Retour sur: finale Virée Chaos-Phonik
Musique

Retour sur: finale Virée Chaos-Phonik

Il y a quelque chose d’extrêmement sympathique avec le concours La Virée Chaos-Phonik. Une simplicité et une authenticité qui font du bien à voir et à peine un soupçon de fébrilité qui nous rappelle qu’on est en situation de compétition. Samedi dernier, donc, le concours en arrivait à son point culminant alors que s’affrontaient en finale les formations Naam, Les Appendices atrophiés et Disjonction. Pour imager la chose géographiquement, disons que si le concours s’était déroulé sur le boulevard Saint-Laurent, la formation post-rock instrumentale Naam aurait probablement gagné; si, par contre, la Virée avait eu lieu sur Sainte-Catherine (à L’X, par exemple), les frasques des Appendices atrophiés auraient sûrement provoqué l’hystérie; mais comme on était au Café Chaos, c’est plutôt le grindcore accessible de Disjonction qui a fait l’unanimité parmi le jury de La Virée. Là-dessus, rien à redire. Disjonction, avec sa chanteuse impressionnante de puissance vocale, a sans aucun doute donné le show le plus pertinent tout en n’affichant pas cette attitude lugubre qu’adoptent trop de groupes du genre et qui peut parfois rebuter les non-initiés. Le tout avec un réel désir de créer un contact avec le public. Exactement ce qui manquait à Naam, pourtant irréprochable dans l’exécution musicale de ses compositions aux ambiances cinématographiques et aux montées et descentes efficaces et particulièrement intenses. De l’architecture sonore de qualité mais livrée de façon peut-être un peu trop austère pour vraiment exciter dans un contexte de compétition. Quant aux Appendices atrophiés, même si je peux fortement apprécier le cabotinage, voire la débilité extrême, lorsqu’elle est étalée en spectacle, je dois dire que la leur m’a laissé de glace. Trop de niaiseries et pas assez de musique, sans parler d’une attitude qui aurait fait passer Les Marmottes aplaties pour des intellectuels… Bref, une finale éclatée et sans prétention; à l’image du Café Chaos et de ses habitués!

Eden 106
Je vous avais déjà parlé de la formation Eden 106, projet de Guy Pelletier (ex-Quartier des papillons souterrains et récipiendaire d’un Jutra pour la musique d’Un crabe dans la tête), lors de son passage à l’événement Espaces Émergents. Depuis, les choses avancent lentement mais sûrement, et il ne faut surtout pas s’attendre à avoir un disque à mettre dans son lecteur CD dans un avenir rapproché. C’est qu’Eden 106 est avant tout un projet de scène où le moment présent est privilégié et où le spectateur participe à l’élaboration des paysages imaginaires que font naître la poésie et les ambiances électroacoustiques évocatrices du groupe, mêlant la voix de la chanteuse Manu à des instruments aussi hétéroclites que l’orgue de Barbarie électronique, la contrebasse, la harpe chromatique, les percussions et le montage sonore et visuel en temps réel. En fait, s’il n’y a pas de CD audio de prévu, selon Pelletier, le support DVD pourrait être envisagé à plus ou moins long terme: "Ce serait plus intéressant pour nous puisqu’on évolue dans le milieu du cinéma; on a donc beaucoup de ressources pour ce genre de projet. Sinon, en show, tu peux faire vivre des choses aux gens qui vont constituer une émotion unique. Mais Eden 106 est loin d’être un travail en dilettante seulement pour s’amuser. Le projet a toute sa raison d’être et on est en train de se trouver tranquillement. Quand on a une proposition musicale qui n’est ni pop ni techno pure ni actuelle mais plutôt entre les trois, on se retrouve dans les herbes longues et ça prend pas mal de temps pour défricher le terrain." Pour voir, entendre et imaginer la musique en mouvement d’Eden 106, rendez-vous à L’Alizé, le 23 mai.

C’est un deal!
Une pluie printanière de bonnes nouvelles s’abat sur la scène locale cette semaine! J’ai obtenu la confirmation de trois signatures de contrats de disques et/ou licences qui permettront aux groupes concernés de passer en troisième vitesse dans leurs carrières musicales respectives. D’abord Gwenwed, qui a passablement attiré l’attention depuis le lancement de l’album L’Amour la haine les animaux les automobiles, verra ce disque être relancé par la compagnie Musicomptoir, dont le boss Raymond Paquin (ex-gérant des Colocs) leur a également fait signer un contrat pour leur prochain disque dont la sortie est prévue fin 2003. Gwenwed conserve une certaine indépendance pour ce qui est de la gérance et de la production de spectacles par le biais de sa compagnie Proxenett, mais sera maintenant distribué par Dep plutôt que par Local, ce qui signifie une présence dans tous les magasins de disques de la province. Le groupe sera d’ailleurs en spectacle le 23 mai, au Cabaret, en compagnie des Breastfeeders.

La formation The Snitches a aussi de quoi célébrer puisque sa patience a été récompensée par un contrat de licence avec rien de moins que la multinationale Universal! Le chanteur Mike Webber m’expliquait que sa compagnie Write Off Records gardait le contrôle de la production de disques et de vidéoclips et que la machine Universal ferait le reste. L’album Star Witness sera lancé le 5 juin au Cabaret, et le lendemain au Rivoli, à Toronto. Le CD sera également distribué aux États-Unis, en Europe et au Japon par la compagnie Oh! Tonito.

Finalement, la dizaine de musiciens de La Chango Family sont à terminer l’enregistrement d’un premier album officiel, produit sous l’égide de la très respectable compagnie Audiogram, qui le sortira à l’automne, précédé d’un premier extrait au début de l’été. On ne peut que se réjouir pour La Chango qui pourra finalement compter sur un entourage solide pour continuer sa mission musicale festive. D’ici là, on pourra les voir au Café Campus, le 22 mai, lors d’une soirée-bénéfice au profit du CMAQ (Centre des médias alternatifs du Québec), en compagnie des Abdigradationnistes, Polémil Bazar, One Ton et Les Saltimbandes, soirée animée par François Gourd. Ça pousse, ça pousse!

Fessetival: $ub-Vention finale
Au terme de 12 semaines de ce concours singulier mêlant formations musicales, D.J., M.C. et artistes visuels, on célébrera le 19e anniversaire des Foufs par une orgie de performances, le 19 mai, dès 14 h, qui permettra de couronner les ultimes gagnants. Les spectateurs pourront faire des dons en argent en guise de vote pour leur groupe préféré parmi les Dobacaracol, Kaleidoscopik, Metrik, Level 68, Hands of Death, Flood, Universouls, Tears From The Sky, Arold, Slain, Sculture du son, Boulimik Foodfight et Galaxie 500, ainsi qu’une vingtaine de D.J. et d’artistes visuels qui s’exécuteront toute la journée sur les deux étages des Foufs. Entrée gratuite, $ubvention volontaire…