Tous contre la Guilde: 2e spectacle Molotov!
Musique

Tous contre la Guilde: 2e spectacle Molotov!

"La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal…" Et ce n’est pas une raison pour cesser de parler des autres sujets chauds de la scène indépendante non plus… Et le dossier qui oppose la Guilde des musiciens aux artistes émergents et aux petites salles de spectacles est loin d’être réglé, malgré la possibilité de voir son dirigeant (de moins en moins) omnipotent, Émile Subirana, tomber lors de l’élection du 3 mars prochain. Élection à laquelle il a jugé bon de se représenter contre l’équipe de Gérard Masse, dont fait partie Sébastien Croteau (membre de la Guilde et instigateur du mouvement d’opposition à Subirana) pour le secteur des musiques émergentes. Mais si Subirana saute, est-ce que ce sera vraiment la fin du conflit? Il ne faudra pas crier victoire trop rapidement, selon Simon Jodoin, membre de la formation Mort de Rire (qui lancera d’ailleurs un nouvel album justement le 3 mars, au Lion d’or…), cofondateur de l’AMAQ (Association des musiciens autonomes du Québec) et co-organisateur du deuxième spectacle Tous contre la Guilde, qui aura lieu le 28 février au Medley: "J’aimerais être assuré que si Subirana saute, quelqu’un va effectivement commencer à travailler sérieusement. J’ai un grand respect pour bien des musiciens qui souhaitent restaurer la Guilde et qui se présentent aux élections par désir de changement. Je suis persuadé qu’il est possible de trouver dans tout ce beau monde un interlocuteur compétent et solide, mais il faudrait que cet éventuel interlocuteur nous aide un peu et qu’il se manifeste avec des propositions de changement. En attendant, on continue de recruter pour l’AMAQ et on mobilise tous ceux qui souhaitent une nouvelle association parce qu’ils ne sont pas représentés par la Guilde, ou ne le veulent pas. Il est urgent de se regrouper, ne serait-ce qu’en chien de garde, car peu importe qui est l’interlocuteur, notre position est claire: tout le monde en a assez de se faire taxer pour payer des salaires mirobolants, des fonds de grève qui ne serviront à personne et des avocats pour poursuivre en justice des jeunes travailleurs qui, le plus souvent, sont des amis…"

Lors du spectacle Tous contre la Guilde du 28 février, au Medley (un spectacle à Québec, au Bal du Lézard, sera présenté simultanément), il y aura une enfilade de prestations dirigées par le "dictateur de cérémonie" François Gourdbirana (!), mettant en vedette des artistes comme la Chango Family, Vander, Loco Locass, Mort de Rire, Groovy Aardvark, Les Zapartistes, Jean-François Lemieux, Alex Jones, Ève Cournoyer, Tomàs Jensen, ?Alice!, René Lussier, Le Karlof Orchestra, La Fanfare Pourpour, Dan Thouin, Les Chiens et plusieurs autres, en plus d’une participation vidéographique du collectif Les Lucioles (Fred Fortin, Mononc’ Serge, Olivier Langevin, Les Cowboys Fringants). Pour en savoir davantage sur leur état d’esprit à la veille de ce rassemblement, j’ai posé deux questions à Éric Goulet des Chiens et à Serge Robert, notre Mononc’ Serge national:

– Pourquoi est-ce important pour vous de participer à ce mouvement d’opposition à la Guilde?

Mononc’ Serge: "Ma raison principale: la volonté de la Guilde d’imposer des normes minimales aux petits bars entraînerait forcément la disparition de scènes où on peut entendre des musiques marginales, des débutants, des inconnus, même des musiciens connus qui ne veulent pas se priver du plaisir d’y jouer."

Éric Goulet: "C’est essentiel de s’engager dans les affaires qui nous concernent, c’est justement parce que personne ne s’est jamais impliqué avant que Subirana a pu faire autant de ravages. Que ça nous serve de leçon!"

– Qu’est-ce que ça prendrait pour que la Guilde retrouve un peu de crédibilité et de légitimité à vos yeux?

Mononc’ Serge: "Un grand ménage sur le plan des règlements pour tenir compte des réalités très différentes des musiciens. Par exemple: un musicien qui se produit lui-même n’a pas les mêmes attentes vis-à-vis de son syndicat qu’un musicien toujours à contrat."

Éric Goulet: "La condition minimale, c’est le changement de l’équipe de direction. L’opposition à l’équipe en poste semble miser beaucoup sur la transparence et le respect des règles démocratiques. Message à tous les musiciens qui sont membres: payez votre cotisation au plus crisse et votez du bon bord; voter, c’est un devoir! Voyez ce qui s’est passé aux USA avec Bush!!! Faisons sortir le vote!!!"

Le jour du concert, pour stimuler les échanges et éclairer le dossier, l’AMAQ profitera de l’occasion pour créer un premier point de rencontre (dès 11 h 30, au Medley) pour les musiciens qui souhaitent participer à la fondation de cette association. Aussi, tous les artistes et associations sont invités à occuper des tables pour distribuer leur matériel et vendre leurs produits. Ce "marché aux puces des opinions" sera ouvert toute la journée, jusqu’à la fin du spectacle.

MIMI: nominations
C’est maintenant le temps de vous prononcer pour les trois catégories du Gala MIMI (le 9 mars, au Spectrum) qui sont soumises au vote public cette année. Dans la catégorie "Album de l’année", vous avez le choix entre ceux d’Ève Cournoyer, Akufen, Muzion, Lederhosen Lucil, Godspeed You Black Emperor, Vulgaires Machins, Le Nombre et Mossman. Dans la catégorie "Artiste accompli", les nominés sont Akufen, Arseniq33, Fred Fortin, Mononc’ Serge, Shalabi Effect, Martin Tétrault et Tiga. Pour ce qui est de la catégorie "Démo qui tue", on nous propose les essais d’Echo Kitty, Fleurdelix et les Affreux Gaulois, Ghislain Poirier, Touch et Sculture du Son. Bulletin de vote et écoute d’extraits en ligne au www.bandeapart.fm/mimi, jusqu’au 7 mars.

2e Symposium Hip-Hop / Hip-Hop 4Ever
La scène hip-hop montréalaise bouillonnera dans les prochains jours grâce à deux événements se complétant de belle façon. D’abord, le deuxième Symposium Hip-Hop, organisé par des étudiants de l’Université Concordia, misera sur la réflexion que suscite cette culture urbaine, en plus de présenter des spectacles et des visionnements de films, du 26 février au 6 mars, à l’Université Concordia. Ce qui permettra au Festival/Concours Hip-Hop 4Ever de prendre le relais et de présenter ses demi-finales et finales les 6 et 7 mars, au Métropolis, compétition qui offrira aux artistes participants la possibilité de figurer au palmarès du gala du 8 mars, où seront remis les prix. Des ateliers et démonstrations sur tout ce qui touche la culture hip-hop auront lieu dès 12 h et les compétitions débutent à 16 h, avec la participation spéciale des Français du Saïan Supa Crew. Pour plus d’info sur ces deux événements: hiphop_academix.tripod.com et www.hh4ever.com.