Retour sur: Cégeps Rock Tétanos Divorce M-83
Musique

Retour sur: Cégeps Rock Tétanos Divorce M-83

Retour sur: Cégeps Rock

Il est bien évident qu’on ne juge pas une finale de Cégeps Rock comme on jugerait celle des Francouvertes ou du Polliwog, par exemple. Premièrement, pour la plupart des groupes qui y participent, il s’agit de la première expérience du genre, et parfois ces groupes se sont formés exprès pour le concours. C’est donc dans cet état d’esprit que je me suis rendu au Club Soda samedi dernier, alors que trois formations ayant survécu aux demi-finales des jours précédents ont tenté d’impressionner le jury de cette 15e édition. Une finale, somme toute, sans grand suspense. Il semble que peu de formations se soient inscrites cette année; ça expliquerait certainement le niveau de compétition plutôt bas de cette finale toute régionale puisqu’elle mettait aux prises des groupes de Valleyfield (La Fabuleuse Claudette), de Matane (Capo IV) et de l’Outaouais (Alkazar). Personne de Montréal ni de Québec, ce qui se comprend assez facilement, sachant que les grands centres peuvent compter, contrairement aux régions, sur leur lot de concours de toutes sortes. C’est donc la formation La Fabuleuse Claudette qui est montée sur scène en premier avec son rock plutôt inégal, tantôt intense, tantôt plus groovy, mais souffrant d’une interprétation trop molle, probablement due à un manque d’expérience. Ça n’a pas empêché les quatre ou cinq tables du devant de la scène de les ovationner debout à la fin de leur prestation (merci la famille!). Puis, le sympathique trio acoustique Capo IV nous a transportés autour d’un bon vieux feu de camp, pour interpréter des compositions simples et bien circonscrites dans les limites de ses capacités. L’alternance des trois voix a aidé à varier l’interprétation mais, au bout du compte, on cherchait les consonances rock et on se disait qu’ils auraient probablement eu plus de chances à Cégeps en spectacle. Juste comme on se demandait quand la soirée allait véritablement commencer, la formation Alkazar est quasiment arrivée sur scène avec "première position" écrit dans le front! Dès les premières mesures de leur performance, c’était un cas de "no contest": Alkazar pouvait compter sur d’excellentes compositions, une exécution bien au-dessus de la moyenne, et sur un chanteur-guitariste au potentiel énorme, dont le talent et l’assurance ont certainement fait tourner quelques têtes chercheuses qui arpentaient le Club Soda. Avec une charge émotionnelle palpable et une capacité à varier l’intensité et le tempo digne des pros, Alkazar est LA belle découverte de cette 15e édition de Cégeps Rock. Le groupe s’envolera donc pour la Belgique afin de participer au Festival Verdur Rock de Namur, en plus de profiter des autres prix rattachés à la première position. Capo IV a remporté la deuxième position et La Fabuleuse Claudette a dû se contenter de la troisième place. Mais comme me le disait le grand manitou de Cégeps Rock, Michel Drainville: "Le but de l’opération, ce n’est pas de gagner et de signer un contrat de disques en sortant du Club Soda. Juste le fait de participer, de jouer dans des conditions professionnelles et de pouvoir s’auto-évaluer, c’est déjà beaucoup pour des jeunes de 17-18 ans."

Tétanos Divorce – Expression d’élégance
Parlant de Cégeps Rock, Tétanos Divorce, la formation gagnante de l’an dernier, est originaire d’Alma. Et qui dit Saguenay-Lac-Saint-Jean dit gros rock sale. TD ne fait pas exception à cette tendance musicale qui allie rock pesant, guitares bluesées, basses groovy et écriture affirmant sa québécitude. Et à entendre le chanteur-guitariste Jean-François Simard s’arracher la gorge de sa grosse voix, on ne pourrait deviner qu’il a plutôt la constitution d’un ti-cul. Sur ce mini-album de sept chansons, Tétanos Divorce a su garder intacte cette énergie scénique spontanée qui lui a permis de se démarquer un an plus tôt sur les planches du Corona. Si TD voulait maintenant se donner la peine de monter sur scène de façon plus constante, il pourrait bien finir par se tailler une place sur la scène locale…

M-83
Ce trio "électro-hybride" de Québec ne s’encombre pas de règles à suivre. Sur ce premier mini-album de cinq pièces, il juxtapose allègrement des expérimentations électro-bruitistes à du violon, de la guitare et des voix parlées ou chantées. Parfois, ça marche plutôt bien, mais à d’autres moments, la réalisation très lo-fi (volontaire ou non) empêche l’auditeur de saisir toutes les nuances de la proposition plurielle de M-83. D’un morceau à l’autre, les deux filles et le gars de M-83 explorent différents territoires (issus pour la plupart du côté plus sombre des années 80) qu’ils auront bientôt l’occasion de préciser puisque un album complet devrait bientôt sortir sous étiquette Tar Media, du Nouveau-Brunswick. M-83 assurera la première partie de la formation ?Alice!, qui sortira de sa cachette hivernale le 2 mai, au Petit Campus.

À souligner
– La prochaine soirée $ub-Vention des Foufs aura lieu le 29 avril, et sera parrainée par DJ Horg. Les graffiteurs Kermit et D-Fek seront de la partie, de même que Da Vinci aux platines. Puis, en spectacle, on pourra voir des performances de Latitude Nord et d’Arold (qui décrit lui-même ce qu’il fait comme du "Jim Corcoran qui encule Jacques Brel dans sa tombe en écoutant du Dead Kennedys"!). Ça promet…

– Le 26 avril, au Club Soda, la formation punk-rock Bald Vulture lancera un quatrième album en compagnie de Life-Styles, MAP et Restrain.

– Finalement, le groupe Trémolo lancera son deuxième album, Romantisme hermétique, accompagné d’un premier vidéoclip, le 29 avril, lors d’un 5 à 7 à la galerie d’art ARTUS (988, rue Rachel Est).

– Pour une performance acoustique d’Alex Jones, une projection de vidéo expérimentales du Docteur Placebo Sébastien Pesot et une sélection musicale d’un certain Eric Parazelli, c’est au Café Chaos, le 26 avril, dès 19h, qu’il faut se rendre. Cette soirée-bénéfice a lieu au profit du premier spectacle théâtral de la troupe Bibliobus à bottines..