Retour sur Les Francouvertes
Musique

Retour sur Les Francouvertes

C’est dans la première giboulée de la saison qu’a débuté la huitième édition des Francouvertes, lundi dernier, au Zest. La petite cérémonie d’ouverture nous a permis, entre autres, d’entendre quelques tounes du sympathique porte-parole Fred Fortin et d’apprendre que, finalement, à cause de retards dans les rénovations du futur Zest, un peu plus à l’ouest, sur Ontario, les demi-finales (20, 27 janvier et 3 février) et finales (10 février) auront toutes lieu au bon vieux 2100 Bennett; ensuite, les "vraies affaires" ont pu enfin commencer sous le coup de 20 h. C’est la formation Muse et hommes qui a donné le coup d’envoi de manière plutôt discrète. C’est que la proposition acoustique du groupe de la chanteuse Nance a mis du temps avant de réellement démarrer, et tout au long de la prestation, on avait la curieuse impression que l’amalgame musique-texte se faisait laborieusement. Trop écrit? Musique pas assez en avant? Rien de particulièrement désagréable mais rien pour conserver un souvenir durable non plus… Par la suite, on a atterri sur une tout autre planète! Celle des robots de Plastic Lite, de Beauport (?!). Une bande d’allumés donnant dans un rock énergique traversé de rayons hip-hop, électro, progressif et pop, qui avait imaginé toute une mise en scène faisant une place centrale à un véritable robot métallique et parlant qui s’est occupé des présentations tout en s’intégrant parfaitement bien aux pièces. Une prouesse technique et hautement divertissante qui fut, à mon avis, la surprise de la soirée. Puis, en remplacement de la formation Germinal (absente, n’ayant pu remplacer leur batteur malade), Le Kitchose Band est venu terminer la soirée avec leurs chansons un peu trop propres à mon goût, puisant ses influences entre 1900 et 1960 (pour des jeunes, faut l’faire…) mais exécutant le tout avec une dextérité sans tache. Leurs fans étaient au rendez-vous puisque Le Kitchose Band a remporté la première position du palmarès préliminaire, Plastic Lite se contentant de la deuxième et Muse et hommes de la troisième. La semaine prochaine: le "rock actuel expérimental de Ouch!, la fusion de Nitram et les Sept Grammes et "rock-folk-funk-progressif" de G.O.D.

Naked n’ Happy: résurrection!
Les 8 et 9 décembre 2000, près de 1000 personnes s’étaient précipitées à L’X pour assister à ce qui devait être les derniers shows de la formation ska-core Naked n’ Happy. Un disque a même été tiré de ces soirées hautement énergiques. Deux ans plus tard, ces mêmes fans (et sûrement davantage) pourront revivre leur petit moment de nostalgie en témoignant de la résurrection momentanée du groupe qui, pour souligner la réédition de son album We Strongly Failed (qui passe de l’étiquette Stomp à celle de Dare to Care), donnera trois spectacles, les 7, 8 et 9 novembre, à L’X, en compagnie des formations Suck la marde, The Couch Addiction, Young and Lost et Supress. Et déjà, les spectacles des 8 et 9 sont complets! C’est que l’engouement pour le groupe n’a pas cessé depuis sa séparation, comme me l’expliquait Eli Bissonnette, trompettiste de Naked et copropriétaire de Dare to Care Records: "En m’occupant des tables de marchandises et en recevant les courriels pour le label, il y a plein de monde qui me demandait quand le groupe allait refaire un show ensemble. Il a dû en avoir des centaines en deux ans! Il faut dire que le groupe s’est séparé alors qu’il était pas mal à son apogée… à la James Dean!"

En fait, il semble que Dare to Care soit dans une période de recyclage car pas moins de quatre rééditions ont été remises sur les tablettes des magasins en un mois: celle de Naked n’ Happy, l’album éponyme de Rollerstarter, la version vinyle de The Machine Gets Under Way des Sainte Catherines, et le mini-album de la formation de Québec Fifth Hour Hero. "C’est des disques qui nous tenaient bien gros à coeur et ça nous fait super plaisir de savoir qu’ils seront toujours en vente", explique Eli. Mais au printemps prochain, DTC compte frapper fort avec le premier album de Suck la marde et un CD-split de The Sainte Catherines et The Honor System de Chicago. En attendant, bon flash-back!

Off Coup de coeur
Un festival n’est pas un festival s’il n’a pas son volet Off. C’est fou quand même de réaliser que ce qui servait à l’origine à démontrer son mécontentement de ne pas faire partie d’une programmation officielle (rappelez-vous le volet Off du Festival de Jazz) est maintenant devenu un moyen pour les organisateurs de festivals de contenter tout le monde… Mais ce n’est certainement pas le public qui va se plaindre de ce surplus d’offres. Et cette année, même l’événement Coup de coeur francophone s’y met en s’associant au bar L’Escogriffe pour présenter une série de spectacles "off" en fin de soirée, sous le poétique nom d’"Au coeur de la nuit". La programmation de cette série promet de l’éclectisme et de la découverte à la pelle! Ça débute le 8 novembre avec Les Breastfeeders (qui n’en finissent plus de ne pas finir leur premier album…) et plusieurs invités-surprises; le 9, la formation déjantée Tremblay 73 sera précédée des "chansons sales" de Jimmy Hunt; le 10, les encore plus déjantés Les Goules (groupe de Québec alliant de façon étonnante pesanteur, surréalisme poétique et absurdité) suivront le blues de Nicolas Landré; le 11, folk et pop seront au rendez-vous avec des performances de Mathieu Mathieu et Sicard; le rock des ex-Tchigaboux CQFD se joindra à celui de Mathieu D’aoust le mardi 12; alors que le 13, l’ambiance sera propice à la danse avec le house jazzy de Happy House. Suite de la programmation la semaine prochaine…

à souligner
– Les amateurs d’expérience électronique live et de rythmes tribaux ne voudront certainement pas rater les performance de Messaïk de Montréal et des Français Bumcello et Kaophonic Tribu, dans le cadre de Coup de coeur francophone, le 13 novembre, au Club Soda.
– La prometteuse M.C. Skat (qui avait commis un intéressant démo en 2000) présentera son nouveau spectacle au Swimming, le 10 novembre, en compagnie du Mellow Mood Band.
– Le lancement de la deuxième édition du concours musical Son 9 se déroulera au Café Campus, le 11 novembre. Des performances de Sculture du son (gagnant de la première édition), Ghislain Poirier et Armand Vaillancourt, ainsi que d’autres invités spéciaux viendront ponctuer l’événement débutant à 18 h.
– Le 9 novembre, à la Maison de la culture du Plateau, la série Voix de femmes donnera carte blanche à Danielle Richard de La Cage de bruits, pour une soirée sous le signe des chants bulgares, de la musique indienne, du jazz et de l’improvisation. Entrée gratuite avec laissez-passer.