Les Francouvertes, semaine 4 Retour sur Les Abdigradationnistes Les Francouvertes, semaine 4 Internautes, vos claviers!
Musique

Les Francouvertes, semaine 4 Retour sur Les Abdigradationnistes Les Francouvertes, semaine 4 Internautes, vos claviers!

Les Francouvertes, semaine 4

De toute évidence, le calibre de la compétition et la popularité des Francouvertes sont en hausse cette année. La preuve, la salle du Zest était encore pleine lundi dernier, et deux des formations présentes auraient certainement eu accès au palmarès préliminaire si elles avaient participé à une édition antérieure. Sans territoire fixe (S.T.F.), par exemple, a offert un pop-rock aux légers accents reggae, épicé de flûte et d’harmonies vocales très satisfaisantes. Originaire de Montpellier, Co, l’auteur-compositeur du groupe franco-québécois, pond de bons textes et offre des chansons bien ficelées aux structures irréprochables, quoiqu’un peu conventionnelles. Chapeau Melon suivait avec son rock sixties très énergique et ses attitudes de poseurs que certains ont peut-être confondues avec un excès de confiance, mais que je mettrais plutôt sur le compte du divertissement assumé. Par contre, la performance de Chapeau Melon évacuait les sonorités plus contemporaines que l’on retrouve sur leur excellent démo. Dommage, car le rétro pur, ça fait un temps, mais ça finit souvent par manquer de substance. Mais quel potentiel commercial pour les nostalgiques! Ensuite, ceux que bien des spectateurs étaient venus encourager, la formation Dobacaracol, nous a donné une belle leçon de métissage. Dirigée par Doriane et Carole, les deux choristes de Kaliroots, la formation mélange les rythmes tribaux, la chanson, les influences africaines et jazz dans une ambiance fort sympathique. La complicité et le plaisir des deux filles armées de leurs djembés est palpable; leur proposition est originale et leurs propos privilégient les images positives. Avec les concerts, viendra certainement l’acquisition d’une plus grande maturité, mais le public et le jury de l’industrie n’ont pas semblé en être incommodés puisqu’ils les ont propulsées en troisième position du palmarès. Donc, après quatre semaines de compétition, le palmarès se lit comme suit: 1- Karlof Orchestra, 2- Kulcha Connection, 3- Dobacaracol, 4- Zéro oCelsius, 5- Tri Stomato, 6- Cosmik Débris. Lundi prochain, ce sera au tour de Troud’homme, Naïla et Les Frères Goyette.

Retour sur Les Abdigradationnistes
Mercredi dernier, dès mon arrivée au Théâtre National, rue Sainte-Catherine, le ton était donné: une pancarte placée juste au-dessus de l’entrée de la salle nous apprenait que le port de la robe était obligatoire! J’ai donc enfilé (avec un mélange de fierté et de découragement) l’une des multiples robes cousues artisanalement qu’on distribuait aux fans des Abdis, venus en grand nombre pour célébrer le lancement de l’étonnant L’Amour au fond de la gorge. Après une série de courtes mais efficaces performances féminines (Lousnak, Marie-Claude Lamoureux, Dobacaracol, Nathalie Derome et Alexis O’Hara), Les Abdigradationnistes furent annoncés comme il se doit, par un maître de cérémonie maîtrisant habilement le protocole. Le délire pouvait commencer et c’est à un rythme d’enfer que les pièces de L’Amour se sont enchaînées. On n’avait pas lésiné sur les moyens pour en mettre plein la vue et pour exploiter les possibilités de l’endroit: éléments de décor qu’on faisait tournoyer manuellement, choeur féminin "jacké" sur un podium, confettis tombant du plafond, éclairages peaufinés et performance soigneusement préparée. On était loin des improvisations minimalistes et bordéliques de l’époque Vierges mais expérimentées, qui furent d’ailleurs revisitées lors des multiples rappels et ovations debout qui leur furent accordés par une foule plongeant à pieds joints dans leur univers absurdo-poético-vulgaire. Car c’est bien de défoulement collectif qu’il s’agit lorsqu’on parle des Abdis. Et il faut croire que l’air du temps leur est favorable! Reste à voir jusqu’où ils iront; mais après ce concert de lancement particulièrement réussi (le plus original de l’année en ce qui me concerne), j’ai comme l’impression que ça peut dégénérer passablement.

Les Francouvertes, semaine 4
À venir mardi AM

Karmad’aï
La Saga Del Sol
(Kalmar/SonikZone)

Il y a exactement un an, la formation Karmad’aï se présentait sur la scène du Zest, en préliminaires des Francouvertes, avec un nouveau chanteur, Jean-François Taillon, assez polyvalent pour s’adapter aux différentes in?uences de ce groupe ayant passé par plusieurs phases créatives et différents changements de personnel. Le dernier à ce jour est l’ajout d’un guitariste supplémentaire qui vient enrichir le son du groupe, comme on peut s’en rendre compte sur le CD de deux chansons que Karmad’aï fait circuler en guise d’appât à un nouvel album prévu pour mars prochain. On y entend d’abord la pièce La Saga Del Sol, morceau trilingue (français, anglais et espagnol) particulièrement groovy et sensuel et étonnamment plus accessible que leur répertoire antérieur, qui avait la réputation d’être extrêmement hétéroclite. Une belle preuve de maturité. La seconde, Pas d’smoke, pas d’fumée, avance lourdement mais sûrement vers une finale plus hardcore, qui prouve que Karmad’aï n’a pas l’intention de nous laisser reprendre notre souf?e. Ça augure très bien pour le prochain épisode. Lllw

Internautes, vos claviers!
Puisque j’ai quelques lignes de disponibles, j’en profite pour vous lancer une invitation. En prévision de l’inévitable rétrospective de fin d’année, j’aimerais beaucoup que ceux et celles qui suivent les activités scéniques et discographiques de la scène locale indépendante (alternative, hardcore, métal, hip-hop, électro, punk, ska, etc.), ainsi que les artistes qui la composent nous fassent partager leurs coups de coeur (ou de gueule) de l’année. Que ce soit sur le plan des spectacles, des disques, des sites Web, des salles de spectacles, des émissions de radio, des fanzines, name it! Envoyez-moi un courriel à [email protected] et dites-moi ce qui vous a le plus marqué en 2001 sur cette scène qui semble arriver à un point de non-retour: la reconnaissance ou la régression. Et puis tiens, pour vous stimuler un peu, voici une question: Croyez-vous que 2002 sera l’année de la scène indépendante au Québec? Que vous soyez optimiste, pessimiste ou réaliste, dites-moi pourquoi. Et soyez concis, parce que sinon je sors la hache!

à souligner
– Le groupe punkabilly Rosekill lance son premier album, intitulé Rocked! Shocked! Thrilled!, le 2 décembre, au Swimming, en compagnie des formations Surferigno et Bloodshot Bill and the Guilloteens.

– Si la qualité d’enregistrement de leurs deux démos est pour le moins exécrable, il reste qu’on peut tout de même noter que la formation Just Married semble être constituée d’une belle bande d’iconoclastes. Pour en avoir le coeur net, rendez-vous au Bleu est noir, le 2 décembre.

The Couch Addiction (qui vient de lancer un CD-split avec Yesterday’s Ring sur Dare to Care Records) partageront la scène de L’X, le 30 novembre, avec The Gamblers, King Django, Tribute to Skanking Pickle et Second Twelve.

– Le 3 décembre, aux Foufs, on pourra voir gratuitement des performances de Dook et Haven.