Fini, les cocktails exotiques, le soleil, la mer; fini, l’aventure, la zénithude et les heures à regarder mon ange se faire bronzer… Du Mexique à Montréal, il y a une cinquantaine de degrés de différence (et une mentalité aux antipodes) mais aussi quelques similitudes lorsqu’on prend le temps d’observer l’environnement musical (parce que je ne pouvais quand même pas m’empêcher de tendre l’oreille…). Les programmations musicales des radios et chaînes de clips mexicaines sont, bien entendu, constituées en majorité de produits traditionnels du pays, mais largement parsemées du même genre de ballades sirupeuses qui polluent nos ondes nord-américaines. Et la folie Star Académie (rebaptisée là-bas La Academia) prend les mêmes proportions affolantes qu’en France et bientôt au Québec. J’ai tout de même réussi à dénicher quelques disques de formations mexicaines étonnantes: le rock-rap délire de Genitallica (sans blague!), les exercices de style pop-rock modernes de Café Tacuba (particulièrement audacieux) et le mélange des racines latines et urbaines de Bermudas (dans la lignée Manu Chao). En effectuant une petite recherche rapide sur Google, vous pourrez facilement satisfaire votre curiosité. Tout cela pour vous dire que "la musica es cultura" (comme l’a écrit Bermudas derrière son album) et qu’au-delà de notre petit monde culturel et médiatique québécois, il existe des myriades de plaisirs sonores insoupçonnés qu’on aimerait bien voir se "mondialiser", bien avant l’économie et la guerre au terrorisme…
Bon, fini, les vacances; qu’est-ce qui se passe de bon sur la scène locale?
Retour: Lederhosen Lucil, à la Sala Rossa
Question d’effectuer un retour de vacances en douceur, dans l’oisiveté et la légèreté, quoi de mieux qu’un concert de Lederhosen Lucil, qui donnait un de ses fameux happenings à la Sala Rossa, samedi dernier, en compagnie des Fembots et de Parka3. Après une première partie de spectacle seule derrière son légendaire clavier Yamaha, et épicée de dialogues improvisés avec une foule participative et réceptive au délire du personnage, on a eu droit à quelques numéros de cabaret disjonctés avec des personnificateurs brésiliens faisant du lip-synch (!) avant que Krista Muir (celle qui se cache derrière Lucil) nous présente son nouveau projet, Krystal Skaul. Il s’agit en fait d’un trio hard rock très années 80, avec perruques de poilus, batteur, guitariste (Lorraine Muller des Kingpins maniant le solo avec dextérité) et Krista tenant la basse. Un grand moment de dérision!
On a d’ailleurs pu observer durant cette soirée que Krista tente un rapprochement avec son public francophone en chantant davantage de chansons en français. Impression confirmée à l’écoute du maxi en édition (très) limitée à 50 copies (Music to Climb Stairs By) qu’elle lançait ce soir-là, et qui inclut trois chansons en français. Et pour ses premiers pas dans la langue de Tremblay, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle commence par la base: une pièce intitulée La Vocabulaire (sic), une reprise de la chanson-thème de Passe-Partout (Passe pan tout!) et une autre de Gens du pays! Y’a pas de doute, cette Lederhosen Lucil sait se rendre attachante. Et avec une carrière canadienne en ascension et une première tournée européenne en préparation, on ne peut que lui souhaiter d’élargir son cercle de fans.
Francouvertes: semi-finales, semaine 2
Le grand moment approche pour Les Francouvertes. Il ne reste plus qu’une semaine de semi-finales avant le dévoilement des trois finalistes; et lundi dernier, surprise, le palmarès a été chambardé par deux des trois auteurs-compositeurs-interprètes de la soirée. Ainsi, Steve Normandin (qui était en 8e position lors du palmarès préliminaire) s’est emparé de la 3e position, et Ian Fournier (qui était en 5e position) s’est retrouvé en 2e! Luc Sasseville n’a pas eu la même chance, lui qui avait tout de même conquis la 3e position du palmarès préliminaire. Bref, rien n’est joué, et la semaine prochaine (le 3 février, au Zest), les formations Les Breastfeeders, Les Goules et Kitchose Band auront dans leur ligne de mire le groupe Syncope, toujours numéro 1 de ce palmarès partiel. Arrivez tôt, y va y avoir du monde à messe…
À souligner
– Après les auditions de la semaine dernière, les organisateurs du Festival Hip Hop 4Ever ont sélectionné les 24 meilleurs candidats parmi la centaine d’inscrits qui performeront devant jury sur la scène du Club Soda, les 31 janvier et 1er février, dans les catégories rap, r’n’b, breakdance, danse hip-hop et D.J. L’enjeu? Se rendre à la grande finale de la quatrième édition du Festival, qui aura lieu les 5, 6, 7 et 8 mars prochains. Et avec des invités spéciaux comme le Français Busta Flex et le Montréalais Chaplin, y aura de quoi mettre de l’ambiance.
– L’étiquette de disques Stomp a une semaine chargée: le 30 janvier, au Swimming, General Rudie et ses invités souligneront le lancement de la compilation The All Skanadian Club Vol. 4; alors que le 6 février, au même endroit, on célébrera le 8e anniversaire de Stomp avec King Kong Grio (de King Apparatus) et DJ Skip.
– La formation Purge, qui nous présentait récemment son deuxième album, Il neige en Syrie, et qui prépare un clip pour l’extrait Anonyme, sera en spectacle au Sergent Recruteur le 1er février.