rassemblement de ses supporteurs, est devenu le seul et unique endroit où l’on peut se procurer son album Mission_1 (une belle démonstration de ce que peut être la musique électronique quand elle sort de ses carcans) ainsi que les produits officiels s’y rattachant. En fait, alicemusik.com intègre à la fois la

production, la mise en marché, la distribution et la vente au détail. En visitant son site, je n’ai pu résister à la tentation de lui envoyer quelques questions "virtuelles":

De proposer ta musique et autres marchandises uniquement sur ton site, est-ce pour contourner les canaux habituels (distributions, boutique de disques, etc.)?
"Il ne s’agit pas d’un choix à proprement parler, mais plus d’une évolution naturelle. Internet fait partie de ma musique. Je m’en inspire et y expérimente. Alice and the Serial Numbers est né il y a eux ans, sur Internet, et continue à y évoluer, ça va de soi. C’est une façon différente de procéder, mais elle s’applique parfaitement à mes idées: la liberté de création, la technologie comme amie (et non comme adversaire) de la musique et de la création."

Quels sont les avantages et les inconvénients de cette façon de faire?
"Je garde le contrôle sur ma création, et les profits générés par les ventes sont réinvestis directement dans ma musique. Je suis libre d’aller à mon rythme. Aussi, je rejoins des gens partout sur la planète et j’échange des idées avec eux. Les inconvénients… Le site demande beaucoup de temps, c’est du travail supplémentaire. Ce n’est pas tout le monde qui peut ou qui veut acheter sur Internet, donc en même temps que je rejoins des gens de partout sur la planète, je ne rejoins pas le monde entier :-)"

Penses-tu faire des prestations live, ou Alice and the Serial Numbers est-il strictement un projet de studio?
"Oui, je veux faire du live et je vais apporter les Serial Numbers avec moi! Je désire monter un spectacle musique électronique et projections numériques. Il n’y a pas de dates prévues pour l’instant, il faut s’inscrire au mailing list d’alicemusik.com pour en être avisé!;-)"

Pro Memoria
C’est une Méliza Ash fière et enthousiaste qui m’a remis en main propre un exemplaire de Pro Memoria, un superbe livre contenant des photographies de groupes de la relève musicale québécoise. Un recueil qu’elle a mis plusieurs mois à fabriquer avec l’aide d’une subvention gouvernementale (Jeunes volontaires), d’un éditeur associé (Les Intouchables) et de concerts-bénéfice. On y retrouve une quarantaine de photographies prises autant par des photographes professionnels qu’amateurs (dont Stefane Côté, Benoit Aquin et Karl-E. Hamelin qui ont tous collaboré à un moment ou à un autre à cette rubrique hebdomadaire). Parmi les croqués sur le vif, on peut admirer la photogénie de Monsieur Toad, WD-40, Grim Skunk, Caféïne, Subumlauts, Overbass et Kataklysm, entre autres, et revoir avec nostalgie les défunts groupes que sont QRN, Les Secrétaires volantes, et autres Me, Mom & Morgentaler. Pro Memoria sert également de référence pour les groupes et les photographes puisqu’on y retrouve les contacts à la fin de l’album de photos. Pour l’instant, cet objet de collection n’est disponible qu’à la boutique X2O (3456, rue Saint-Denis) et à la Sopref (2003, rue Saint-Hubert); mais il sera bientôt en vente (à un prix variant entre 10 et 15 $) dans les boutiques de disques desservies par Local Distribution.

à souligner
– Depuis 1997, Les Productions Infection ont réuni une vingtaine de groupes néo-métal et punk alternatif dans une trentaine de spectacles, dont une douzaine se sont déroulés sous l’appellation de la tournée La Plaie en 2000 et 2001. Le 18 novembre, au Cabaret, une compilation live témoignant de cette tournée sera lancée en compagnie des groupes qui y ont participé, soit Dook, Exterio, Soulforge, Legion, Theory, Face Off et Kiwi’s Egg. Contribution volontaire.

– Le 22 novembre, à L’Alizé, les jeudis Rock’n’Boisson se poursuivent avec des performances de Vulgar Deli, Starving Hungry et invités.

– Alien 8 Records présente Da Bloody Gashes (qui se prépare à une tournée de 16 villes en 16 jours entre Halifax et Windsor, du 6 au 22 décembre), avec Black Hand (métal-expérimental) et Goa Gajah (psyche-trance improvisé): le 17 novembre, à la Sala Rossa, 4848, boulevard Saint-Laurent.

Les Martiens se produiront à La Place à côté, le 16 novembre, en compagnie de la nouvelle formation Plajia. C’est Joe, le chanteur des Martiens, qui a réalisé leur premier album autoproduit.

– La formation Placard soulignera la sortie de son single Pic de sable, par un concert à L’Alizé, le 17 novembre, en compagnie de Jérémi Mourand.