Sick & Twisted Extravaganza
Musique

Sick & Twisted Extravaganza

Il y a un an, presque jour pour jour, avait lieu au Club Soda un happening mode et musique punk hardcore des plus explosifs. Certainement l’un des plus beaux partys de 2001 sur la scène locale. Les artisans de cette soirée, les disques Sick & Twisted, remettent ça le 14 septembre, toujours au Club Soda, avec une appellation (in)contrôlée qui décrit assez bien l’ambiance qu’on tentera d’installer ce soir-là: le Sick & Twisted Extravaganza! En quatre années d’existence, S&T a lancé trois compilations, une bande sonore pour le film S.P.I.T., en plus de quelques parutions de la part de groupes comme The Generatorz, Locos et Beauty Dropout, qui sont associés plus étroitement à S&T. "Honnêtement, on ne croyait pas que ça irait aussi vite, avoue Ugo Cloutier qui voit à la destinée de l’OSBL en compagnie de Martin Labrecque. La demande, autant du côté des bands que des acheteurs de cette musique-là, a été beaucoup plus importante qu’on l’avait prévu. Notre but au départ, c’était surtout de sortir des compilations à 5 $ pour devenir une référence punk-hardcore plus proche de la rue et des jeunes. Mais malgré nos moyens financiers limités, on n’a jamais reculé devant un projet qui nous stimulait. Il faut dire que les bands avec lesquels on travaille sont très débrouillards et s’impliquent énormément. Sans cette forme d’association on n’y arriverait pas."

Et sans une crédibilité à toute épreuve, pourrais-je ajouter, Sick & Twisted ne pourrait jouir d’une aussi bonne réputation dans un milieu qui ne leur pardonnerait pas la moindre erreur de jugement. On semble ouvrir son portefeuille de façon beaucoup plus réfléchie qu’on pourrait le croire au premier abord: "C’est surprenant jusqu’à quel point les jeunes punks ont aussi un certain pouvoir d’achat. C’est une question de priorité; ils ne sont pas des consommateurs standards, ils s’arrangent pour payer leur loyer et la bouffe, mais avec l’argent qui leur reste, ils ne vont pas la dépenser chez HMV… Ils vont plutôt se faire faire des tattoos, s’acheter des disques via les points de vente alternatifs et assistent aux shows qui les intéressent. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais quand ils en ont, la musique vient en premier lieu, et ce sont des acheteurs très avertis. Pour les convaincre, il faut qu’ils sentent qu’on est là pour eux et pour le bien des bands. L’intégrité est une valeur très importante et dès qu’ils ont l’impression qu’il y a de la prostitution commerciale, ils peuvent décrocher très rapidement. C’est un milieu où on ne peut pas tricher…"

L’affiche du Sick & Twisted Extravaganza, elle, ne trompe pas: Deadly Pale, Vulgar Deli, The Generatorz, Cynical Czardas, Locos, Beauty Dropout et Suck la marde! On peut déjà prévoir une soirée "malade et tordue", avec beaucoup de décibels, d’énergie et de sueur…

Autoprod 101
"Si vous obtenez une entrevue, n’en dites pas trop. Souvent le journaliste tricote des thèmes dans sa tête en fonction des sujets de l’heure et il veut vous y rattacher. Gardez vos distances: trop parler n’est pas souhaitable. Contentez-vous d’être courtois et de répondre avec intelligence. Évitez les clichés, les évidences et les détails sans intérêt (comme la marque de votre ampli…). Mettez de l’avant vos traits originaux." Voilà le genre de conseils fort judicieux (mais un brin paranos tout de même…) que l’on retrouve dans Autoprod 101, le guide d’autoproduction de l’enregistrement sonore, édité par la SOPREF et écrit par Sabine Assuied, Ivan Bielinski et Jean-Robert Bisaillon. Un guide de plus de 200 pages qui décortique en détail et dans l’ordre chronologique les différentes étapes de l’autoproduction comme le financement, les contrats, la fabrication, la mise en marché, la distribution, la promotion et, bien entendu, la production de la bande maîtresse et la protection des droits d’auteur. Le tout sur un ton qui est loin d’être didactique, ce qui en rend la lecture d’autant plus sympathique que le sujet aurait pu être traité de manière beaucoup plus aride. Bref, un ABC de tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans l’aventure de l’autoproduction musicale. Ce guide est en vente à la SOPREF (2003, rue Saint-Hubert, local 3) au coût de 15 $ pour les membres et de 20 $ pour les non-membres. De plus, pour ceux et celles qui voudraient aller plus loin, le dernier dimanche de chaque mois (en commençant par le 29 septembre), l’un des intervenants de la SOPREF donnera un atelier sur les différentes étapes dans l’autoproduction d’un album. L’inscription coûte 20 $ et comprend le guide Autoprod 101. L’inscription est gratuite pour les membres ayant déjà acheté le guide. Si vous avez envie de faire un pied de nez à l’industrie musicale établie, voilà votre nouveau livre de chevet!

Mégalomédia
La convergence et autres fusions de forces vives ne sont pas exclusivement le lot des méga-corporations. Dans l’underground aussi on sent le besoin de se rassembler. Le dernier "joint-venture" en date sera officialisé le 15 septembre, dès 19 h, à la Sala Rossa, alors que l’événement Symbioz soulignera la fondation des Productions Mégalomédia, "un collectif à but non lucratif de jeunes producteurs indépendants qui ont décidé de s’unir afin de mettre en commun leurs ressources et ainsi accroître l’étendue de leurs activités", comme ils se présentent eux-mêmes. Qu’ils soient issues du monde musical (compilation Varia), du Web (L’Édition métallique, MtlJack), du fanzine (Rien à déclarer) ou de la vidéo (GlitchFest, Festival du court métrage amateur), les différentes branches de Mégalomédia uniront leurs forces et leurs espoirs dans la production d’événements rassembleurs dont le premier mettra en vedette les formations Karlof Orchestra, Parkside Jones, Tectonic Plates, Black Market et Die Machine Dies; des projections et scratch vidéos, ainsi que plusieurs stands présentant une panoplie de projets indépendants. En fait, la soirée Symbioz s’est auto-baptisée "le nouveau salon de la production culturelle indépendante", rien de moins! Pour plus d’information: www.megalomedia.ca.

à souligner
– Le Kola Note célèbre son troisième anniversaire le 13 septembre, en compagnie de Mononc’ Serge et Les Abdigradationnistes.

– La formation de Sept-Îles et lauréat du concours Polliwog Gou-H lance son album Caplan qui roule n’amasse pas moules, le 16 septembre, au Café Campus, avec Les Martiens en première partie.

– La formation acoustique Mort-de-rire présentera la dernière édition de son spectacle Ben & Fils, le 14 septembre, au Petit Campus.