CÉGEP ROCKHOMMAGE CLASHPAUL CARGNELLO
Parazelli Éric
Retour: Finale Cégeps Rock
Les gradins de la maison de la culture Ahuntsic-Cartierville étaient remplis à pleine capacité samedi dernier, lors de la finale de la 16e édition du concours Cégeps Rock. Du rock qui s’est d’ailleurs fait attendre lors de cette soirée célébrant le talent de notre belle jeunesse étudiante. La formation D. Clic de Joliette avait amorcé le tout avec une proposition à mi-chemin entre la chanson québécoise bien de chez nous et le rock lisse et propre qu’on entend trop souvent sur les ondes FM… Parfait pour une tournée des petits bars de région mais trop conformiste pour se démarquer devant les oreilles aguerries d’un jury spécialisé. L’énergie, l’originalité et l’humour de la formation Kostar Poprup du Cégep Lionel-Groulx ont fait monter l’intérêt d’un cran. Il faut dire que la mise en scène dynamique couplée à la présence allumée de son chanteur et à une mouture de compositions acoustico-trash avait de quoi divertir le public. Mais il aura fallu attendre les lauréats de la soirée, le trio Nitrosonique du Cégep Ahuntsic, pour que le rock suggéré par le nom du concours se manifeste enfin. Et avec Nitrosonique, c’est du rock garage cru et bien envoyé qui nous a été servi avec une attitude digne des meilleurs serviteurs du rock’n’roll. Malgré leur jeune âge, les gars marchent déjà dans les traces des Marmottes et autres Nombre de la Métropole. Il leur reste cependant pas mal de croûtes à manger, surtout sur le plan de l’interprétation, pour pouvoir prétendre à une invasion en règle de la scène rock’n’roll. Mais à voir leurs bouilles de ti-culs, ils ont tout le temps devant eux…
Hommage aux Clash
Complete Control, London Calling, Should I Stay or Should I Go… Il y a des chansons qui ne meurent jamais. Mais les hommes, eux, sont inexorablement mortels… D’où la nécessité de laisser une trace. Et des traces, la bande à Joe Strummer en a laissé d’innombrables à travers la planète rock. C’est pourquoi le décès de Strummer en décembre dernier a eu autant d’impact chez ses fans à travers le monde, mais aussi au Québec où plusieurs groupes citent The Clash d’emblée quand on les interroge sur leurs influences. C’est pourquoi il était presque inévitable que quelques-uns d’entre eux se réunissent pour célébrer la mémoire musicale de cet artiste révolutionnaire. Ainsi, le 19 avril, à l’Alizée, Paul Cargnello retrouvera ses Vendettas aux côtés des Snitches, de Balthazar et de Xavier Caféïne pour ce qui s’annonce comme une soirée incontournable. J’ai demandé à trois d’entre eux de m’envoyer un témoignage par écrit, question de savoir jusqu’à quel point Strummer et les Clash les avaient marqués:
Paul Cargnello, The Vendettas: "Strummer était l’un des nombreux artistes qui nous ont montré que c’était cool de jouer du rock engagé. Mais, selon moi, ce qui le distingue des autres artistes, c’est qu’il ne le faisait pas du tout d’une façon "hippie". Le sujet de ses chansons n’était pas la paix, ni un idéalisme vieillissant. C’était la lutte des classes et la conscience sociale. Il était un rebelle; sa musique et son message étaient toujours révolutionnaires. Il a mélangé le punk avec le reggae, le rap avec le rock, avant tous les autres. Il mérite d’être reconnu pour tout ce qu’il nous a donné."
Jean Gravel, Balthazar: "Le monde est plein de frontières. Les Clash ont su les briser par leur engagement sincère et leurs aventures d’une musique apatride."
Patrick "Rico" Naud, The Snitches: "Les Clash sont très importants pour moi. C’est le premier groupe punk que j’ai découvert quand j’étais ado. Leurs chansons ont vraiment bien vieilli et sont aujourd’hui aussi pertinentes qu’en 1977! Je les écoute encore régulièrement. La mort de Strummer m’a beaucoup attristé. C’est aussi un des seuls bands à avoir influencé les Snitches collectivement. Il y a toujours un de leurs albums dans notre Top 10 de van de tournée."
Paul Cargnello / C4 Productions
Parlant de Paul Cargnello, on a appris la semaine dernière qu’il se joignait à l’écurie de La Tribu. C’est que Dave Cool, fondateur de l’étiquette Stand Alone Records, sur laquelle Paul avait lancé son premier album solo Lightweight Romeo, a décidé de saborder son navire. Par le biais d’un communiqué officiel qui prenait des airs de confession, Dave expliquait qu’il ne se sentait plus à l’aise avec l’aspect gestion de son travail. Alors plutôt que de faire des ulcères d’estomac chaque fois qu’il avait à jouer au boss, il a préféré se retirer, laissant ainsi Paul voler vers d’autres horizons… La Tribu enrichit donc son catalogue avec un artiste bilingue au potentiel d’attraction indéniable (que vous pourrez (re)découvrir le 30 avril, au Cabaret), elle qui avait perdu quelques-uns de ses artistes les plus intéressants. En effet, outre la dissolution volontaire de WD-40, La Tribu a laissé partir Fred Fortin et Les Chiens qui se sont joints à C4 Productions, la nouvelle étiquette montante sur la scène indépendante. Fondée par Pierre Thibault, Olivier Langevin et Pierre Girard, C4, qui se présente davantage comme une coopérative (une structure qui sert essentiellement de soutien administratif à des artistes indépendants), a déjà un cercle de talents fort respectables. Outre le nouvel album des Chiens (voir critique page 18) et le prochain de Fred Fortin, la nouvelle étiquette a récemment lancé l’album de Mort de rire, s’occupe déjà de l’album de Galaxie 500, et devrait faire de même pour le prochain de L’Orkestre des pas perdus. Souhaitons-leur la meilleure des chances car ce n’est pas tous les jours qu’une bande d’artistes débrouillards peuvent redéfinir le do-it-yourself en offrant une nouvelle appellation: le do-it-together!
à souligner
– Après avoir présenté un spectacle mêlant danse et musique à l’Agora de la danse le week-end dernier, la formation Insurgent donnera un spectacle aux Foufs en compagnie des potes français de Biocide dont l’album Narkosia vient d’être lancé au Québec sur Subvision Records.
– La salle de L’X a besoin de regarnir ses coffres. C’est pourquoi s’y déroulera le 18 avril un spectacle-bénéfice pour les amateurs de ska avec Les Skalcooliques, Second Twelve, Heskapade, Young and Lost et The Delegates.
– Trois lancements de disques: les formations hip-hop L’Assemblée et La Réplik vous invitent à venir découvrir les nouveaux disques de leurs confrères Ironik (Seul à seul) et Papaz (Le monde change), le 17 avril, au Kola Note; alors que la formation rock Perséphone lancera l’album Helia le 18 avril, à l’Alizée.