Retour sur: Le Nombre / Cowboys fringants
Musique

Retour sur: Le Nombre / Cowboys fringants

Ce mardi-là, c’était la célébration officielle du septième anniversaire du Café Chaos. Vers les 18h30, AcoustiQ33. (version acoustique et sans costumes d’ArseniQ33.) terminait un set survolté malgré l’absence de distorsion. C’est fou ce que ce groupe-là est capable de versatilité. Et c’est dans un délire tout ce qu’il y a de plus "chaotique" que les membres d’ArseniQ33 ont terminé leur prestation par une parodie pissante de hip-hop. À ce moment précis, avec l’ambiance particulièrement sympathique qui régnait sur la terrasse colorée, on aurait souhaité ne pas penser à l’inévitable; pour cause de bail non renouvelé par le propriétaire, le Café Chaos devra bel et bien fermer ses portes d’ici la fin de l’année. Souhaitons ardemment que les responsables sauront trouver un autre endroit avec autant d’âme… Plus tard, Les Macchabées réchauffaient la salle avant la performance attendue de la formation Le Nombre. Une bonne introduction à l’univers rock’n’roll mais trop campé dans des sonorités rétro pour vraiment m’accrocher. Je sais, il y a un public sur qui le calque des musiques d’antan agit comme un puissant stimulant, mais à ce compte-là, je préfère de loin la proposition du Nombre, ce super-groupe constitué d’ex-membres des Secrétaires volantes, de Démolition et de Caféïne. Au moins, l’énergie brute (mais efficacement canalisée) nous rappelle que le rock’n’roll peut encore être un véhicule de choix pour accompagner notre époque pourtant saturée de hautes technologies. Ce soir-là, les gars du Nombre, le chanteur Ludwig Wax en tête, semblaient aussi décontractés qu’on peut l’être lorsqu’on vient de jouer dans des circonstances difficiles (comme dans un Club Soda quasi vide) ou impressionnantes (comme en extérieur aux Francos) et qu’on se retrouve dans un bar où la proximité avec le public fait tomber les masques et réchauffe les esprits. Bref, un show explosif, avec une petite surprise en prime (un court flash-back des Secrétaires volantes!) qui nous rappelait que "smaller is better", ou quelque chose du genre…

Tout le contraire du méga-party auquel nous avaient conviés nos Cowboys fringants nationaux, dimanche, au stade Jarry. Comme mon collègue Tittley vous en parle dans sa chronique, je passerai rapidement sur le sujet. Mais disons qu’il y a des soirs où le journaliste musical est particulièrement fier de faire ce travail. Lorsqu’on accompagne un groupe depuis ses débuts au Jailhouse devant 15 personnes jusque dans un stade de 8000 fans en délire, on se dit qu’on fait un très beau métier. Et c’est pour des moments comme ceux-là qu’on le fait…

Théâtre Plaza: la renaissance
Il y a, dans la Plaza Saint-Hubert, une vieille salle dont la construction date des années 20 et qu’une poignée de courageux entrepreneurs s’affaire à faire revivre. En fait, le Théâtre Plaza (situé au 6505, rue Saint-Hubert) a déjà accueilli quelques événements depuis sa reprise en main par les musiciens Renaud Gauthier (Franco American) et Claudio Bustamante (Connection Sun Kiss) qui ont signé un bail de 10 ans avec les propriétaires de l’endroit qu’on pourrait décrire comme un mini-Rialto avec ses 400 places et son décor d’époque. Avec la renaissance de la Plaza Saint-Hubert, on peut déjà supposer que le Théâtre Plaza pourrait jouer un rôle culturel de premier plan pour ce quartier en plein rajeunissement. Surtout que le mandat premier des nouveaux gestionnaires est de faire une place à la relève artistique québécoise, à travers différents médiums tels que les spectacles de musique, de danse, de théâtre, des projections de courts et longs métrages, des spectacles pour enfants, des lancements, colloques ou conférences de presse. Cependant, plusieurs travaux seront nécessaires à la réouverture officielle du Théâtre Plaza (qu’on prévoit d’ici deux à trois mois), mais le service des incendies a tout de même délivré une permission spéciale à la tenue d’une semaine d’activités-bénéfice dont les fonds serviront à financer les travaux. Au menu de cet apéritif culturel, des performances de toutes sortes qui nous donneront un aperçu de la polyvalence des installations: le vendredi 6 septembre, projection vidéo de Kino; le 7 septembre, soirée techno avec le Vibesensor Sub System (soirée Techno); le 8, soirée Kino International; le 9 septembre, du rock avec Franco American, Breastfeeders, Frank Fuller et J-F and The Junkward Dogs; le 10 septembre, la première du film À fond la casse!, mettant en vedette Donald Pilon et Bruno Blanchet; le 11 septembre, le bien nommé Peace Party (soirée de musique trance); le 12 septembre, encore de la musique électronique avec Back&Forth; le vendredi 13 septembre, Angelo Cadet de MusiquePlus prend le contrôle de la place avec ses invités-surprise; et, finalement, le 14 septembre, une soirée de musique chaleureuse avec Sun Kiss, La Fanfare Pourpour et Renann. La Plaza Saint-Hubert, nouvelle Mecque de la relève artistique montréalaise? Pourquoi pas…

à souligner
– Vous n’avez toujours pas entendu 100 requins pour un cachalot, l’excellent nouvel album de Karmad’aï? Remédiez immédiatement à ce faux pas, puisque la prometteuse formation sera à L’Alizé, le 7 septembre, en compagnie de Perséphone.

Anomalies, formation dirigée par Luc Leclerc (qu’on connaît sous son nom de bédéiste Mr. Swizz), lancera un album particulièrement éclaté intitulé Les plusses belles mélodies d’Anomalies, le 6 septembre, à L’X, en compagnie des Mickey Mutts et Von Bismark 007.

– Le 3 août dernier, en Abitibi, Beuark, chanteur du groupe Chaos Drunk Punx, ainsi que deux de ses amis (Vedgos & Liam) sont morts lors d’un accident de la route dans le parc de la Vérendrye. Ils se rendaient à Amos afin d’y donner un spectacle… Le 11 septembre, à L’X, ses collègues de la formation et ses proches ont organisé un show en leur mémoire. Dès 14h30 se succéderont les formations Ripcordz, Ab Irato (avec les membres de Chaos Drunk Punx), John the Victim & O, Inepsy, The Nags, Discords, Holy Shit, The Scars, Liber-Hate Nation, Disgruntled, The Uncivilized et Phlegm.y