Musique

Pépé et sa guitare

En cinq minutes, Philippe Proulx, alias Pépé, aura déjà eu le temps de vous balancer trois compositions. Trois savoureuses chansons anecdotiques bourrées d'humour aux accords de guitare rappelant Georges Brassens. Dans la lignée du Français, Pépé a le don de raconter des histoires parfois sérieuses et même tristes avec ce même regard mordant et cynique.

Évidemment plus contemporain puisqu'il est âgé de 25 ans, Pépé explique que, malgré une habileté notoire pour le verbe incisif, la musique arrive toujours bonne première. "Tu vois, tu me parles de Brassens et, contrairement à bien des gens, c'est sa musique qui m'a frappé avant ses textes." Les derniers titres de son album témoignent d'ailleurs de cette sensibilité musicale s'approchant parfois des ambiances planantes de Syd Barrett.

S'abreuvant aussi de punk (il joue dans un groupe nommé Flying Vomit!!), malgré ce qu'on pourrait croire, Philippe ne s'est jamais découvert une passion pour la chanson québécoise. "Petit, j'écoutais du heavy métal. Le reste, c'était de la merde. J'étais un peu con. Plus tard, ce fut le punk, une grande révélation. Au Québec, Plume Latraverse est le seul qui m'ait vraiment renversé. Je le trouve fantastique. Il ramasse tout le monde sans se prendre au sérieux."

Les textes de Pépé sont souvent empreints d'humour car le dernier gagnant du concours de Petite-Vallée déborde d'une imagination digne des joueurs de la LNI. "J'aime prendre une situation et imaginer ce qui pourrait arriver de cocasse. Lorsque l'histoire est plus triste, j'arrive à exagérer la chose jusqu'à ce qu'elle n'ait plus de sens."

Découvrez Pépé avant que la province au grand complet ne le fasse.

Le 2 août

OFFrancofolies aux Foufounes électriques

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Adieu, Guérilla

Nous vous apprenions il y a quelques temps la mort de Guérilla ainsi que les motifs du sabordage. C'est maintenant l'heure du spectacle d'adieu de la formation souverainiste de Sherbrooke, une occasion en or de s'entretenir avec le guitariste Janick Lavoie, qui précise que le vécu que lui a apporté Guérilla n'a pas de prix.

"Nos plus gros moments furent lors de nos deux premières en Europe. Les spectacles avec Lofofora devant 900 personnes resteront toujours gravés. Je me rappellerai toujours lorsque nous nous sommes fait arrêter lors de notre tournée au Québec avec Mass Hysteria. Ils ont pris nos empreintes, nos photos… la grosse histoire. Tout ça parce que nous avions arraché une pancarte électorale de Jean Charest!"

Le 31 juillet

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Retour: Le Nombre et les Wampas

Rien n'arrête les rockers. Pas même un spectacle débutant à 23 h un dimanche soir! Et on peut dire qu'ils s'étaient donné le mot alors que le Spectrum affichait complet peu de temps avant le coup d'envoi. Un vrai coup de revolver avec Le Nombre, décidément la machine de rock la plus puissante au Québec.

Leur guitare hurlante, leurs enchaînements rapides, leur attitude et leur énergie nous ont rentré dans le corps avec l'aplomb d'une bagnole fonçant dans un supermarché. À côté du Nombre, Les Respectables ont l'air d'une bande de mon'oncles des Chevaliers de Colomb. Il était grand temps de voir le groupe dans une vaste salle comme le Spectrum, où ils semblaient d'ailleurs tout aussi à l'aise que sur la plus petite scène du Cabaret ou du Campus.

Les Wampas n'appartiennent pas à notre scène locale, mais personne ne peut renier le droit de paternité qui lie Didier Wampas au mouvement rock francophone qui alimente Le Nombre. Et puis franchement, je n'avais jamais rien vu de tel. Didier incarne le Peter Pan des punk-rockers. Vêtu de collants (connaissez-vous beaucoup de punks arborant le mohawk qui se permettent de porter des collants roses!), le gaillard pour qui l'âge n'a aucune importance vole littéralement grâce à des pensées magiques.

Assis sur une chaise portée à bout de bras par la foule; se promenant dans l'assistance, embrassant qui le voulait bien (on remarqua d'ailleurs Alex Jones profiter de l'offre); debout sur un road case, torse nu, les bras en croix, entouré de 20 filles. Pour paraphraser les journalistes sportifs, Didier était partout ce soir-là. Même s'il confiait à un confrère qu'il espérait que l'engouement pour son groupe passe rapidement (de sa part, ça n'a rien de surprenant), on ne peut que constater qu'après 20 ans de carrière, il reste toujours à son apogée.

À souligner

– Le Swimming dévoilait la semaine dernière la programmation de la première édition de son festival de musiques du monde Origines. L'événement s'échelonnera durant tout le mois d'août et débutera le 2 par un spectacle d'Ark of Infinity, un incontournable de la scène dub reggae montréalaise.

Info: www.leswimming.com

– Mené par l'ancien Tricky Woo Andrew Dickson, Soft Canyon lancera enfin son premier album, Broken Spirit, I Will Mend Your Wings, ce soir, jeudi, au Petit Campus.