FoodXtour: célébration finale
Musique

FoodXtour: célébration finale

Mélanger les artistes et publics hardcore et hip-hop?! Avouez que cette idée est pour le moins courageuse… C’est pourtant le défi que s’étaient donné les organisateurs du FoodXtour en visitant le Québec, en septembre dernier, en compagnie des formations hardcore Overbass et WD-40 et des chanteurs hip-hop Yvon Krevé et 01Étranjj. Ainsi, les amateurs de ces deux styles musicaux (qu’on croyait beaucoup plus sectaires) se sont côtoyés et ont probablement appris à s’apprécier (sinon à se comprendre) davantage à Saint-Hyacinthe, Sept-Îles, Chicoutimi, Val-d’or, Plessisville et Rivière-du-Loup. L’expérience semble avoir été concluante (et aucun bain de sang n’a été déploré…), alors on aura droit ici aussi à l’ultime rendez-vous des opposés, le 16 octobre, sur les trois étages des Foufs, avec tous les artistes mentionnés, plus Red Inc. (nouveau trio de hardcore féminin), des démonstrations intérieures de skate et de BMX, et même de la vraie (fausse) lutte avec Carl XL Leduc! Shantal Arroyo fait le bilan de cette tournée inusitée: "On n’a pas eu de bagarres durant la tournée, c’est déjà ça… Et ce qui a été intéressant pour tous les artistes participants, c’est de pouvoir enfin mieux comprendre le trip des autres. J’ai eu de bonnes conversations avec Yvon Krevé, par exemple, sur les différences entre les valeurs hardcore et hip-hop. Bon, c’est sûr qu’entre WD-40 et les rappers, c’était pas l’amour fou, mais on a quand même eu du fun au boutte! Pis au niveau des publics hip-hop et hardcore, je pense qu’il y en a qui ont été assez surpris de s’intéresser à ce point à un genre qu’ils n’auraient jamais cru pouvoir apprécier. Je crois que tout le monde en est ressorti gagnant." Alors, à quand une tournée death métal/musique folklorique? Ou un rave techno/musique de chambre? Ben quoi, on peut toujours rêver…

Geoulah
Y a pas à dire, c’est souvent lorsqu’on perd quelque chose ou quelqu’un que l’on se rend compte de la chance qu’on avait… C’est exactement cette impression que j’ai eue en assistant aux deux concerts de la formation reggae Geoulah, autant en février dernier, à L’Alizé, que sur une scène extérieure du plus récent Festival de Jazz. C’est que le chanteur Maimon et sa gang ont quitté Montréal en 1996 pour tenter leur chance en Californie. Après un changement de personnel (quelques membres sont rentrés au bercail), Maimon a continué sa mission de métissage musical avec des musiciens d’origine jamaïcaine, américaine et caraïbe sous le nom de Mongoose (qui a d’ailleurs commis un mini-album en 2000), et le groupe s’est bâti une réputation fort enviable en donnant en moyenne trois concerts par semaine un peu partout aux États-Unis. Le 17 octobre prochain, Maimon retrouvera ses anciens compères de Geoulah pour la troisième fois en un an, pour nous présenter un reggae plus world qu’auparavant, dans lequel ses origines juives-marocaines refont surface. "Quand j’habitais à Montréal, me raconte Maimon joint à Los Angeles, je faisais tout ce que je pouvais pour reproduire ce que j’entendais sur les disques et dans les spectacles reggae auxquels j’assistais. Je voulais être comme eux! C’était mon école et une fois que je m’y suis senti à l’aise, j’ai commencé à y ajouter mes ingrédients propres qui ont rendu mon trip plus world, plus ouvert sur le monde que la tradition jamaïcaine pure et dure. Et cette évolution est telle qu’elle n’est toujours pas terminée; je continue à vouloir métisser les langues et les influences musicales. L’exil m’a en quelque sorte obligé à exposer davantage mes racines afin de mieux les préserver. Ça m’a permis de développer une signature plus singulière."

Que ce soit avec Mongoose ou en solo (il a déjà quelques pièces d’enregistrées pour un album sous son propre nom), Maimon continue de faire croître sa carrière américaine. Mais il a tellement été stimulé par les retrouvailles de ses récents passages au Québec qu’il se met à rêver d’un possible nouveau disque en terre québécoise avec Geoulah: "J’ai été impressionné par l’émancipation musicale qui a lieu à Montréal depuis quelques années. Il y a de plus en plus de musiciens de classe mondiale qui s’y installent parce que la ville fait maintenant partie du circuit world, même davantage que les États-Unis! Ici, ils protègent tellement leur marché que tu leur présentes un Manu Chao, un Khaled ou un Baaba Maal et ils s’en foutent presque! C’est ce qui me fait dire que revenir à Montréal avec un nouveau disque de Geoulah, en ce moment, on pourrait imaginer un potentiel de succès beaucoup plus substantiel qu’avant mon départ pour Los Angeles. Moi, je construis des rampes de lancement ici et là, et celui qui va décoller le premier, je vais le suivre…" Êtes-vous prêts pour le lancement? Le 17 octobre, au Cabaret, avec Dobacaracol en première partie.

Wetfish déçu / Sébastien Croteau au Cabaret Matamort
Non seulement l’originale formation Wetfish en est à ses derniers soubresauts, mais ce qui s’annonçait comme un chant du cygne des plus exotiques (ils devaient se rendre au Festival Arsonia de Séville en Espagne) s’est transformé en catastrophe financière! C’est qu’à peine 20 heures avant l’événement, on leur a annoncé que, faute de commanditaires, leur performance était annulée. Le problème, c’est que Sandro Forte était déjà parti (il a appris la nouvelle sur place…) et qu’ils ne pourront récupérer qu’une partie des quelque 11 000 $ que leur coûtait ce voyage! Inutile de vous dire que Wetfish songe sérieusement à poursuivre le Festival…

Pour Sébastien Croteau, qui devait accompagner le groupe dans cette aventure, le concert raté s’est transformé en vacances bien méritées à la suite des efforts titanesques qu’il a déployés dans le dossier encore chaud qui l’oppose à la Guilde des musiciens concernant le statut des petites salles de spectacles. Il sera donc en pleine forme pour participer au prochain Cabaret Matamort d’Alex Jones, le 11 octobre, à L’Alizé, où il sera l’invité d’honneur en plus d’y célébrer son anniversaire! Y défileront également: Le Karlof Orchestra, Redcore, Les Globe-Glotters, Deadly Pale, La Cage de bruits, Monsieur Carmagnole (Carl, ex-Délirium Circus), J’tam, Didjerijames et Ovni (de Wetfish).

à souligner
– La formation de Québec Polémil Bazar (qui s’apprête à enregistrer un deuxième album) se joindra à Dobacaracol pour une soirée qui promet d’être festive, le 11 octobre, à la Sala Rossa.

– Le projet rock-latino Colectivo enflammera les planches du Swimming, le 10 octobre.

– La formation trip-hop Messaïk sera au Va-et-Vient (3706, rue Notre-Dame Ouest) le 13 octobre.

– Deux lancements à surveiller le 12 octobre: l’album de Plywood 3/4 (projet parallèle de Dany Placard) sera lancé à la taverne Chez Baptiste; et la sombre formation De la Caucase nous présente son premier album, intitulé Tes lèvres sucrées, au Café Chaos.