Rétro 2001Bye-bye Caféïne!
Musique

Rétro 2001Bye-bye Caféïne!

Rétro 2001

Alors, toujours en vie? Je l’espère, parce que j’ai comme l’impression que 2002 sera particulièrement excitante du côté de la scène indépendante. Peut-être pourrons-nous enfin regarder vers l’avenir avec confiance, surtout après avoir passé l’année à ressasser de vieux souvenirs. Non mais c’est vrai, en fouillant dans les 12 derniers mois, une chose m’a sauté aux yeux: 2001 a été marquée d’un désir de revisiter le passé. Et je ne parle pas de la crise de nostalgie aiguë qui a frappé les baby-boomers à l’annonce de la mort de George Harrison. Je parle du passé de la scène underground, celui qui a fait en sorte qu’on en arrive aujourd’hui à pouvoir triper sur nos bands et artistes indépendants sans une once de honte. Des preuves? L’année 2000 s’est achevée par le méga-concert de lancement de la compilation Flashback (thèmes classiques d’émissions pour enfants revisités par des groupes alternatifs) et 2001 a rendu l’âme par le concert Ô mages loco (hommage aux groupes internationaux ayant inspiré nos talents locaux dans leur jeunesse). Et, entre les deux, une poignée de formations ont réédité ou réenregistré une partie de leur passé musical: Grimskunk a ressorti Fatal Illness des boules à mites; Groovy Aardvaark a revécu sa période Longueuil; Grenadine Records a lancé dans la controverse les premiers enregistrements des Dears; WD-40 a joué la carte de la vraie-fausse anthologie pour Fantastik Strapagosse; Subb a lancé The Ultimate Highstep to Hell, retraçant ses premières compositions; Guy Pharand a inclu une dizaine de pièces datant de sa période Défense d’afficher sur son nouveau disque Plasticine; un groupe de rock’n’roll yé-yé-à-go-go (Les Séquelles) a été l’une des formations québécoises dont on a le plus parlé à l’extérieur de nos frontières; Les Cowboys Fringants ont compilé leurs deux premiers enregistrements ayant précédé Motel Capri; on a pris un coup de vieux en célébrant les 18 ans des Foufounes Électriques; on a fait un flash-back d’acide en apprenant le retour des Biberons bâtis; une des compilations les plus marquantes de l’année fut sans doute Monokini, ressuscitant les classiques francophones des années 60; on a replongé dans nos souvenirs du cégep avec le best of des French B; et on a eu quelques frissons en feuilletant le livre de photographies de la scène underground Pro Memoria. En avez-vous assez? Bon, c’était ben l’fun, mais il est temps de passer aux choses sérieuses. Alors, pour la première fois en cinq ans de scène locale, j’ai fait un homme de moi et je vous offre un vrai top 10 de fin d’année, basé uniquement sur un mélange subtil d’un peu d’analyse et de beaucoup d’émotions. Que les artistes ou groupes qui ne s’y retrouvent pas ne fassent pas d’angoisse, je vous aime quand même…

1- WD-40 – Fantastik Strapagosse
2- Les Abdigradationnistes – L’Amour au fond de la gorge
3- Gwenwed – L’Amour la haine les animaux les automobiles
4- Mononc’ Serge – Mon voyage au Canada
5- Vulgar Deli – Vulgar Deli
6- La Cage de bruits – Exutoire
7- Polémil Bazar – Chair de lune
8- Mad Max Product – Squeeky Wheel
9- ?Alice! – Divagation douce
10- DJ Horg et artistes variés – Narcotik sonore 1ère dose

Vous ne vous en êtes pas rendu compte, mais j’ai dû changer d’idée au moins une douzaine de fois. Et comme diraient Les Séquelles: "Tant pis si cela vous déplaît."

Bye-bye Caféïne!
Eh oui, vous avez bien lu; l’année débute avec une chronique nécrologique inattendue, la mort du groupe Caféïne, l’une des formations rock’n’roll ayant le plus marqué la scène indépendante québécoise ces cinq dernières années! Au bout du fil, c’est un Xavier qui se disait lui-même "un peu soulagé" qui m’a expliqué les détails de la séparation: "Nicotine a décidé de lâcher le groupe et ça m’a donné le goût de lâcher prise aussi. On a fait ça autour d’une bière, en riant. C’est comme une mort naturelle! De toute façon, mon but avec Caféïne n’a jamais été de former un vrai groupe. Au début, j’étais seul à tenir les rênes et plus ça allait, plus les décisions se prenaient en gang. Après cinq ans, j’ai eu le goût de revenir à quelque chose de plus personnel. J’avais aussi perdu la drive de pousser nos vieilles tounes qui étaient bizarrement devenues des hits. D’autant plus que la vie de rock-star-mais-pas-une-cenne-dans-les-poches fait en sorte qu’on n’a pas grand-chose à perdre à laisser tomber ça. Ça fait que je retourne en solo: j’ai déjà quelques tounes d’enregistrées, mais cette fois, je vais tout contrôler de A à Z. J’ai même un projet de one man band avec des machines. Mais y a rien qui dit que des membres de Caféïne ne m’accompagneront pas sur scène éventuellement. Parce que, sérieusement, c’était un beau band." Justement, pour une dernière fois (comme dirait Gerry), vous aurez l’occasion de festoyer en compagnie de Caféïne, qui s’offre le Café Campus, le 16 janvier, pour un dernier tour de piste, en compagnie de la formation Surcharge, de Québec. Et lorsque Caféïne jouera les premiers accords d’Oh Chérie!, profitez-en; parce que, promet Xavier, vous ne la réentendrez pas de sitôt…