Retour: Éloi Brunelle et Le Nombre à Bourges
Musique

Retour: Éloi Brunelle et Le Nombre à Bourges

Encore une fois cette année, bandeapart.fm m’a envoyé en mission au Printemps de Bourges. Et, pour une fois, le festival français portait bien son nom: du soleil, de la musique, du bon vin et encore du soleil! Au-delà des concerts rassembleurs et des incontournables de cette chaleureuse édition (voir texte de Nicolas Tittley en page 20), mon attention s’est portée sur le volet Découvertes du Printemps, auquel participaient des représentants de toute la francophonie, dont le Québec, en la personne d’Éloi Brunelle, membre actif du collectif de musique électronique Epsilon Lab. Première victoire: Éloi a bel et bien donné son concert! Ne riez pas, car il faut savoir que les deux participants des éditions 2001 et 2002 (DJ Ram et Stereomovers) n’avaient pu profiter correctement de ce tremplin (Ram ne s’y était pas pointé pour cause de retard de subvention et Stereomovers avait eu des problèmes techniques). Cette fois, professionnels accrédités et grand public ont pu apprécier la "sympathique vibe montréalaise" d’un Éloi tout sourire, lui qui avait fait une pause dans sa tournée suisse en compagnie de Pheek pour faire valoir ses talents de groovemaker à Bourges. Une prestation live sur portable qui a débuté dans l’enthousiasme général pour se terminer de manière plus discrète avec un atterrissage tout en douceur. D’ailleurs, dès le lendemain, Éloi recevait des félicitations spontanées en se promenant sur le site du festival et enfilait les entrevues. Seul réel bémol à sa performance: le visuel. Plutôt que de faire appel à l’un des V.J. réputés du collectif, on s’est contenté de faire rouler les clips du DVD d’Epsilon Lab les uns après les autres, sans aucun rapport avec les morceaux joués live. Ça n’aurait pas été un irritant majeur si, durant les dernières minutes, les clips étant terminés, l’écran n’avait pas montré le menu du DVD en question…

Léger malaiseS

Pour ce qui est du volet rock, à voir la qualité très relative des groupes sélectionnés (et leur manie de vouloir chanter en anglais avec un accent gros comme ça), on se disait que si la formation Le Nombre avait pu accéder à la sélection officielle des Découvertes, elle aurait donné toute une leçon de rock’n’roll aux Français! C’est plutôt au minuscule mais mythique Bar des P.T.T. que la folie Le Nombre a fait des ravages. Cette dernière escale de leur tournée française a certainement laissé des traces indélébiles dans la mémoire des spectateurs présents à l’intérieur comme à l’extérieur du bar. Le plafond de l’endroit, lui, s’en souviendra certainement! C’est que dans un moment de délire, le chanteur Ludwig Wax, cherchant à s’agripper, a littéralement arraché une partie du plafond suspendu! Et le pire, c’est que le proprio de l’endroit, loin d’être furieux, leur a plutôt accordé 50 euros supplémentaires pour leur performance explosive. C’est pas beau, ça?

De plus, on peut dire que le Québec n’est pas passé inaperçu durant le festival: des centaines d’exemplaires du magazine Longueur d’ondes affichant un spécial "Kébec-Rock" ont été distribués sur le site. Un lancement officiel a même eu lieu dans la salle de presse en présence de Serge Beyer (directeur de la publication), Jean-Robert Bisaillon (de la SOPREF et de Local Distribution), des représentants gouvernementaux, ainsi que de quelques people bien en vue, comme l’ex-ministre français de la Culture, le coolissime et très bronzé Jack Lang! Bref, de quoi alimenter les discussions et faire tomber quelques préjugés sur la scène des musiques émergentes québécoise. Ce numéro spécial fera l’objet d’un lancement québécois plus tard en mai.

Bon, revenons maintenant à nos moutons.

Tous pour la musique!

La tumeur cancéreuse ayant été extirpée du C.A. de la Guilde des musiciens lors de la dernière élection générale, il semble que le temps des affrontements soit révolu puisque l’AMAQ (l’Association des musiciens autonomes du Québec), pour sa prochaine manifestation musicale, a changé l’appellation Tous contre la Guilde! pour Tous pour la musique!. Le 13 mai, le Club Soda sera donc investi toute la journée pour des discussions entre les différents acteurs et intervenants concernés par le présent et l’avenir des musiciens autonomes, et le tout se terminera par un autre concert des plus éclectiques avec des participants comme Paul Kunigis, Les Cowboys Fringants, ArseniQ33., Mononc’ Serge, Galaxie 500, JF Lemieux et Karkwa, le tout orchestré par l’incontournable François Grimalgourd. Pour plus d’information, allez visiter le site de l’AMAQ au www.lamaq.org.

À souligner

– Des concerts à surveiller au Petit Campus cette semaine: le 10 mai, Karmad’aï, The Telepathic Butterflies et Once Knew Andrew; la formation Chapeaumelon s’y installera tous les mardis dès le 13; et les formations Dilemme et Perséphone s’y produiront le 15 mai. – Le 9 mai, au Swimming, Les Breastfeeders donneront un spectacle en compagnie de Comme un homme libre, formation féminine comptant en ses rangs Joe des Breastfeeders, qui passera de la guitare à la batterie pour l’occasion.

– Il semble qu’on ait recommencé à présenter des concerts au Café Chaos, puisque les groupes Ab Irato, Boulimik Foodfight, Les Cultivateurs Contestataires et invités y seront le 10 mai.

– Au moment où vous lisez ces lignes, sachez que la formation rock’n’roll de Québec Les Vipères est au beau milieu d’une tournée de 14 spectacles en France; celle-ci se terminera le 15 mai. L’album Sans foie ni loi est déjà distribué là-bas depuis le 28 avril.