Les Frères Goyette
Ève Cournoyer
Les OFF Francofolies

Scène locale

Vos yeules! Ils chantent

Connaissez-vous beaucoup de groupes qui utilisent des cuillères en bois comme billets de spectacle que le portier est obligé de scier lui-même à la porte? Cette pratique plutôt étrange est l'oeuvre des Frères Goyette, qui viennent tout juste de terminer leur premier compact amicalement appelé Vos Yeules! On chante.

À mi-chemin entre les Denis Drolet et les Cowboys Fringants, ces jeunes garçons – probablement des fermiers – décrivent la vie des parfaits habitants tarés passionnés de mini-putt, de char à 500 $, de sandwich jambon-mayonnaise et du Village des Valeurs.

On parle ici d'une franchise sans bornes, jamais freinée par la peur du ridicule ou du kétainisme. Ils commencent même l'album avec un air qui aurait pu devenir une superbe pièce sentimentale mais qui se concentre uniquement à nous dire que les meilleurs refrains se composent sur le bol de toilette et qu'on n'a pas besoin d'être un génie de l'écriture, il suffit simplement d'avoir une grosse envie.

Les rêves du chanteur Mario Goyette, particulièrement celui de devenir le boss du mangé sur la 138, respire la simplicité et nous plonge dans des situations absurdes qui, malgré certains clichés, font preuve d'une innocence attachante. On écoute d'abord pour rire et on finit par penser qu'on aimerait bien prendre un coup avec ces frères sortant tout droit de Trois-Rivières.

Retour d'Ève Cournoyer au Petit Campus

Après plusieurs chambardements, Ève Cournoyer a enfin trouvé chaussure à son pied puisqu'elle présentait samedi dernier au Petit Campus son plus récent spectacle accompagnée de ses trois nouveaux musiciens. Un trio qui offre une puissance redoutable et une solidité impeccable aux compositions de son plus récent album, Sabot-de-Vénus. La présence du guitariste Roger Myron, qui travaille aussi avec les Chiens, n'est pas étrangère à la situation puisqu'il leur confère une touche aussi lourde et mordante qu'aérienne. En plus des Dent contre toi, Marabout ou Dans le bois qui avait gagné le prix de la chanson de l'année au dernier gala des MIMIS, Ève y inclut quelques pièces inédites dont une chanson légèrement country festive, inspirée autant par Plume Latraverse que par son comptable qu'elle a ironiquement baptisé un "comptrien". Même ses musiciens lui ont offert un morceau résolument rock qui lui permet quelques instants de colère intense. Gageons que cette rage envahira sûrement plusieurs scènes au cours de l'été.

Les OFF Francofolies

Alors que l'OFF Jazz bat toujours son plein, voilà qu'un autre OFF se pointe déjà le bout du nez. Quittant le superbe, quoique légèrement hors de l'action, site du Vieux-Port, les OFF Francofolies se tiendront cette année aux Foufounes électriques du 31 juillet au 3 août. S'il faudra attendre encore un peu pour mettre la main sur l'horaire officiel, certains groupes ont déjà confirmé leur présence et, encore une fois, la programmation ratisse large. Quelques thématiques comme le métal (Obcurcis Romancia, Sombre Nostalgie), le hip-hop (L'Assemblée, La Réplik, Ironik), la musique du monde (Dobacaracol, le gagnant des dernières Francouvertes: Syncope) et la musique dite disjonctée – lire de maudits "fuckés" – (Les Goules, Les Cons Cassés) prendront le plancher. Certains événements spéciaux auront également lieu alors que le rafraîchissant Pépé et sa Guitare et Alligator Trio lanceront leur album. On parle également d'un spectacle d'Alex Jones accompagné d'Éric Goulet, des Chiens. À suivre…

À souligner

– Il n'y pas que l'OFF Jazz qui s'intéresse aux jeunes talents puisque que le FIJM présente aussi quelques spectacles de groupes locaux. Du nombre, Dee, incarné par l'ex-Urbanauts Martin Granger, se produira le dimanche 6 juillet sur la scène extérieure Groove à 22 h. Dee vient d'ailleurs de voir l'une de ses chansons devenir la pub officielle de la brasserie Miller aux États-Unis. Vous pouvez également visiter le www.deemusic.com pour entendre quelques-uns de ses morceaux électro-disco-funk.

– Revenant d'une tournée française en partenariat avec la formation Hopper, quatuor qui s'inspire du peintre Edward Hopper et qui doit autant aux Breeders qu'à Cat Power ou même Mogwai, Issue 16 est de retour au pays. Le groupe punk profitera de la chaleur estivale pour parcourir les routes du Québec en compagnie de son hôte parisien et s'arrêtera au Café Chaos le samedi 5 juillet.

– Si le jazz ne vous fait pas "skanker", laissez Alaska s'en charger puisqu'il sera en concert le dimanche 6 juillet au Swimming en compagnie de deux de ses collègues ska de l'Ouest canadien, soit The Greg Milka Crowe Band (ex-Whole Lotta Milka) et The Barrymores, issu de la région d'Edmonton.